Comment l’armée israélienne dirige les chaînes «françaises» à partir de Tel-Aviv
Par Abdelkader S. – Des recoupements faits par des médias alternatifs expliquent la raison de la présence permanente du porte-parole de l’armée israélienne sur les chaînes françaises. En effet, on apprend que Roxane Rouas, épouse du lieutenant-colonel Olivier Rafowicz, ancien directeur d’Infolive TV, est la fondatrice de Studio Fact Media Group, une entreprise de communication qui a levé des fonds de 35 millions d’euros pour réaliser et produire des émissions, des reportages et des programmes de divertissement pour la télévision française. Les époux Rafowicz viennent de s’associer au quotidien Libération, indiquent ces sources, dont la voix est étouffée en France.
Roxane Rouas est également directrice du géant FreemantleMedia, un des plus grands producteurs et créateurs de programmes de divertissement télévisés au monde, tels que «Questions pour un champion», «Le juste prix», «Nouvelle Star» et «La France a un incroyable talent».
Dès le lendemain de l’attaque de la résistance palestinienne contre les positions israélienne, derrière les lignes ennemies, les médias français se sont attelés à justifier les crimes que l’armée israélienne avait commencé à commettre contre les populations civiles à Gaza. Les commentateurs, chroniqueurs et autres «experts» habituels des plateaux télé des chaînes d’«information» en continu, étaient unanimes dans leurs «analyses». Aucune voix discordante. Aucun avis contraire. Les mots, les mêmes sur toutes ces chaînes, étaient dictés à partir d’Israël et répétés par des journalistes métamorphosés en perroquets.
Ces automates bavards s’enfoncent, depuis lors, dans leurs contradictions en vantant le degré de précision des frappes israéliennes, «capables de détruire un immeuble situé entre deux autres, sans toucher les édifices mitoyens». Quant aux 18 000 morts enregistrés jusqu’à l’heure où nous rédigeons ces lignes, «ce sont des victimes collatérales». L’armée israélienne, capable d’une telle prouesse est, ainsi, absous de leur massacre d’enfants, de femmes et de vieillards, qui ne sont que la conséquence excusable d’une opération militaire justifiée.
Les médias français, grassement payés pour maintenir l’opinion publique française dans un état d’anesthésie mentale permanent, s’échinaient, au début des bombardements israéliens, à provoquer la réaction d’autres pays européens, qui seraient moins zélés dans leur soutien à Israël, et exacerber la haine des Français à l’égard des Palestiniens, en martelant que, parmi les otages détenus par les «terroristes» du Hamas, se trouvaient des touristes allemands, français, etc. Le mot «otage» sert, ici, à définir les prisonniers faits par les résistants palestiniens, lequel mot – «prisonniers» – s’applique distinctivement, dans un infâme apartheid linguistique, par ces mêmes médias aux ordres, aux milliers d’otages palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. Ces Palestiniens-là ne sont pas des captifs, mais des détenus politiques ou de droit commun.
On comprend mieux, maintenant, pourquoi des journalistes qui ont osé contredire le porte-parole de l’armée israélienne ont été renvoyés ou désapprouvés. On comprend mieux aussi le revirement subreptice de ces médias. Une affaire israélo-israélienne, en fait, puisque le changement de cap, dicté par les mêmes commanditaires, est directement lié à la situation politique interne en Israël. Depuis quelques jours, le ton a changé et les images des massacres commis par le gouvernement de Netanyahou se frayent un timide chemin sur les écrans de télévision français. La cause en est le procès relancé par la justice israélienne contre le Premier ministre corrompu.
Machiavéliques, les véritables patrons des outils de propagande français, privés et publics – CNews, BFMTV, LCI, France Télévision, etc. –, subodorent la chute imminente de Benyamin Netanyahou et préparent leur reconversion. Le successeur de l’actuel chef du gouvernement d’extrême-droite israélien jouera l’apaisement et fera semblant de vouloir tourner la page et relancer le processus de paix au Proche-Orient. Il donnera, par là-même, l’occasion aux pays arabes de faire (re)passer la pilule de la normalisation, après que leurs dirigeants signataires de l’infâme accord d’Abraham ont été bousculés par leurs opinions publiques révoltées contre leur lâcheté.
Le retournement subit des médias dominants – en réalité dominés – français est vraisemblablement le signe avant-coureur d’un retournement de situation qui devrait intervenir en Israël et qui pourrait signifier la fin prochaine de l’agression criminelle contre les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
A. S.
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