France : le commerçant ayant interdit l’accès à son magasin à des femmes voilées jugé
Le commerçant qui avait défrayé la chronique, fin octobre 2020, en affichant à l’entrée de son magasin une pancarte interdisant l’accès à des personnes voilées, a comparu ce mardi 12 décembre devant le tribunal correctionnel de Nîmes, dans le sud de la France. Il est poursuivi pour discrimination en raison de la religion et refus de vente.
Le président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, a chargé Maître Khadija Aoudia de déposer une plainte contre l’auteur de cet acte raciste et antimusulman, Jean-Vincent Landi, gérant de l’épicerie Vival Bonfa, du groupe Casino, qui enfreignait la loi.
L’audience s’est tenue à huis-clos car le prévenu a déclaré avoir «reçu des menaces de mort». Le parquet a requis trois mois de prison et la recevabilité des parties civiles dans leurs demandes de préjudice moral. Le jugement a été mis en délibéré au 11 janvier 2024 et la décision devrait être rendue en audience publique.
Il est à noter que la chaîne Casino a rompu son contact avec le prévenu, qui a été obligé de fermer son commerce.
Lors de son plaidoyer, l’avocate de l’accusé a essayé de justifier le grave dérapage de son client, en rappelant, notamment, les attentats de Nice, de Toulouse et du Bataclan, à Paris. Interrogé par nos soins, le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a battu en brèche cet argumentaire, en faisant remarquer que cette approche de l’avocate de Jean-Vincent Landi «ne tient pas la route, puisque parmi les victimes des attentats qu’elle cite se trouvait un grand nombre de musulmans».
R. I.
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