Ahmed Attaf : «Le Conseil de sécurité est presque paralysé, inefficace et sans influence»
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que le processus d’Oran avait prouvé son rôle pivot dans le renforcement des rangs des pays africains et à porter leur voix au titre d’un continent uni et fort, souverain dans ses positions et ses décisions, influant dans la prise des décisions internationales. Dans son allocution de clôture des travaux du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé à Oran, Ahmed Attaf a affirmé que le processus d’Oran avait éteint sa dixième bougie et prouvé son importance, son efficacité et son rôle primordial dans le renforcement des rangs des pays africains pour faire du continent une force unie et souveraine de ses positions et ses décisions en influant sur les décisions internationales, en particulier celles qui concernent l’établissement de la paix et de la sécurité dans ses différentes régions.
Il a ajouté que de ce point de vue, «nous nous félicitons vivement des résultats pratiques auxquels nos riches discussions ont abouti pour évaluer cette voie prometteuse après la fin de sa première décennie. Ces résultats consolideront les acquis et les réalisations qui ont été obtenus et s’appuieront pour renforcer et fortifier le bloc africain au Conseil de sécurité de l’ONU et atteindre des niveaux plus élevés de coordination et de coopération au service des objectifs et des priorités de notre continent».
Le ministre a également souligné que «le groupe des membres africains du Conseil de sécurité est devenu, aujourd’hui, l’un des blocs politiques les plus importants du Conseil et l’un des plus cohérents et solidaires. Nous sommes également fiers que notre continent soit devenu unique par rapport aux autres blocs régionaux pour pouvoir définir un pacte continental auquel ses représentants au sein de cet organe central de l’ONU se sont engagés». Il a ajouté que «l’élargissement de notre groupe africain au Conseil de sécurité pour inclure parmi ses membres les pays qui ont décidé de le rejoindre sous sa bannière, comme la République de Guyane, représente pour nous l’indicateur le plus important de la crédibilité et de l’attractivité que le groupe des trois A a gagné au sein d’un conseil, enchaîné par ses contradictions, presque paralysé par ses divisions, inefficace et sans influence sur le cours des événements, en raison de l’intensification de la polarisation en son sein et du déchaînement des logiques de pouvoir de force et conflit en son sein».
«Dans le même contexte, a ajouté Ahmed Attaf, nous valorisons amplement les consensus, les engagements et les recommandations qui ont été formulés dans le cadre de cette session, selon une perspective réaliste et prospective qui vise essentiellement à adapter nos efforts collectifs à un objectif déterminé et une réponse efficace aux défis sécuritaires et politiques de notre continent». «Il s’agit en particulier du phénomène des changements anticonstitutionnels de gouvernement, dont la propagation a atteint des niveaux alarmants, qui nous ont obligés à consacrer une séance entière à en discuter et à examiner les moyens de l’affronter et de l’empêcher», a-t-il ajouté.
Il a poursuivi en affirmant que «les séances et les délibérations du séminaire n’ont pas ignoré la gravité de la propagation des fléaux du terrorisme et du crime organisé, qui pèsent désormais de tout leur poids sur les fondements de la paix, de la sécurité, du développement et de la prospérité de notre continent», soulignant que «notre réunion a été la meilleure occasion d’échanger des analyses, des visions et des conclusions sur les perspectives de traiter de manière sage, responsable et stricte les répercussions et les résultats du contexte international actuel, semé de troubles, de tensions et de polarisations».
Le ministre a indiqué qu’«il ne fait aucun doute que la volonté de notre continent de contribuer à établir les caractéristiques d’une nouvelle génération d’opérations de consolidation et de maintien de la paix en Afrique, conformément au principe des solutions africaines aux problèmes africains, représente une facette éloquente de l’engagement de notre continent, son attachement à l’action multilatérale internationale et son souci d’assumer la part de responsabilité qui lui est assignée dans la relance et l’activation du système de sécurité collective, tel que stipulé dans la Charte des Nations unies».
Ahmed Attaf a souligné qu’«aujourd’hui, nous baissons le rideau sur la dixième session du processus d’Oran avec un sentiment de satisfaction face aux bons résultats qui ont été obtenus dans ce contexte et avec l’aspiration à faire davantage sur la voie de l’avancement de cet objectif stratégique qui est d’unifier la voix de notre continent et renforcer son influence positive sur la plus haute instance internationale spécialisée, en matière de paix et de sécurité internationale et autres organismes et instances internationaux».
Il a ajouté : «A la lumière de ces résultats importants et constructifs, l’Algérie est aujourd’hui pleinement prête à assumer le mandat qui lui a été confié au Conseil de sécurité, pleinement engagée dans la coordination, la coopération et la solidarité avec ses frères africains et pleinement engagée dans la stricte voie tracée par le processus d’Oran, fidèle au visage de l’Afrique et fermement enracinée dans les valeurs et principes africains, unique dans ses buts et objectifs».
R. N.
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