Un plan français pour piller les richesses naturelles de nos voisins via le Maroc
Par Abdelkader S. – La France est sortie du Niger et du Mali par la porte et est en train d’y rentrer par la fenêtre. Il eût été naïf de croire que l’ancienne puissance coloniale eût fait ses valises aussi facilement et abandonné les richesses souterraines de ces deux pays qu’elle exploite depuis leur occupation au XXe siècle, faisant tourner son économie et enrichissant son oligarchie au détriment des peuples de la région. C’est à travers le vassal marocain que la France exécute un plan de reconquête par procuration. C’est ainsi qu’il faut comprendre la mise en scène grotesque du Maroc accueillant les dirigeants des Etats du Sahel pour discuter de perspectives économiques et de coopération par la façade atlantique.
Mais qu’a le Maroc, pays dont la grande majorité de la population est écrasée par la misère et dont le régime vit de mendicité et de chantage, à offrir ? Assurément rien, sinon servir d’entremetteur entre Paris, d’un côté, et Bamako, Niamey, N’Djamena et Ouagadougou de l’autre, dans un plan savamment orchestré, visant à opérer un retour discret de la France dans le Sahel d’une façon détournée.
Tout le monde sait que le Maroc n’a ni l’expérience ni les capacités de défense de l’Algérie voisine pour mener une lutte sérieuse contre le terrorisme, ni les moyens financiers pour contribuer au développement des pays du Sahel, à la disposition desquels Alger a mis un milliard de dollars pour ce faire, au moment où le Maroc s’enfonce dans un surendettement qui, non seulement ne profite qu’à la famille régnante prédatrice et sa cour, mais a compromis pour de bon toute possibilité de souveraineté et de liberté de décision de Rabat.
Ce que le Maroc a été chargé par la France de faire miroiter au Mali, au Niger, au Tchad et au Burkina Faso, c’est un accès à l’océan Atlantique. Mais qu’ont ces pays à faire d’une telle option ? La vérité, expliquent les observateurs avertis, c’est que la France et le Maroc sont convenus de saigner encore davantage ces quatre Etats en faisant transiter les ressources naturelles dont ils disposent par cette voie maritime au profit de la France, laquelle continuera de faire tourner sa cinquantaine de centrales nucléaires grâce à l’uranium dont elle ne peut se priver. C’est un deal qui semble avoir été passé avec les nouveaux dirigeants de ces quatre Etats dont la priorité n’est pas l’intérêt de leurs citoyens mais le leur.
Un élément semble toutefois échapper aux artisans de ce plan : la Russie, dont le général Sergueï Sourovikine a été chargé de commander une force militaire opérationnelle commune dans le Sahel. Il est quand même utile de rappeler que l’ancien commandant en chef des forces aérospatiales russes a fait un crochet par l’Algérie, en septembre dernier, avant d’entamer sa mission africaine...
A. S.
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