Cette pique fine que Tebboune a lancée contre l’Occident dans son discours
Par Abdelkader S. – Le président de la République ne s’est pas privé de lancer une pique subtile contre les pays occidentaux en général et la France en particulier. Dans une phrase courte mais lourde de sens, Abdelmadjid Tebboune a invité notre communauté établie à l’étranger à venir passer le mois sacré de Ramadhan en Algérie, «surtout, a-t-il appuyé, que la situation économique [là-bas] est difficile, très difficile». Cette remarque a fait rire sous cape parmi les présents qui ont bien compris le message.
En effet, tous les indicateurs sont dans le rouge en Europe, où la vie est devenue compliquée. La montée du racisme et de l’islamophobie – une mosquée a été profanée ce lundi, près de Paris, un sanglier éventré a été déposé à l’entrée du lieu de culte musulman – est venue se greffer à des conditions sociales de plus en plus délicates, qui touchent une majeure partie des citoyens européens happés par les difficultés quotidiennes et peinant à tenir le coup jusqu’au prochain salaire. La précarité énergétique s’est aggravée depuis le déclenchement de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine et les mesures irréfléchies prises par les dirigeants européens, sur instigation des Etats-Unis. Des mesures qui n’ont fait qu’enfoncer les Etats européens dans une crise inextricable, sans pour autant avoir affaibli le moins du monde la Russie.
En France, pays qui compte la plus grande communauté algérienne à l’étranger, la loi sur l’immigration que le gouvernement a réussi à faire adopter par un passage en force – c’est devenu une habitude depuis l’avènement d’Elisabeth Borne à Matignon – achèvera d’ostraciser nos concitoyens, dont un grand nombre pense déjà à rentrer définitivement au pays, selon des échos qui nous parviennent de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne et du Canada, notamment.
Les crimes contre l’humanité qu’Israël commet impunément contre les populations civiles à Gaza et le soutien inconditionnel que ces pays apportent au régime fasciste de Tel-Aviv ont convaincu les plus sceptiques de la nécessité de revoir leurs plans et ceux de leurs enfants. Une conviction renforcée par les sanctions prévues contre toute personne qui critiquerait Israël ou exprimerait sa sympathie au peuple palestinien meurtri. Le cas du joueur algérien Youcef Atal et de l’ancien international franco-algérien Karim Benzema ont démontré le degré de perfidie du régime politique français.
La situation en Grande-Bretagne n’est pas meilleure. Elle est même pire, selon des témoignages de Britanniques eux-mêmes, qui ont prouvé, par leurs manifestations gigantesques contre l’entité sioniste, que leur Premier ministre gouverne à sa guise, dans une forme de dictature déguisée en fausse démocratie. Socialement, les Britanniques ne cachent pas qu’ils sont obligés de sauter un repas par jour pour pouvoir se réchauffer en hiver et payer la facture d’électricité, dont le prix a bondi de plus de 80%. Nos ressortissants établis dans ce pays subissent les mêmes ennuis depuis la pandémie de Covid-19, suivie par le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Au Canada, en Allemagne et ailleurs, les Algériens découvrent la face cachée de systèmes politiques qui sont dirigés dans l’ombre par le puissant lobby sioniste et qui ont prêté allégeance à l’Etat hébreu, portant assistance à l’armée criminelle israélienne, coupable de l’assassinat de 20 000 civils à Gaza, et se faisant ainsi sa complice directe.
L’éclaircie dans le ciel économique occidental n’est pas pour demain et, c’est connu, les crises sociales qui en découlent exacerbent le racisme et la xénophobie, d’où la double souffrance pour les immigrés : financière et morale.
A. S.
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