Première déclaration de l’Algérie en tant que membre du Conseil de sécurité
Par Nabil D. – «C’est notre déclaration inaugurale en tant que membre élu au Conseil de sécurité de l’ONU», a affirmé le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies, ce mercredi à New York, qui s’est exprimé en anglais. «J’aimerais mettre l’accent sur l’engagement de l’Algérie à participer activement à la mission du Conseil, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde», a ajouté Amar Bendjama, en soulignant que le Conseil de sécurité «peut compter sur le soutien plein et entier de l’Algérie durant cette période cruciale».
«J’aimerais également exprimer mes sincères remerciements à MM. Khaled Khiari(*) et Arsenio Dominguez(**) pour leur attention particulière qui nous a permis d’être informés des éléments importants sur la situation qui prévaut dans la région» [en mer Rouge, ndlr], a poursuivi l’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, selon lequel «ces développements ont des répercussions significatives sur la sécurité économique et maritime dans la région et au-delà». «Nous reconnaissons, a-t-il précisé, que la mer Rouge constitue un passage essentiel pour le commerce international et concerne environs 15% de l’activité maritime internationale».
«La protection de la navigation en mer Rouge revêt une importance capitale pour le monde entier. Aussi estimons-nous que les récents développements doivent être analysés dans le cadre d’un contexte régional global», a développé Amar Bendjama, qui a énuméré trois points liés à la situation chaotique dans cette région, créée par les crimes commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
«Premièrement, la région affronte actuellement une étape délicate caractérisée par une absence de stabilité et une potentielle extension du conflit régional à n’importe quel moment», a mis en garde le représentant de l’Algérie, en soulignant qu’«il est important de faire preuve de sang-froid et d’éviter toute escalade qui provoquerait un conflit régional aux conséquences incontrôlables».
«Deuxièmement, a-t-il renchéri, des signaux positifs commencent à apparaître au Yémen, à travers les efforts dévoués de l’envoyé spécial qui a reçu le soutien des belligérants locaux et régionaux». «Il faut s’éloigner complètement de toute démarche qui pourrait avoir pour conséquence l’exacerbation de la crise au Yémen même et l’annihilation des efforts remarquables déployés par l’envoyé spécial», a-t-il préconisé.
«Troisièmement, a fait remarquer Amar Bendjama, la responsabilité première consistant à garantir la sécurité maritime incombe aux Etats côtiers, en ce qu’ils sont les mieux préparés à la sécurisation de ces corridors maritimes essentiels». «Dans ce cadre, a-t-il expliqué, nous rappelons la mise en place d’un cadre comprenant les pays africains et les Etats du Golfe riverains de la mer Rouge et du golfe d’Aden, au service de la sécurité et des intérêts économiques dans cette zone maritime stratégique». «Tout effort commun dans lequel les Etats côtiers concernés ne sont pas impliqués ne sera pas suffisant et ne réalisera pas les résultats escomptés», a-t-il étayé.
«Enfin, une analyse exhaustive de la gestion efficace de toute situation exige une compréhension de son contexte historique et géographique. Aussi le traitement des causes radicales qui entravent la sécurité maritime est-il fondamental», a-t-il conclu.
N. D.
(*) Secrétaire général-adjoint des Nations unies pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique.
(**) Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale.
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