Ces révélations qui expliquent pourquoi le Mali a fabriqué une crise avec l’Algérie
Par Nabil D. – Des sources maliennes ont révélé qu’une rencontre secrète a eu lieu entre le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et des responsables israéliens, lors de son récent déplacement au Maroc. Objectif : se mettre d’accord sur une date pour annoncer la normalisation des relations entre le Mali et l’entité sioniste. Selon les mêmes sources, les négociations ont comporté une clause portant sur l’arrestation de dignitaires religieux maliens aux fins de les empêcher de s’exprimer sur les crimes contre l’humanité que l’armée israélienne commet à Gaza et en Cisjordanie.
L’opération est parrainée par les Emirats arabes unis. Abu Dhabi s’est, en effet, engagé à fournir des financements en contrepartie de la rupture par le Mali de ses relations avec l’Algérie et d’un engagement ferme de rallier les pays qui ont fait allégeance au régime de Tel-Aviv, dans le cadre des accords d’Abraham, pilotés par le sous-traitant Mohammed Ben Zayed pour le compte de l’AIPAC, le puissant lobby sioniste faiseur de présidents aux Etats-Unis, et dont le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, est l’obéissant factotum.
Les Emirats auraient déjà déboursé cinquante millions de dollars pour l’acquisition de drones de type Bayraktar, auprès de la société turque Baykar, avec la bénédiction d’Ankara. Les premiers exemplaires de cet appareil auraient été réceptionnés ce jeudi, selon les mêmes sources, ce qui semble préluder une annonce imminente de l’établissement de relations diplomatiques entre les nouveaux dirigeants maliens, issus du coup d’Etat militaire de mai 2021, et l’Etat hébreu, conduit par le gouvernement du criminel Benyamin Netanyahou.
Rien ne présageait ce retournement de situation, même si, au regard du rythme effréné auquel évolue la situation chaotique mondiale, rien n’étonne désormais. Fin octobre dernier, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, affirmait, pourtant, le soutien de son pays à la Palestine, à l’issue d’une audience qu’il avait accordée à l’ambassadeur palestinien à Bamako. «Le Mali a toujours eu une position claire sans équivoque sur le droit de la Palestine à vivre en paix, cette position n’a pas varié», avait-il assuré.
Si les informations révélées par les sources maliennes venaient à se confirmer, cela expliquerait la réaction incongrue du régime malien suite à l’audience accordée par le président Tebboune à l’imam Mahmoud Dicko, en tant que personnalité malienne, partie prenante du processus de paix parrainé par l’Algérie. Une audience qualifiée par le ministère malien des Affaires étrangères d’«ingérence», allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait, alors, appliqué la règle de réciprocité en convoquant, à son tour, l’ambassadeur du Mali à Alger, pour lui rappeler les principes immuables qui fondent la politique étrangère de l’Algérie, en tête desquels le refus de toute immixtion dans les affaires internes des Etats et le respect total de leur souveraineté.
L’influent religieux malien avait expliqué, dans un enregistrement vidéo réalisé à partir de sa chambre d’hôpital, que le président algérien avait souhaité sa venue pour évoquer la situation au Nord-Mali, notamment Kidal, en lui signifiant que «rien ne peut toucher le Mali sans que les retombées ne se fassent sentir sur l’Algérie». Or, avec cette annonce des tractations secrètes entre le pouvoir malien et l’Etat hébreu, avec la complicité du Maroc, des Emirats arabes unis et de la Turquie que dirige d’une main de fer le captieux Recep Tayyip Erdogan, les retombées se feront ressentir davantage et la menace n’en sera que plus grande sur l’intégrité et la sécurité de l’Algérie.
N. D.
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