Sabotage de l’Algérie à la CAN ou quand la géopolitique s’invite dans le football
Par Abdelkader S. – Les matchs de la redoutable et crainte équipe nationale algérienne ne se jouent plus uniquement sur le carré vert. Le Onze algérien affronte, outre les joueurs sur le terrain, toute une machine qui complote contre elle pour tenter de le faire éliminer dès le premier tour de la CAN. Mission compliquée pour les instigateurs de ces manigances conduites par le président de la Ligue royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, à partir de la Confédération africaine de football (CAF), dont il est le véritable dirigeant, par un système complexe de corruption qui gangrène cette instance footballistique continentale aux pratiques contestées.
Les spécialistes de la balle ronde sont unanimes à affirmer que les Verts, durant cette CAN, de par la richesse de leur effectif et les moyens colossaux mis à leur disposition par les autorités publiques, sont sinon les favoris, du moins parmi les équipes qui ont de grandes chances d’atteindre le dernier carré sans grande difficulté, voire décrocher le trophée. Cette prédiction effraie le Makhzen qui joue le tout pour le tout pour faire parvenir ses «Lions de l’Atlas» jusqu’à la finale et leur faire remporter la coupe d’Afrique par tous les moyens possibles, en tête desquels le sabotage de la principale menace qui pourrait faire voler en éclats les plans machiavéliques du Maroc et de ses alliés.
La requête introduite par la Fédération algérienne de football auprès de la CAF contient des sous-entendus qui laissent entendre que les agissements peu amènes de la Confédération africaines dépassent de loin le cadre sportif et que les «fautes d’arbitrage» signalées, et qui ont privé l’Algérie d’une large victoire face au Burkina Faso, participent d’un complot ourdi hors du cadre sportif et cachent en leur sein une arrière-pensée éminemment politique, liée non seulement à la guerre froide qui oppose l’Algérie et le Maroc, mais s’étend aux positions d’Alger sur de nombreuses questions internationales qui dérangent les mentors du régime vassal de Rabat.
Ce qu’il se passe en Côte d’Ivoire confirme la collusion entre certains dirigeants du football africain avec des puissances étrangères qui se servent du sport roi pour «punir» les pays récalcitrants. On a bien vu comment la Russie a été exclue des compétitions européennes et internationales après le déclenchement de son opération militaire spéciale en Ukraine.
A partir de cette CAN ivoirienne, il faudra compter avec cette nouvelle donne dans les grands événements sportifs mondiaux. Former l’équipe idéale et mettre au point des tactiques pour représenter les couleurs nationales et gagner ne relève plus uniquement de la seule compétence du sélectionneur, mais elle est désormais également une affaire des plus hautes instances politiques du pays.
A. S.
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