Xavier Driencourt s’acharne de nouveau sur l’Algérie : une intrigante obsession
Par Karim B. – L’ancien ambassadeur français à Alger est hanté par l’Algérie. Toutes ses interventions, depuis qu’il est retourné à Paris et qu’il a été mis à la retraite, tournent autour des Algériens envers lesquels il confirme, à chacune de ses nombreuses sorties médiatiques, sa haine viscérale. Dans un entretien à Front Populaire, une chaîne de télévision diffusée par Internet, Xavier Driencourt exhibe fièrement son palmarès, en décrétant qu’il a fait un «travail de nettoyage» en réduisant drastiquement le nombre de visas accordés aux Algériens, lorsqu’il était en poste.
Adoptant le ton condescendant habituel quand il parle de l’Algérie et des Algériens, le retraité du Quai d’Orsay, qui a été malmené par Karim Zéribi dans une précédente interview où d’aucuns ont pu découvrir son indigence intellectuelle, continue de reprocher au gouvernement français de ne pas faire preuve de sévérité envers l’ancienne colonie. Nostalgie d’un temps révolu pour un vieux briscard qui a échoué à placer ses amis du Hirak à la tête du pays. Ses amis dont il continue, du reste, à recevoir les bulletins de renseignement quotidiens, de son propre aveu.
Se muant maladroitement en géopolitologue, Xavier Driencourt explique que le président Tebboune «a besoin de se rendre à Paris» pour «prouver aux militaires qu’il a réussi à obtenir des choses de la France» en prévision d’un second mandat. Argument risible d’un inactif chez lequel on commence à déceler des signes de sénilité. En abordant les relations algéro-françaises, l’ex-diplomate y voit un «match» qui «est à égalité pour l’instant». On n’est plus dans les enjeux stratégiques graves, mais dans un jeu entre deux Etats, dans lequel la France joute avec des interlocuteurs algériens diablement roués. Il le regrette et exige que Macron lui emboîte le pas et se montre plus intransigeant. Mais il n’explique pas comment Paris pourrait imposer à Alger quoi que ce soit. Au lieu de cela, il rumine son discours sur un accord fripé, vieux de 56 ans, qui doit absolument être dénoncé de façon unilatérale.
Les aiguilles de la montre de Xavier Driencourt se sont arrêtées à 1968. En focalisant sur ce traité qui n’est d’aucune utilité pour les ressortissants algériens, qu’ils soient demandeurs de visa ou résidents, l’ancien ambassadeur s’accroche à un détail pour chercher à envenimer davantage des relations déjà au point mort. Pour exacerber le ressentiment à l’égard du «bougnoul», du «raton» algérien, il s’adonne à un exercice de calcul mental, faisant le décompte des actes d’indiscipline commis par le «mauvais élève» algérien qui mérite qu’on lui tape sur les doigts.
Driencourt enrage parce que le ministère algérien des Affaires étrangères s’est «mêlé» de ce qui ne le regarde pas dans l’affaire du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier raciste, comme lui. Puis, il se surprend à faire un parallèle avec le Hirak envers lequel il dit que lui et son pays ont fait montre d’une neutralité impeccable. A d’autres ! Et le pensionné de paraphraser le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, sur le triste sort réservé aux chrétiens en Algérie, «un des pays où le catholicisme-christianisme est la religion la plus difficile à pratiquer». Quelqu’un a-t-il donc empêché le fidèle Driencourt de faire sa prière dans les somptueuses églises du Sacré-Cœur ou de Notre-Dame d’Afrique pendant son séjour algérois ? Première nouvelle.
L’ancien ambassadeur nous traite, nous autres journalistes, de chiens que le «régime algérien a lancés» contre celui qui a, toutefois, l’audace d’avouer son faux-culisme, en racontant que «quand on n’est plus en poste, on peut s’exprimer plus librement». Car, lui ambassadeur, il se contentait d’alerter, mais «pas publiquement», répétant, par contre, «publiquement» et à tue-tête, que les relations entre Alger et Paris «sont denses». Et, lui hors circuit, il regrette que ses successeurs n’en aient pas pris de la graine et aient, au contraire, réenclenché la machine des visas dans le sens inverse, pour atteindre 300 000. Le chiffre lui donne le tournis et lui fait perdre la raison : «La guerre d’Algérie n’est pas finie», «il y a aujourd’hui une espèce d’alliance tacite, non écrite, entre l’armée et les islamistes qui se sont combattus pendant la guerre civile», «le pouvoir algérien tire sa légitimité du discours anti-français».
Les psychiatres appellent cela la perception pathologique des faits.
K. B.
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