Jil Jadid regrette une «marginalisation persistante et contre-productive de la vie politique»
Par Houari A. – Jil Jadid pointe une «marginalisation persistante et contre-productive de la vie politique». «A l’évidence, les partis politiques n’animent plus les débats nationaux qui, en réalité, n’existent plus», regrette ce parti d’opposition, pour lequel «remplacer les partis politiques par une société civile légalement non concernée par la politique interpelle sur les intentions des autorités, d’autant plus que l’avant-projet de la loi organique sur les partis ne présage pas, loin s’en faut, d’une ouverture démocratique».
«Le danger d’une rupture de médiation entre la classe politique, y compris du pouvoir, avec le peuple peut entraîner une crise de confiance profonde à terme entre l’Etat et les citoyens», craint Jil Jadid, selon lequel «la question du multipartisme doit être abordée avec une conscience aigüe par les autorités». «S’il est impossible de revenir au parti unique, il serait également irresponsable d’envisager des appareils politiques embrigadés pour servir en tant que faire-valoir», met-il en garde, dans une déclaration couronnant une réunion de son conseil politique.
Jil Jadid estime, par ailleurs, que les médias publics et privés «ont perdu toute attractivité pour les citoyens, laissant ces derniers sous l’influence de médias orientées contre les intérêts nationaux et diffusants à partir de l’étranger». «Seule une ouverture conséquente des canaux de communication peut rétablir une information crédible et pédagogique», note le parti.
A propos de la question palestinienne, Jil Jadid «soutient les initiatives de l’Algérie auprès du Conseil de sécurité et relève le mérite historique du rôle de l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice qui a rehaussé son prestige auprès des peuples du monde». «Aujourd’hui, relève le parti, il est temps qu’un cessez-le-feu intervienne et qu’une véritable solution soit imposée pour la création d’un Etat Palestinien souverain».
Jil Jadid a, en outre exprimé sa «profonde inquiétude face à la dégradation politique et diplomatique» au Sahel. «L’Algérie a toujours entretenu des relations fraternelles, de coopération et de soutien à ses voisins du Sud. Elle a déployé ses efforts pour concilier les populations de diverses ethnies au sein de leur pays en respectant et en favorisant leur stabilité. Le prolongement ethnique des populations à cheval entre nos pays ne peut laisser indifférent l’Algérie, pour sa sécurité et celle de ses voisins», souligne le parti de Soufiane Djilali.
«L’intervention de plusieurs pays aux intérêts divergents pourrait mettre à mal la stabilité et la sécurité des pays du Sahel dont les économies sont très fragiles», alerte Jil Jadid, en faisant remarquer que «seule une véritable politique de co-développement, de coopération et de dialogue entre l’ensemble des pays de la région pourrait offrir une solution à l’instabilité sécuritaire, au sous-développement chronique et à la paupérisation des populations».
«La nouvelle position de l’Algérie au sein du Conseil de sécurité devrait être une opportunité pour elle de porter la voix de l’Afrique et de jouer un rôle positif dans la résolution des conflits qui secouent notre continent», conclut Jil Jadid.
H. A.
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