L’Algérie met en garde contre le recours à la force qui ne fera qu’exacerber la crise en Libye
Le président Tebboune a affirmé, dans une allocution lors de la réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, tenue lundi à Brazzaville, que les élections étaient la meilleure voie à même de mettre un terme à la crise libyenne et le seul garant d’une solution définitive à la problématique de la légitimité en Libye. Dans son allocution, lue en son nom par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, le président de la République a exprimé l’appui total de l’Algérie au projet de réconciliation nationale libyenne inclusive, assurant qu’elle n’épargnera aucun effort dans le cadre des missions de ce comité, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, en vue de contribuer à la réussite de cette démarche de réconciliation nationale escomptée.
Le président de la République a insisté sur l’impératif de mettre fin à toute forme de présence militaire étrangère en Libye, notamment s’agissant du nécessaire retrait de tous les mercenaires sans exception. Il a affirmé que le recours à la force en Libye ne fera qu’exacerber la crise, mettra en péril l’avenir du peuple libyen qui sera ainsi privé de son droit à la stabilité, à la sécurité et à la prospérité. Une exacerbation de la crise qui entraînera, par ailleurs, la détérioration de la situation dans cette région, accablée plus que toute autre par les effets délétères de l’instabilité et de la division politique dans ce pays, devenu malgré lui un repaire des milices armées, des groupes terroristes et des réseaux criminels de trafic d’armes et de drogues et un passage pour la migration clandestine.
Tebboune a de nouveau appelé toutes les parties étrangères concernées par la question libyenne à adhérer à ce processus constructif et à s’engager à respecter la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale et l’indépendance de sa décision. Il a soutenu que le règlement définitif de la crise libyenne ne saurait être concrétisé qu’à travers un processus qui consacre le principe de la souveraineté nationale et dans lequel les Libyens prennent les choses en main, mais aussi un processus qui préserve leur droit authentique à la gestion et à l’exploitation des richesses de leur pays à même de leur garantir la stabilité, le développement et la prospérité.
Le président a réitéré son appel à tous les Libyens à agir loin de toute pression, ingérence ou diktat étrangers, soulignant que cela ne saurait se réaliser qu’à travers l’organisation des élections qui étaient prévues initialement vers fin 2021, lesquelles sont la meilleure voie à même de mettre un terme à la crise libyenne et le seul garant d’une solution définitive à la problématique de la légitimité en Libye.
Les travaux de la 10e session de la réunion du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye ont débuté, plutôt dans la journée, avec la participation de chefs d’Etat et de représentants des dirigeants des pays membres du Comité, ainsi que de responsables au sein d’organisations internationales et régionales.
La rencontre porte sur les derniers développements de la situation en Libye, les efforts visant à rapprocher les vues et les moyens de parvenir à un consensus entre les parties libyennes pour la réalisation d’une réconciliation inclusive permettant de mettre fin au marasme politique que connaît le pays et d’organiser des élections parlementaires et présidentielles dans les plus brefs délais.
R. N.
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