L’Algérie sera parmi les trois principaux fournisseurs de gaz au Vieux Continent
Par Nabil D. – A l’heure de la remise en cause de l’énergie électrique dans le grand marché automobile mondial, il s’avère que les énergies fossiles ont encore une longue vie devant elles. La fin des hydrocarbures, décriés par les écologistes pour leurs effets négatifs sur l’environnement, n’est pas pour demain. En effet, les énergies alternatives – nucléaire, éolienne, etc. – ne présentent pas moins des inconvénients parfois pires que le pétrole et le gaz, et sont autrement plus polluants et budgétivores, faisant de la transition énergétique prônée par les partisans de la défense de la nature une chimère.
Touchée de plein fouet par une crise énergétique sans précédent depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et les décisions politiques irréfléchies des dirigeants européens, qui ont apporté un soutien contreproductif au régime de Kiev, l’Europe a permis aux pays producteurs de gaz de profiter de cette situation qui risque de durer. L’Algérie n’est pas en reste, puisque les prévisions la placent parmi les principaux pays d’Afrique auprès desquels le Vieux Continent devra importer la majeure partie de cette ressource vitale. C’est, en tout cas, ce que révèle un rapport de la Chambre africaine de l’énergie sur l’état de l’énergie en Afrique, en 2023. Selon ce rapport, l’Algérie et le Nigeria – avec l’Egypte – «sont sur le point de devenir les principaux moteurs de l’approvisionnement en gaz de l’Europe dans les années à venir, et représentent déjà environ 80% du total du gaz de l’Afrique».
«L’objectif du gazoduc transsaharien – qui reliera les champs riches en ressources du Nigeria dans la région de Warri en passant par le Niger et jusqu’à la ville de Hassi R’Mel en Algérie – est de relier les marchés régionaux africains et européens via la côte méditerranéenne», note le site spécialisé Energy Capital Power. «Prêt à livrer 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, le gazoduc de 4 128 km s’appuiera sur un vaste réseau régional d’oléoducs en Afrique de l’Ouest et du Nord, notamment le gazoduc Maghreb-Europe et le gazoduc Medgaz», précise le site, qui balaie ainsi d’un revers de la main l’irréalisable projet de canalisation allant du Nigeria à l’Europe en passant par le Maroc, que le Makhzen essaye lamentablement de vendre à son opinion publique.
«Le gazoduc de 13 milliards de dollars présente de fortes opportunités économiques pour le Nigeria, l’Algérie et le Niger, permettant à ces pays d’exploiter les marchés européens avides de gaz, tout en monétisant leurs ressources naturelles respectives», souligne le site, qui ajoute qu’«avec la mise en place d’un groupe de travail dédié et d’une feuille de route pour le développement du projet déjà en place, le pipeline devrait commencer ses opérations d’ici 2030». «Le projet sera construit et exploité dans le cadre d’un partenariat entre la Société nationale nigériane du pétrole (NNPC) et l’Etat algérien», rappelle Energy Capital Power. La joint-venture sera détenue par la NNPC, Sonatrach et la société italienne d’ingénierie énergétique Ansaldo Energia.
«Le gazoduc transsaharien est bien placé pour faciliter non seulement les exportations régionales de gaz, mais également une collaboration et des investissements plus larges entre les acteurs énergétiques européens et africains», met en exergue le site spécialisé, selon lequel «l’approvisionnement en gaz africain vers l’Europe sera un sujet clé de discussion lors du forum Investir dans l’énergie en Afrique, qui aura lieu les 14 et 15 mai à Paris». Lors de ce rendez-vous important, «les experts de l’industrie et les décideurs politiques devraient collaborer sur de nouvelles voies de diversification énergétique et d’intégration régionale», note le site.
L’Algérie, qui s’apprête à accueillir le Forum des pays exportateurs de gaz, du 29 février au 2 mars prochains à Alger, et qui vient de supplanter le Nigeria en tant que premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique, y jouera un rôle central.
N. D.
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