L’Algérie a fait en un seul mois à l’ONU ce que le Maroc n’a pas fait en 25 ans
Par Mohamed K. – Tout a commencé à Rabat, avec la publication d’un article dépassé, sans réelle substance, le 16 décembre dernier, sur les colonnes d’une feuille de chou marocaine connue pour être très proche du palais royal. Journal sans gloire, qui poursuit ses tentatives de parasiter le travail de la diplomatie algérienne, accusée à tort de chahuter la soi-disant médiation marocaine au Mali, en invoquant maladroitement un prétendu manquement des autorités algériennes dans les évaluations, voire les appréciations de la situation interne dans ce pays du Sahel, notamment entre le gouvernement et la coalition de mouvements politico-militaires dans sa partie septentrionale. Ainsi, «Alger tente de priver Rabat d’un précieux outil de projection diplomatique», lit-on dans cet outil de propagande du Makhzen.
La réponse aux inepties de cette gesticulation médiatique et des scribouillards de cet organe connu, c’est en réalité l’ancien et profond contentieux opposant Alger et Rabat qui refait surface. Le problème est bien connu et, s’agissant du Mali, tout porte à croire que les germes d’une guerre civile sont réels et représentent une source de menace avérée pour la paix et la stabilité régionales.
S’agissant de la cause palestinienne, alors que la guerre à Gaza tourne déjà au grand carnage, l’article de Lakhdar Benchiba – pseudonyme d’un militant frustré et aux relations douteuses – est une honte. Alors que les Palestiniens, toutes tendances confondues, affirment que l’Algérie est l’épine dorsale du soutien à la cause palestinienne de par son pouvoir d’influence positive sur la lutte du peuple palestinien, le militant Benchiba écrit injustement que «l’Algérie a perdu de son aura politique au niveau international» et que «la Mecque des révolutionnaires a cessé d’être la grande référence du tiers-monde» (sic).
Pour les professionnels des médias, l’Algérie, qui n’a jamais été condamnée au silence depuis le début de la guerre génocidaire à Gaza et l’intensification de la colonisation et de la répression en Cisjordanie, reste grandement attachée à la légalité internationale et, a depuis le début, réitéré sa grande inquiétude suite à l’aggravation de la situation humanitaire à Gaza. En voici les faits.
Depuis son accession au Conseil de sécurité de l’ONU, en sa qualité de membre non permanent, l’Algérie a été à l’origine de l’organisation de deux réunions sur la situation en Palestine et notamment à Gaza. La première, organisée le 9 janvier dernier, était sur un sujet aussi délicat que d’actualité, celui du déplacement forcé des Palestiniens, notamment à Gaza. Le débat public sur la Palestine, organisé à cet effet, le 23 janvier, a été rehaussé par la présence du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui a porté d’une voix forte le soutien indéfectible de l’Algérie à la cause palestinienne au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Algérie a ensuite été à l’origine de l’adoption consensuelle d’un communiqué de presse du Conseil de sécurité, soulignant le besoin pressant de l’accès des aides humanitaires à Gaza.
Encore, dès l’annonce de la décision de la CIJ, concernant le génocide à Gaza, l’Algérie a tout de suite entamé les consultations pour préparer, à la fois, une réunion du Conseil de sécurité, tenue le 31 janvier sur cette question, et pour discuter, par ailleurs, des contours d’un projet de résolution du Conseil de sécurité, présenté le même jour et qui est toujours en négociation sous le leadership de l’Algérie.
Les journalistes objectifs savent que l’Algérie n’a eu de cesse d’exprimer son soutien et sa solidarité avec le peuple palestinien, à travers son appui à l’établissement d’un Etat palestinien aux frontières de 1967 avec Al-Qods comme capitale. Grace à ce dynamisme algérien au Conseil de sécurité de l’ONU, la question palestinienne a été la question la plus discutée dans cet organe onusien durant le mois écoulé.
Si, hier, l’Algérie combattante et révolutionnaire a été décisive dans la libération de l’Afrique sous domination coloniale, aujourd’hui, on ne peut que s’inscrire en faux avec les formules douteuses et honteuses du militant Benchiba, car l’Algérie maintient son aura et reste toujours décisive dans le soutien au peuple palestinien et aux autres peuples sous domination coloniale.
Pourquoi, sur cette question, protège-t-on le Maroc tire-t-on à boulets rouges sur l’Algérie qui a fait en un mois au Conseil de sécurité de l’ONU ce que le Maroc et son roi n’ont jamais osé faire durant vingt-cinq longues années à la tête du comité Al-Qods ?
Il faut savoir que l’Algérie ne pouvait pas saisir la CIJ car, pour la simple raison, il faut au préalable montrer qu’il existe un différend par la voie officielle entre les deux Etats. C’était le cas de l’Afrique du Sud qui a rappelé ses diplomates en poste en Israël le 6 novembre dernier. Israël en a fait de même le 20 novembre. L’Algérie aurait été révoquée dès le départ par la CIJ, pour la simple raison qu’elle n’a pas de relation diplomatique avec Israël et ne reconnaît pas ce pays, qu’elle qualifie dans ses communiqués officiels d’«entité sioniste».
N’ayant pas ratifié le statut de Rome, elle ne peut pas saisir directement le Tribunal pénal international, mais dès le début du mois de novembre 2023, le président Tebboune a appelé publiquement à intenter des actions en justice devant la CPI. C’est le premier chef d’Etat à avoir lancé cet appel.
Ce n’est là qu’un bilan non exhaustif de ce que l’Algérie a fait en faveur de la question centrale de la Palestine, depuis seulement un mois au Conseil de sécurité. La suite s’annonce riche en événements, l’Algérie n’étant qu’au début de son mandat au Conseil de sécurité.
M. K.
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