Quand les martyrs algériens complexent la France 62 ans après l’indépendance
Par Abdelkader S. – La préfecture de Paris vient d’interdire le rassemblement prévu dans la capitale française pour la commémoration de la Journée nationale du chahid, ce 18 février. La veille au soir, les autorités françaises ont fait savoir que l’événement ne pouvait avoir lieu «en raison de risques de troubles graves à l’ordre public». La France officielle, qui a toujours autorisé et amplifié les manifestations d’une poignée d’agitateurs confortablement établis en France grâce aux mirobolants revenus obtenus en retour de la désinformation visant l’Algérie via les réseaux sociaux, a dû instruire, dans le même temps, sa douzaine d’agents de ne pas se rendre place de la République, ce dimanche, pour scander les mêmes slogans anti-algériens sous haute protection policière.
La complicité de la France avec ces «opposants de l’étranger» s’est dévoilée au travers de la formulation du communiqué de la préfecture, qui adopte l’appellation arabe «hirak», alors que la règle voudrait que cette institution régalienne française ne fasse pas sien un terme étranger utilisé par un mouvement de contestation propre à un pays tiers. Il n’est pas malaisé de saisir dans ce choix délibéré un soutien flagrant aux animateurs des sit-in hebdomadaires d’un quarteron de bouffons, dont les cris ne dépassent pas les murs des cafés entourant l’esplanade du Xe arrondissement de Paris.
Prompts à s’opposer à la célébration de la Journée du chahid, l’extrême-droite et les harkis ont dénoncé un «hommage [rendu] aux terroristes anti-français du FLN algérien». Les voilà rassurés. Emmanuel Macron, son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son préfet Laurent Nunez ont décidé d’empêcher les patriotes algériens de fêter une date qui rappelle de mauvais souvenirs aux nostalgiques de l’Algérie française et à ses supplétifs et ses goumiers, dont un des méprisables descendants, Hichem Aboud, se la coule douce à Roubaix, dans le nord de la France, au milieu de sa communauté de traîtres, vivant grassement des recettes générées par PayPal.
Le 19 mars 2023, la préfecture de police de Paris avait donné une suite défavorable à la demande du Collectif unitaire franco-algérien d’organiser une manifestation statique à la place de la République. Dans sa réponse aux organisateurs qui avaient déposé la demande dans les règles, en respectant les délais, tout en présentant toutes les garanties nécessaires à l’organisation d’un tel événement, la préfecture de police de Paris avait invoqué le risque de troubles graves à l’ordre public, et en raison, y était-il précisé, de la présence d’autres rassemblements, ceux-là autorisés, avec des revendications antagonistes.
«Cette interdiction d’un événement pacifique n’est rien d’autre qu’une opération de la manœuvre globale dont la finalité est d’imposer un agenda à l’Algérie, dans un contexte international défavorable à certains pays à la suite de la recomposition de l’ordre mondial qui est en train de s’opérer sous nos yeux», expliquent des sources algériennes résidant en France.
Pour rappel, des patriotes algériens avaient lancé un appel à un rassemblement à Paris, le 19 mars 2023, pour dénoncer «l’offensive politico-médiatique menée quasi quotidiennement contre l’Algérie et son peuple». Une offensive qui «ne peut plus durer», soulignaient les initiateurs de cette manifestation qui devait avoir lieu au même endroit où se tiennent régulièrement celles organisées par Rachad et le MAK, tous les dimanches.
«Sous couvert de la défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de la liberté d’expression, des cercles politiques coloniaux, relayés par des traîtres de tous genres à la nation algérienne, diffusent la haine contre un pays souverain et son peuple digne, fier de son histoire millénaire et de sa liberté chèrement acquise, après 132 ans de crimes inhumains», s’indignaient ces patriotes qui disent «refuser toute ingérence étrangère, sous quelque forme que ce soit».
Face aux ennemis de l’Algérie, ils affirment combattre «sans relâche tous les traîtres par tous les moyens». «Nous sommes, par ailleurs, un peuple attaché à la culture de la paix et à l’amitié entre les peuples», assurent-ils, en se disant engagés «pour déjouer les plans les plus machiavéliques des ennemis du peuple algérien et des traîtres collabos».
A. S.
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