Amar Bendjama : «Vous aurez le sang des Palestiniens sur la conscience !»
Par Karim B. – Réagissant au veto américain qui a empêché l’aboutissement à un cessez-le-feu à Gaza, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a, de prime abord, tenu à remercier l’ensemble des membres du Conseil de sécurité pour leur participation aux discussions, ainsi que les Etats qui ont voté pour le projet de résolution. Il a également remercié ceux qui se sont abstenus mais ne se sont pas opposés à ce projet qui demande principalement un cessez-le-feu à Gaza.
«Le projet de résolution, a-t-il dit, portait en lui un message fort pour les Palestiniens, un message selon lequel le monde ne reste pas silencieux devant leur tragédie». «Mais, malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué encore une fois à se hisser au niveau des appels des peuples et de leurs aspirations», a regretté Amar Bendjama, pour lequel «cet échec n’exempte pas le Conseil de sécurité de ses responsabilités et ne dispense pas les autorités israéliennes de l’obligation d’exécuter les mesures conservatoires de la Cour internationale de justice (CIJ)». «Il est grand temps que l’agression cesse et que soit facilité l’accès des aides humanitaires à tous les quartiers de Gaza», a-t-il insisté.
L’ambassadeur d’Algérie auprès des Nations unies a indiqué qu’«il est clair que les deux résolutions, 2712 et 2720, n’ont pas abouti aux résultats escomptés et que les aides fournies jusque-là n’assurent même pas le strict minimum aux Palestiniens». «Nous devons reconnaître que le cessez-le-feu est le seul à même de réaliser cet objectif», a-t-il soutenu, en ajoutant que «la situation actuelle impose à tous de garantir la protection au peuple palestinien et de mettre fin à l’injustice historique dont il est victime».
«Les peuples de notre région voyaient – et continuent de voir – en le Conseil de sécurité de l’ONU l’antre de la légalité internationale, mais, hélas, il les a encore déçus», a-t-il déploré. «Notre message aujourd’hui pour vous, a poursuivi Amar Bendjama, est que la communauté internationale doit être en adéquation avec les demandes d’arrêt des crimes qui visent les Palestiniens, et ce, à travers l’exigence d’un cessez-le-feu immédiatement». «Celui qui empêche cela doit revoir ses calculs car les conséquences inexorables des décisions déraisonnables seront la violence et l’instabilité».
«Faites un examen de conscience et interrogez-vous sur les conséquences de vos décisions et comment l’histoire vous jugera !» a lancé Amar Bendjama. Et de finir son intervention remarquable par cette conclusion vibrante : «Avant de terminer, je vous dis à tous que nous allons enterrer nos martyrs ce soir à Rafah, à Gaza et dans toute la Palestine, et que l’Algérie reviendra demain, au nom de la nation arabe et musulmane, et au nom de tous ceux épris de liberté à travers le monde, et avec nous les âmes de milliers d’innocents tués par l’occupant israélien impunément». «L’Algérie, a-t-il enchaîné, reviendra pour frapper à la porte du Conseil de sécurité encore et encore, et demandera qu’il soit mis fin au bain de sang en Palestine». «Nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que ce Conseil de sécurité assume ses responsabilités pleines et entières et impose enfin un cessez-le-feu sans plus tarder», a-t-il martelé, clôturant son discours en promettant que l’Algérie ne baissera jamais les bras «car nous sommes dotés d’une résilience et d’une détermination inébranlables».
K. B.
Comment (87)