Ce nouveau geste inamical à l’égard de l’Algérie qui a précédé le veto américain
Par Kamel M. – La relation entre l’Algérie et les Etats-Unis est au plus bas. Il ne pouvait en être autrement depuis le plan de normalisation de pays arabes, notamment le voisin marocain, avec Israël, enclenché par le prédécesseur de Joe Biden et sous-traité par les Emirats arabes unis. Un froid glacial s’est abattu sur les rapports entre les deux pays depuis le déclenchement de l’opération militaire russe en Ukraine, aggravé par l’agression israélienne contre les populations civiles à Gaza, le 9 octobre dernier, et à Rafah, où un nouveau carnage est en cours, avec la bénédiction de Washington.
Avant le veto opposé par les Etats-Unis au projet de résolution présenté par l’Algérie, ce mardi au Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassade américaine à Alger avait diffusé un avertissement, en vigueur jusqu’au 15 mars. «Il s’agit d’une alerte de sécurité concernant un risque accru d’enlèvement de ressortissants occidentaux», lit-on sur le site de la représentation diplomatique américaine, qui localise le risque «près des camps de Tindouf» et lie sa mise en garde au marathon prévu le 28 février prochain. L’ambassade conseille aux ressortissants américains d’«éviter la zone jusqu’au 15 mars», de «rester vigilants dans les endroits fréquentés par les touristes occidentaux», d’«élaborer des plans d’urgence pour partir» et de «passer en revue [les] plans de sécurité personnels».
Une alerte qui fait penser à une zone de guerre dans un pays où tous les signaux sont au vert.
En janvier dernier, le secrétaire d’Etat américain confirmait, dans une déclaration, que les Etats-Unis étaient loin d’être ce pays ami que certains essayent de présenter comme tel. Les discours dithyrambiques de leur ambassadrice en Algérie ne sont guère plus que des propos de circonstance destinés à la consommation locale, tandis que Washington multiplie les gestes inamicaux qui prouvent qu’il n’est pas possible de nouer des relations sincères avec cette puissance qui sème le chaos dans le monde et soutient les massacres commis par l’Etat nazi d’Israël contre les populations civiles en Palestine.
«J’ai désigné l’Algérie […] sur la liste de surveillance spéciale pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse», avait décrété Antony Blinken, se basant sur un rapport remis par l’ambassade des Etats-Unis à Alger. «Les gouvernements doivent mettre fin aux abus, tels que les attaques contre les membres des communautés religieuses minoritaires et leurs lieux de culte, la violence communautaire et les longues peines d’emprisonnement pour expression pacifique, la répression transnationale et les appels à la violence contre les communautés religieuses, entre autres violations qui se produisent dans de trop nombreux endroits du monde», avait-il dicté.
Début février, l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger s’essayait à un périlleux exercice consistant à trouver des points de convergence dans les positions des deux capitales au sujet de la Libye, du Sahel, du Sahara Occidental et de Gaza. «L’Algérie et les Etats-Unis conviennent que l’envoyé spécial de l’ONU devrait avoir l’espace et l’opportunité de travailler pour une solution politique au Sahara Occidental», avait-elle soutenu, omettant de préciser que son pays, qui fait avancer le plan de normalisation avec Israël au pas de charge, a offert au Maroc de reconnaître sa pseudo-souveraineté sur les territoires sahraouis illégalement occupés en contrepartie de son adhésion à cette allégeance de certains pays arabes à l’entité sioniste.
«Concernant la situation en Palestine, les Etats-Unis et l’Algérie soutiennent pleinement l’objectif d’une solution à deux Etats», avait, en outre, indiqué l’ambassadrice des Etats-Unis, Elizabeth Moore Aubin, en faisant état d’une «préoccupation extrême» qui serait partagée par les deux pays au sujet de la situation humanitaire à Gaza. Elle était allée encore plus loin dans la contrevérité, en assurant que les Etats-Unis «travaillent très dur pour apporter de l’aide aux Palestiniens».
Le veto de ce mardi a trahi ses mensonges et ceux de ses chefs à Washington.
K. M.
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