Des dattes israéliennes vendues en France comme étant importées d’Algérie
Par Nabil D. – Business oblige, des enseignes françaises exposent des dattes israéliennes sous une indication d’origine falsifiée pour en cacher la provenance. La raison en est le génocide commis par Israël à Gaza, qui fait que les musulmans boycottent les produits issus de ce pays, à l’approche du mois sacré de Ramadhan, période de grande consommation de ce fruit très prisé. Ayant découvert le pot aux roses, des clients se sont insurgés, exigeant que la fausse étiquette indiquant que les dattes en question seraient produites en Algérie soit retirée immédiatement.
Auparavant, des citoyens algériens établis en France nous avaient alertés sur une supercherie inverse. En effet, sur les étals de certains commerces, la fameuse datte algérienne de réputation mondiale trônait au milieu d’autres fruits en étant déclarée comme importée d’Israël. «Deglet Nour Natural Dates», lisait-on sur l’emballage de l’entreprise israélienne, Jordan River, qui en assurait l’emballage. Sur l’étiquette, il était indiqué qu’il s’agissait de dattes «décongelées». Nos concitoyens se demandaient alors comment ce produit algérien pouvait s’être retrouvé en Israël et s’il s’agissait vraiment de la datte algérienne, considérée comme la meilleure au monde, ou d’une autre variété de qualité moindre et commercialisée sous une fausse appellation
Les regards s’étaient tournés naturellement vers le Maroc voisin et les paysans d’Al-Arja, à l’extrême-ouest de l’Algérie, où quelque 15 000 dattiers étaient exploités par des Marocains avant que les autorités algériennes leur eurent ordonné de libérer les exploitations. Il ne fait aucun doute qu’une partie des dattes produites dans cette palmeraie algérienne avaient fini chez des Israéliens spécialisés dans le négoce, qui réceptionnaient le produit, le congelaient, puis le remettaient dans le circuit international sans en indiquer la véritable origine. La raison en est simple, expliquaient des connaisseurs : Deglet Nour n’étant pas produite chez nos voisins de l’Ouest, indiquer le Maroc comme en étant le pays d’origine aurait été flagrant.
Israël ne produit qu’une variété de dattes appelée Medjool, dans le sud du pays, où une centaine de familles cultivent des palmiers-dattiers dans les kibboutz de Samar et Neot Semadar.
En décembre 2019, l’Unesco excluait l’Algérie des pays abritant le dattier que cette organisation internationale venait d’inscrire au patrimoine mondial. Quatorze pays avaient été intégrés à ce classement, exit l’Algérie qui, pourtant, avec l’Irak, produit la reine des dattes. Les représentants de l’Unesco, réunis en Colombie, avaient décidé que l’Algérie n’était pas concernée par cette décision, contrairement aux quatorze autres pays, dont trois du Maghreb, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie, outre l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, le Soudan, la Palestine, le Sultanat d’Oman, le Yémen, la Jordanie, le Koweït, Bahreïn et l’Irak.
«Où est passée l’Algérie bien qu’elle produise une des meilleures dattes au monde ?» s’était interrogé le journaliste de la BBC, qui rapportait l’information et qui relevait que notre pays détenait 100 millions de palmiers et couvrait 2% de la production mondiale de dattes, et s’étonnait que ni le ministre de la Culture ni les médias algériens n’aient commenté cette élimination inexcusable de l’Algérie. Une exclusion qui avait, cependant, soulevé une vague de colère chez les Algériens qui avaient exprimé leur vive indignation à travers les réseaux sociaux.
N. D.
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