Bendjama organise une réunion entre des victimes de Gaza et les membres du Conseil de sécurité
Une réunion informelle d’échange a été organisée, ce mercredi au siège de l’ONU, par le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, l’ambassadeur Amar Bendjama, regroupant les représentants permanents des pays membres du Conseil de sécurité onusien et des membres de familles ayant souffert des atrocités des forces d’occupation à Gaza.
Cette réunion, qui a connu la participation des représentants de l’ensemble des membres du Conseil, a été l’occasion pour les familles participantes de partager leur expérience douloureuse et leur vécu des événements horribles survenus depuis le 9 octobre dernier. Les membres des familles ont, tour à tour, relaté en détails les faits qu’ils ont eux-mêmes, ou les membres de leur famille, endurés. Les récits ont suscité beaucoup de sympathie et d’émotion de l’ensemble des participants.
Une participante a raconté, avec une voix alourdie d’émotions, la tragédie du bombardement de la maison familiale, avec un bilan sans appel : le décès de ses deux cousins, les enfants Aziz et Hatem, à la fleur de l’âge, ainsi que onze autres membres de sa famille. Son troisième cousin, Hamza, a survécu au bombardement et a été transporté à l’hôpital où il a vécu une douleur insupportable, pendant une semaine, avant de succomber à son tour à ses blessures, faute de médicaments et de matériel médical nécessaire pour le soigner.
Avec la même émotion, une autre participante, abattue par les atrocités subies, a partagé, avec les membres du Conseil, ce qui est arrivé à sa sœur Iman, dont le mari a été lâchement tué dans un bombardement des forces d’occupation, alors qu’elle était enceinte de son fils. Un bébé auquel elle a dû donner naissance non seulement en l’absence d’une prise en charge médicale décente, mais aussi en l’absence d’électricité. Début janvier, Iman a accouché de son enfant auquel elle a donné le nom de son mari tué Sabri. Cependant, ce minime réconfort n’a pas duré longtemps : le bébé Sabri est décédé vingt jours après sa naissance, son corps sans défense ne pouvant supporter froid et famine
Une autre femme, tout en larmes, a raconté la cruauté de l’incendie ayant ravagé sa maison familiale, coûtant la vie à ses frères Ahmed et Mohammad. Elle s’est ensuite installée chez sa grand-mère pour y chercher refuge, y enterrer ses frères dans le jardin et panser les blessures de sa sœur Sarah, dont le corps a été brûlé. Après deux mois de souffrances et l’absence de soins, elle a pu sauver sa sœur Sarah en l’évacuant vers l’Egypte, puis aux Etats-Unis pour se faire soigner. Cependant, les médecins n’ont pu traiter complètement la petite Sarah qui a dû se faire amputer de trois doigts, le traitement étant arrivé trop tard.
Les interventions des membres des familles des victimes ont été suivies de celles de nombreux représentants des membres du Conseil de sécurité. Après avoir remercié l’Algérie pour son leadership sur le dossier palestinien, ils ont salué l’initiative de cette rencontre qui a permis de jeter davantage de lumière sur les souffrances du peuple palestinien, en particulier à Gaza. Ils ont également exprimé leur profonde sympathie aux familles des victimes présentes et leur détermination à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution durable, garantissant le droit des Palestiniens à la paix et la sécurité.
R. I.
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