Antoine de Maximy livre ses premières impressions sur son voyage en Algérie
Par Farida O. – Le journaliste français Antoine de Maximy a livré ses premières impressions sur ses rencontres avec les Algériens dans le cadre de son reportage tourné pour l’émission «J’irai dormir chez vous». Le globe-trotteur qui a visité plusieurs villes algériennes – Alger, Oran, Tizi-Ouzou, Djanet, Ghardaïa – s’est dit satisfait dans l’ensemble par l’accueil qui lui a été réservé, même si le pari de passer la nuit chez l’habitant a paru irréalisable, pour des raisons liées au tempérament des Algériens, non qu’ils soient inhospitaliers, mais par méfiance envers les médias étrangers, français plus particulièrement.
«Pourquoi est-ce que j’ai été suivi [par un policier en civil à Ghardaïa, ndlr] ? Est-ce que c’était pour contrôler qui je rencontrais ? Ce que je filmais ? Eh bien, sincèrement, je ne crois pas. Ils [les autorités algériennes, ndlr] voulaient absolument qu’il ne m’arrive rien. Parce que, évidemment, ça aurait fait mauvais genre. D’ailleurs, c’est ce qui s’est vérifié à Ghardaïa, parce qu’[ils] m’ont empêché d’aller chez l’épicier de peur que je mange quelque chose qui me rende malade», a raconté le journaliste, qui s’est dit impressionné par l’efficacité de l’agent qu’il croisait par deux fois sur son chemin, sans qu’il sache comment il a fait pour le devancer sans même qu’il s’en rende compte.
«Sans déconner, ça fait quarante ans que je mange des trucs terribles dans tous les pays du monde, eh ben, ils étaient inquiets. Et, donc, c’était vraiment pour me protéger. D’ailleurs, j’ai filmé tout ce que je voulais et [ils] n’ont jamais contrôlé mes images», a admis Antoine de Maximy, en expliquant que «les problèmes des caméras ne s’arrêtent pas là, parce qu’en Algérie, il y pas mal de gens qui n’aiment pas être filmés, pour des raisons religieuses, déjà, et puis il y a beaucoup de gens qui n’aiment pas les caméras».
«Ce qui est paradoxal, a-t-il constaté, c’est que ça ne les empêche pas de venir pour faire des selfies.» «En même temps, ça fait plaisir que des gens t’apprécient», a-t-il dit. «Evidemment, je respecte au mieux ceux qui ne veulent pas être filmés, mais là où ça se complique, c’est qu’il y a des gens qui disent oui au début, puis ils changent d’avis, ils ne veulent plus être dans le film, et ça, ça m’est arrivé plusieurs fois pendant le voyage», a-t-il remarqué. «Par exemple, à Alger, où j’ai rencontré quatre jeunes dans la rue en train de tourner un clip. J’explique ce que je fais, en plus, il y a pleins de gens qui me filment à ce moment-là, donc ils comprennent que je suis connu, je leur explique que c’est pour la télévision française. Je les filme en train de filmer leur clip. En fin d’après-midi, il y en a trois qui partent chez eux, puis il y a une jeune femme du groupe qui décide d’aller retrouver des amis dans un café, donc je pars avec elle. Eh bien, figurez-vous que plusieurs semaines après mon retour en France, ceux qui étaient partis en voiture m’ont dit qu’ils ne voulaient pas être dans le film», a rapporté le journaliste, dont le reportage est programmé pour ce 8 mars sur RMC Découverte.
La jeune Algérienne dont parle le journaliste français lui a décrit à grands traits une «situation de la femme» qui «commence à changer en Algérie», sous-entendant que celle-ci serait mauvaise. Mais cette dynamique jeune fille n’a pas eu le réflexe de rappeler à son interlocuteur que la femme algérienne touche un salaire égal à celui de l’homme, contrairement à la France où il est inférieur d’au moins 25% pour des raisons de ségrégation sexiste.
F. O.
Comment (80)