La fulgurance du lancement du nouveau mouvement de Karim Zéribi intrigue
Par Kamel M. – «Les choses vont trop vite pour qu’elles soient au-dessus de tout soupçon», constatent des fins connaisseurs des milieux de l’émigration algérienne en France. «Karim Zéribi a annoncé la tenue d’une rencontre à Alger de son organisation balbutiante ce printemps, et la date vient d’être rendue publique quelques semaines à peine après cette annonce et au lendemain d’une soirée mondaine qu’il a organisée à Paris et qui a rassemblé quatre cents personnes», retracent ces sources, qui s’interrogent sur les dessous d’une telle fulgurante initiative.
«Si la sincérité de Karim Zéribi, dont on écoute les interventions sur une chaîne française où il croise le fer avec des invités racistes et islamophobes, peut ne pas être remise en question, on a tout de même le droit de se poser des questions sur les tenants et les aboutissants de cette démarche apparemment personnelle», s’interrogent ces sources qui disent ne pas en saisir la finalité. «Ce mouvement affirme être guidé par une approche basée sur la participation, la proposition et la promotion, alors que ces trois concepts n’aident pas à expliciter le fond de la pensée du fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne», font constater ces observateurs. «Proposer quoi ? Participer à quoi ? Promouvoir quoi ?» interrogent-ils, en estimant que «cela répond peut-être à l’appel du président Tebboune, mais Karim Zéribi est loin de faire l’unanimité autour de sa personne controversée».
Dans un message posté sur le site dédié à cette nouvelle organisation, dont la mise en place n’a pris que quelques semaines, le chroniqueur de CNews explique que le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) «se veut être un réseau de compétences, une plateforme où nos talents individuels, souvent méconnus les uns des autres, pourront se rencontrer, se connaître et s’unir pour servir le développement économique, culturel et sportif de l’Algérie». «Or, s’arc-bouter sur l’appel du chef de l’Etat pour s’engager dans une telle entreprise ne suffit pas à convaincre le plus grand nombre à rejoindre l’initiative et ne garantit pas une adhésion des Algériens vivant en Algérie qui ont le droit de se méfier de ces effets d’annonces sur des sujets qui les concernent au premier chef», répondent nos sources. Ce qui est craint, c’est une sorte d’«intrusion envahissante» du fait de «l’absence d’éléments d’information suffisants pour lever le doute sur les intentions des uns et des autres».
«Au-delà des frontières, dans un monde de plus en plus interconnecté, il est impératif d’agir en tant que diaspora ambassadrice, porteuse de propositions et de compétences. Bien que de nombreuses associations existent déjà, travaillant de manière remarquable à l’échelle nationale, nous avons ressenti le besoin de créer une instance internationale, une première du genre», développe Karim Zéribi, auquel il est fait grief de vouloir mettre les autorités algériennes devant le fait accompli. «Ce CMDA a-t-il été au moins mis en place en coordination avec le ministère des Affaires étrangères ?» demandent ces sources, qui ne manquent pas de pointer le rôle tout à fait secondaire de l’ambassadeur d’Algérie, déjà complètement effacé devant le remuant recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui s’est substitué à la représentation diplomatique algérienne en France.
Karim Zéribi ne cache pas ses ambitions immodérées. «En Algérie, la diaspora peine parfois à trouver sa juste place, malgré les multiples projets gouvernementaux visant à attirer son attention. Nous voulons changer cette réalité», se jure-t-il, en précisant vouloir faire de son association un «guichet unique pour accueillir les porteurs de projets désireux d’investir en Algérie». «Voilà encore une nouvelle adresse qui supplée à une ambassade d’Algérie reléguée au second plan», observent nos sources.
K. M.
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