Giorgia Meloni au Caire pour lancer un partenariat global entre l’Italie et l’Egypte
De Rome Mourad Rouighi – De retour dans la capitale égyptienne, qu’elle a visitée il y a cinq mois pour participer à la Conférence de paix après la «terrible attaque du Hamas» contre Israël, Giorgia Meloni revient aujourd’hui de plus en plus convaincue que l’Egypte reste «un partenaire fondamental pour la résolution du conflit israélo-palestinien» et un allié décisif pour l’approvisionnement énergétique de l’Italie, la stabilisation de l’Afrique du Nord et le contrôle des routes migratoires.
Une visite qu’elle a voulue coûte que coûte et qu’elle effectue en compagnie d’Ursula Von der Leyen, du Premier ministre grec, Kyriakos Mytsotakis, du Chypriote Nikos Christodoulidis, du chancelier autrichien, Karl Nehammer, et du Premier ministre belge, Alexander de Croo, qui discuteront avec le président Abdel Fatah Al-Sissi d’abord séparément, puis en délégation unifiée.
Et en signant une «déclaration commune» sans précédent, Giorgia Meloni élève la relation, vieille de plusieurs décennies, avec l’Egypte au rang de «partenariat stratégique et mondial» et apporte au président Abdel Fatah Al-Sissi une première aide de 5 milliards, sans condition, comme ce fut le cas avec l’irréductible locataire du Palais Carthage, le raïs tunisien Kaies Saied.
Une montagne d’argent qui fait scandale à Rome, où démocrates et Mouvement des 5 étoiles accusent Meloni et Von der Leyen de reproduire une approche mercantile, en déboursant des fonds à un pays qui rechigne, au même moment, à fournir aux Palestiniens de Gaza l’assistance humanitaire nécessaire, faisant passer au compte-gouttes l’aide en provenance du monde entier.
Au sujet de la coopération dans le domaine de la gestion migratoire, l’opposition italienne hausse également le ton, tant contre Giorgia Meloni que contre la présidente de la Commission européenne. Ce troc fortement ambigu bafoue les «droits fondamentaux» des migrants, et ces deux partis se disent engagés à soumettre le «pacte» avec Al-Sissi à l’approbation du Parlement européen.
Une chose est sûre, ce mini-sommet cairote n’est pas passé inaperçu, bien au contraire !
Un expert des questions proche-orientales nous dit que cette sollicitude, aussi nouvelle qu’intéressée vis-à-vis du Caire, est clairement liée à la gestion de la guerre à Gaza et au rôle, hautement apprécié, tant à Washington qu’à Bruxelles, des autorités égyptiennes qui, selon cette même source, adhèrent pleinement au programme de punition collective visant le peuple palestinien, à Gaza, en Cisjordanie et dans toute la région.
M. R.
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