Mourir à jeun
Par Khaled Boulaziz – Dans les terres brûlées par le soleil implacable, là où les cris des innocents se perdent dans les vents sans écho, le massacre des âmes endeuillées persiste, tel un sinistre refrain, sous le regard indifférent des étoiles. Devant le vide abyssal de la démission et la lâcheté des dirigeants arabes, la tragédie des Palestiniens se perpétue, tissant une toile sombre de désespoir et de souffrance.
Dans un monde où l’apathie règne en maîtresse, l’attention se porte, tel un couteau tranchant, sur les terres violentées de la Palestine. Un théâtre de désolation où chaque grain de sable porte les stigmates d’une histoire tissée d’incommensurables souffrances. L’humanité tout entière, dans son incapacité, ne peut qu’observer, impuissante, sa propre déliquescence, reflétée dans les tristes échos de ce coin de terre ravagé par les aspirations des sionistes, nourries par leur conviction d’être le peuple élu, d’une interprétation talmudique d’un monde sous l’œil inquisiteur soumis au chantage de l’usure.
La Palestine, autrefois berceau de premières civilisations florissantes, est désormais un tableau de misère et de désespoir, où l’ombre de l’oppression de l’entité sioniste plane comme un vautour avide, attendant sa proie. L’humanité, elle-même, se dissout lentement dans les larmes des opprimés, emportant avec elle toute once de dignité et de compassion.
Dans ce jardin jadis fertile, une famine voulue règne en maîtresse, dévorant les espoirs comme une bête vorace. Les champs qui, autrefois, offraient généreusement leurs fruits sont maintenant stériles, leurs récoltes volées par la main de l’oppression et les politiques de dépossession. Le blocus impitoyable des criminels sionistes et leurs suppôts fait ravage. Le largage des denrées alimentaires, encore plus, découle d’une stratégie d’humiliation et de servitude imposée à tout un peuple. Les cris des affamés résonnent dans l’air, tels des échos déchirants d’une humanité abandonnée à son sort.
Et que dire de la mort, cette compagne sinistre qui erre parmi les ruines, récoltant les âmes comme autant de fleurs fanées ? Dans ce jardin désolé, elle se faufile insidieusement, fauchant les vies sans discernement. Chaque pierre est marquée par le deuil, chaque souffle retenu dans la crainte de ce spectre omniprésent.
Pendant ce temps, les femmes et hommes de bonne volonté regardent, les yeux emplis de lassitude et de rage. Les puissants se livrent à leurs jeux de pouvoir, échangeant des mots creux et des promesses vides, pendant que le peuple de Palestine se meurt lentement, oublié de tous.
Les médias, eux, se contentent de relayer les tragédies avec une froide neutralité, leurs titres sensationnalistes masquant la véritable horreur de la situation. Les diplomates se réunissent autour de tables luxueuses, discutant de paix et de sécurité, pendant que les rues de Gaza résonnent des éclats des bombes et des pleurs des innocents.
Et pendant que le monde tourne les yeux, la Palestine brûle. Ses enfants sont pris au piège d’un conflit sans fin, condamnés à vivre dans un état perpétuel de peur et de désespoir. Leurs rêves sont étouffés par les barrières de l’occupation, leur avenir souillé par la violence et l’injustice.
Dans ce paysage de désolation, l’espoir semble être un luxe inaccessible. Chaque jour apporte son lot de souffrances et de tourments, creusant un fossé toujours plus profond entre les peuples et les nations. Pendant que le monde continue de regarder sa propre déchéance, la Palestine sombre toujours davantage dans les abysses de l’oubli et de la désolation, où même le Ramadhan semble fuir cette terre de mort et de terreur.
K. B.
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