Mises en garde contre l’imposture de la «mobilisation» de la diaspora algérienne
Par Houari A. – Des Algériens et des binationaux ont fustigé l’utilisation de notre diaspora et notre intelligentsia établies hors du pays comme fonds de commerce à des fins personnelles et alertent sur des desseins cachés derrière les gesticulations de ces dernières semaines. C’est le cas du président du Collectif des Mozabites en Europe qui réagit à la déclaration de Mhamed Benkhrouf au nom de l’Amicale des Algériens de l’étranger. Une déclaration dans laquelle il dénonce «ceux qui veulent prendre en otage» la communauté algérienne et une «récupération politique». «Ce Benkhrouf fait de la surenchère et, plus grave, il ment», accuse Abdallah Zekri.
«Il n’a jamais été membre de l’Amicale», assure-t-il, en précisant qu’il est lui-même un ancien permanent régional de l’Amicale des Algériens en Europe (AAE) et ancien membre de la direction centrale. «Je tiens à vous mettre en garde contre ceux qui veulent falsifier l’histoire», a-t-il dit. «Mhamed Benkherouf était un simple adhérent chez feu Mehdi, au bureau de l’AAE à la rue Affre, dans le 18e arrondissement de Paris», nous apprend Abdallah Zekri, qui se dit, par ailleurs, persuadé que Karim Zéribi, qui vient de mettre sur pied le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), «n’inspire pas confiance» car «c’est un aventurier guidé par l’appât du gain».
Le président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie promet, dans ce sillage, de faire des révélations sur le «passé peu honorable» de cet ancien eurodéputé. Appelant les Algériens à «dire stop aux manipulateurs et aux parasites», il fait sienne cette citation de Victor Hugo : «Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose.» «Karim Zéribi joue sur la fibre sentimentale en se présentant comme un fervent défenseur des Palestiniens, tous les Algériens soutiennent la Palestine mais tous n’ont pas accès aux médias, contrairement à lui», renchérit Abdallah Zekri, qui souligne que si le chroniqueur de CNews «a décidé de créer son association en Belgique, c’est parce qu’il est condamné en France et interdit de toute activité politique ou associative».
«La supercherie est annulée, son folklore n’a que trop duré», a écrit un Algérien, en parlant du report à la fin de l’année en cours de la rencontre prévue à Alger ce mois d’avril. Ce compatriote voit, dans un écrit largement diffusé, une similitude avec la malheureuse expérience de l’Association internationale de la diaspora algérienne (AIDA) par le passé. Pour lui, avec cette annulation, «personne n’a perdu, c’est l’Algérie qui a gagné contre un tour de passe-passe». «La solution à nos problèmes ne peut venir d’ailleurs, même s’ils sont portés par des patriotes sincères, ils sont nés ici [en Algérie] et c’est bien ici que les solutions doivent être débattues», a-t-il affirmé.
Accusant Karim Zéribi d’avoir «voulu tromper les Algériens qui ont cru» en lui et qu’il a «fait rêver d’un projet» pour «se refaire sa propre virginité sur le dos d’innocents qui rêvent d’une autre Algérie», ce concitoyen explique que «notre Algérie a juste marre des salons qui produisent une élite hybride commandée».
«La nouvelle de l’annulation de l’événement du CMDA arrive tardivement, surtout après que de nombreux Algériens ont investi dans les billets et le logement en toute confiance», regrette une Algérienne qui devait participer à la rencontre d’Alger. «Il a été promis que les frais d’inscription – 160 euros – seraient rapidement remboursés. Toutefois, il semble que les dépenses liées aux billets d’avion et d’hébergement ne seront pas prises en charge par les organisateurs, donc, de l’argent perdu pour beaucoup d’Algériens», regrette-t-elle, dans un message posté sur les réseaux sociaux.
«Cette annulation révèle un manque de professionnalisme et une précipitation dans l’organisation, déjà évidents à travers le flot incessant d’emails réclamant à maintes reprises les mêmes informations aux participants», fait-elle savoir.
Les Algériens d’ici et de là-bas sont avertis.
H. A.
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