La Palestine membre à part entière aux Nations unies : la nouvelle bataille de l’Algérie
Après des efforts incessants et un profond travail diplomatique sur toutes les scènes internationales, continentales ou régionales, c’est en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies que l’Algérie aura encore une fois la lourde responsabilité de porter haut la voix du peuple palestinien lors de discussions pour l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière à l’ONU. Après ces efforts reconnus par l’écrasante majorité des pays en faveur de l’adoption de la résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, le 24 mars dernier, l’Algérie, sans relâche, s’engage dans une nouvelle bataille diplomatique.
En effet, les quinze membres du Conseil de sécurité tiendront, ce lundi, des consultations à huis clos suivies d’une séance publique pour discuter de la demande de l’Etat de Palestine transmise par le secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité, le 3 avril, pour un nouvel examen de sa demande d’adhésion déposée à l’ONU le 23 septembre 2011. Sans présager des résultats de ces discussions, l’accord ou pas de la qualité de membre à part entière de la Palestine à l’ONU est déjà une réussite, en ce sens qu’il remet au centre des débats internationaux la question palestinienne, condition indispensable pour mettre à nu et, ensuite, briser une injustice internationale qui dure depuis plus de soixante-dix ans.
Consciente de l’importance de cette adhésion, l’Algérie n’a cessé, durant de longues années, de tenter de mobiliser tous les Etats épris de liberté et de justice pour que la Palestine accède à ce statut international. Alger poussait de toutes ses forces une diplomatie internationale amorphe qui avait relégué cette question sacrée non seulement pour les Arabes et les musulmans, mais pour tous ceux qui sont épris des valeurs humaines et humanistes à se mobiliser pour ce moment important. Pour rappel, c’est à Alger, le 1er et le 2 novembre 2022, lors du Sommet de la Ligue arabe, fragilisée par la vague de normalisation des relations de certains de ses membres avec l’entité sioniste, que cette ligue a été recentrée sur la question palestinienne.
Lors de son allocution prononcée à la 78e Assemblée générale de l’ONU tenue en septembre dernier, le président Tebboune avait réitéré son appel à la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière de l’AG de l’ONU. Moins de six mois plus tard, le président de la République avait exprimé sa conviction quant à l’obtention par l’Etat de Palestine de la qualité de membre permanent de l’Organisation onusienne. Certains pays européens appelaient déjà à l’établissement d’un Etat palestinien et se sont dit prêts à reconnaître l’Etat palestinien.
«La bataille que l’Algérie mène actuellement indique qu’il est grand temps que la Palestine devienne membre à part entière des Nations unies, même si elle est occupée», a soutenu le président de la République, ajoutant : «La Palestine sera membre des Nations unies et nous ne quitterons pas le champ de bataille jusqu’à la réalisation de cet objectif. C’est le principe de l’Algérie, indépendamment de ce que disent les autres, et grâce à notre crédibilité, la Palestine obtiendra la qualité de membre permanent, après être devenue un membre observateur», a encore ajouté le président de la République.
Dans une lettre adressée au secrétaire général le 23 septembre 2011, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait officiellement présenté la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU. La lettre contenait une déclaration dans un instrument formel indiquant que «l’Etat de Palestine est une nation éprise de paix, accepte les obligations contenues dans la Charte des Nations unies et s’engage solennellement à les remplir». Le 5 septembre 2012, la Ligue des Etats arabes a approuvé cet effort en tant qu’approche alternative à la candidature de l’Etat de Palestine à l’adhésion à part entière à l’ONU en 2011. Le 29 novembre 2012, l’Assemblée générale a adopté la résolution 67/19 dans laquelle elle accorde à la Palestine le statut d’Etat observateur non membre des Nations unies.
R. I.
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