Le message poignant de notre consœur Houria Ayari avant son décès ce vendredi
Par Nabil D. – «Vivant, il rêvait de manger une datte, une fois mort, ils lui ont offert un régime entier», dit l’adage algérien. C’est ce qu’a vécu notre consœur Houria Ayari, rappelée à Dieu ce vendredi, suite à une longue maladie.
Avant son décès, alors qu’elle combattait courageusement le mal qui la rongeait, elle avait posté un message poignant sur son compte Facebook, dans lequel elle regrettait amèrement de s’être sacrifiée pour une profession qui ne sait aucun gré à celui qui l’exerce.
«Un métier ingrat pour lequel tu offres ta vie, que tu pratiques alors que tu es au summum de ta douleur, et le jour où tu perds tes moyens, tu deviens un moins que rien, comme si tu n’avais jamais existé», a écrit Houria Ayari, quelques mois avant sa mort.
«Tu souffres tout seul, tu te démènes tout seul et tu meurs dans le silence, comme si tu n’avais jamais défendu quelqu’un, comme si tu n’avais pas travaillé honnêtement», a-t-elle poursuivi. «Si j’avais été une chanteuse de cabaret, j’aurais eu plus de considération», a déploré la défunte, en concluant : «Je rédige ces mots alors que je souffre de la maladie, sans doute allégeront-ils ma seconde douleur, celle de l’ingratitude du métier des ennuis».
Le message de la digne fille de Souk-Ahras, qui a fait les beaux jours de nombreux médias arabophones et qui, en tant que journaliste de talent, était sollicitée par les responsables de tout bord durant sa vie professionnelle écourtée par la mort, rappelle celui de l’inégalable chroniqueur Saïd Mekbel, écrit la veille de son assassinat par les hordes sauvages du FIS, voici exactement trente ans, intitulé «Ce voleur qui…».
Repose en paix, chère consœur. S’[ils] t’ont oubliée, nous, nous ne t’oublierons jamais.
N. D.
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