L’instrumentalisation du judaïsme pour justifier les massacres à Gaza dénoncée
Par Houari A. – «L’ordre et le droit internationaux ne doivent pas être anéantis par ceux qui dévoient la religion juive», pointe le Conseil français du culte musulman (CFCM), dans un communiqué, mettant en avant l’affliction profonde des membres de cette organisation cultuelle, une des rares qui porte encore librement la voix des musulmans en France, devant «la douleur, la peur, le bilan humain et les épreuves incommensurables que subissent les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie».
«Les images qui nous parviennent de Rafah sont insoutenables, notamment celles de jeunes enfants sortis des décombres brisés, défigurés et sans vie», se révolte le CFCM, pour lequel «toute personne éprise d’humanité, de paix et de justice ne peut rester insensible face à ce massacre prémédité, annoncé et qui s’exécute désormais sous nos yeux». «Depuis des mois, l’ordre international et le droit international sont honteusement bafoués à Gaza et en Cisjordanie. Désormais, avec ce qui se passe à Rafah, de nombreux citoyens du monde s’interrogent sur l’avenir de cet ordre et de ce droit», s’inquiète le CFCM, qui regrette que «les puissances censées les faire respecter continuent d’aider, de financer et d’armer les dirigeants extrémistes d’Israël».
«Ces derniers se trouvent de fait dans l’impunité totale. L’ONU, la Cour pénale internationale, la Cour internationale de justice et les organisations humanitaires sont toutes agressées et accusées d’antisémitisme par ces dirigeants extrémistes qui portent ainsi gravement atteinte à la véritable lutte contre l’antisémitisme et à la lutte contre les crimes d’Etat dans le monde», s’insurge le CFCM, qui fustige une «trahison du droit international» qui «s’accompagne aussi d’une trahison de la religion juive, invoquée par certains responsables israéliens pour justifier leur entreprise meurtrière».
Depuis la déclaration de Benyamin Netanyahou en octobre 2023, selon laquelle son gouvernement «réalise la prophétie d’Isaïe», «des dirigeants israéliens n’ont cessé de se référer aux écritures religieuses pour accompagner et justifier l’horreur de leurs actions», fait remarquer le CFCM, tout en appelant à «dénoncer plus vigoureusement cette double trahison». «Le droit international doit s’appliquer sans compromission à tous et l’instrumentalisation de la religion, quelle qu’elle soit, pour justifier la commission de massacres, doit être dénoncée par tous avec la même force», insiste le Conseil qui refuse le diktat de l’Etat français qui a tenté vainement de le dissoudre et de lui substituer une organisation croupion.
«Cette instrumentalisation de la religion juive pour justifier des crimes foncièrement contraires aux valeurs judaïques n’est pas sans rappeler l’instrumentalisation de l’islam par des extrémistes et des terroristes», relève le CFCM, convaincu qu’«aucune religion au monde ne peut permettre de massacrer, d’affamer et de déplacer tout un peuple avec une écrasante majorité de victimes constituée de femmes et d’enfants».
«Ces atrocités sont bannies, à plus forte raison par les religions monothéistes qui mettent au cœur de leur message l’interdiction de tuer», appuie le CFCM, qui fait constater qu’«il ne s’agit plus d’une guerre de légitime défense, mais de meurtres de masse, annoncés, planifiés, justifiés et assumés».
H. A.
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