L’Assemblée générale des Nations unies soutient la demande d’adhésion de la Palestine
L’Assemblée générale des Nations unies a soutenu vendredi la demande de la Palestine à un statut de membre à part entière de l’Organisation (ONU). L’AG de l’ONU reconnaît la Palestine comme éligible au statut de membre à part entière et renvoie la demande, présentée au nom du groupe arabe, au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il «réexamine la question favorablement».
Le texte, qui a recueilli 143 votes pour, 9 contre et 25 abstentions, soutient que «l’Etat de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre» de l’ONU et «devrait donc être admis à l’Organisation».
Dans cette perspective, le texte recommande d’octroyer à la Palestine une série de «droits et privilèges supplémentaires» à partir de la 79e session de l’Assemblée, en septembre prochain.
En effet, si l’AG ne peut, à elle seule, accorder le statut de membre à part entière de l’ONU, le projet de résolution voté vendredi accordera aux Palestiniens certains «droits et privilèges supplémentaires» à partir de septembre 2024, tel qu’un siège parmi les membres de l’ONU dans la salle de l’assemblée, sans lui accorder le droit de vote.
Le texte permet également aux Palestiniens de soumettre directement des propositions et des amendements, sans passer par un pays tiers, ou encore de siéger parmi les Etats membres par ordre alphabétique.
La Palestine est actuellement un Etat observateur non membre.
«L’adoption du projet de résolution soutenant l’adhésion de la Palestine à part entière à l’ONU constituerait un investissement dans la préservation de la solution à deux Etats», a affirmé l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, dans une allocution prononcée avant le vote.
Un soutien à la demande d’adhésion de la Palestine «constituerait une réaffirmation claire du soutien, en ce moment très critique, au droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris le droit à un Etat indépendant», a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité avait échoué, en avril dernier, à adopter un projet de résolution présenté par l’Algérie, au nom du groupe arabe, recommandant l’admission de l’Etat de la Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies.
Le texte avait recueilli 12 votes pour, 1 contre (véto des Etats-Unis) et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).
«Nous reviendrons plus forts avec le soutien de l’Assemblée générale en faveur de l’adhésion à part entière de l’Etat palestinien à l’ONU», avait promis le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, appelant «ceux qui n’ont pas pu soutenir l’admission de l’Etat de Palestine aujourd’hui à le faire la prochaine fois», car, a-t-il dit, «ce n’était aujourd’hui qu’une autre étape dans le cheminement vers l’adhésion à part entière de la Palestine».
«Le soutien écrasant à l’admission de l’Etat de Palestine envoie un message on ne peut plus clair : l’Etat de Palestine a une place légitime parmi les membres des Nations unies», a-t-il insisté.
Au jour d’aujourd’hui, 143 Etats reconnaissent l’Etat de la Palestine. En 2024, la Barbade, la Jamaïque, la Trinité-et-Tobago puis les Bahamas deviennent les 140e, 141e, 142e et 143e Etats à reconnaître l’Etat de la Palestine sur les 193 Etats membres de l’ONU.
Plusieurs Etats européens s’apprêtent à leur tour à reconnaître l’Etat de Palestine dans les prochaines semaines.
R. I.
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