Palestine : l’ex-Premier ministre Giuseppe Conte «consterné» par le vote italien à l’ONU
De Rome, Mourad Rouighi – La campagne électorale qui bat son plein en Italie, à quelques semaines des élections européennes, et des positions contrastées sur les principaux thèmes de l’actualité nationale et internationale, à commencer par la situation en Palestine, sont observées entre le gouvernement de droite et l’opposition de centre-gauche.
C’est du moins ce qui ressort des dernières déclarations de l’ancien président du Conseil, Giuseppe Conte, chef du Mouvement des 5 étoiles, qui, lors d’un point de presse auquel Algeriepatriotique était convié, s’est dit «consterné» par la récente abstention du gouvernement italien sur la résolution votée par l’Assemblée générale des Nations unies, donnant à la Palestine le statut de pays membre à part entière.
Giuseppe Conte a parlé d’une «blessure morale» qu’il a ressentie en tant qu’Italien et accuse ouvertement le gouvernement de Giorgia Meloni de «faire le jeu du gouvernement d’extrême-droite de Benyamin Netanyahou à Gaza».
«C’est la deuxième fois que l’Italie, sur des questions de principe, choisit de s’abstenir, tandis que tous les pays méditerranéens de l’Union européenne – Espagne, Portugal, France, Grèce, Chypre, Malte, Croatie et Slovénie – ont choisi de voter en faveur de la paix et du droit des Palestiniens à vivre en paix et en liberté chez eux», a dénoncé Conte. «Nos compatriotes sont médusés et ressentent une grande humiliation par rapport aux images quotidiennes de mort et de dévastation de milliers de civils palestiniens innocents», a-t-il poursuivi.
L’ancien Premier ministre a, en outre, parlé d’«une plaie et une entorse dans la traditionnelle diplomatie italienne, qui seront difficilement justifiables, tant vis-à-vis de nos partenaires au Proche-Orient qu’envers nos propres concitoyens, qui ont du mal à accepter ce positionnement du gouvernement au sujet de la boucherie en cours à Gaza».
«Et, face à cela, je le dis clairement, nous ne pouvons rester silencieux, comme certains ont choisi de le faire, peut-être par proximité idéologique avec l’extrême-droite israélienne», a-t-il déploré.
«Nous nous devons de dénoncer l’intolérable qui est en train de se produire en Palestine et de nous ranger résolument du côté de la paix et du droit international, suivant la ligne qui a toujours été celle de l’Italie, sur cette question tout particulièrement», a-t-il conclu.
M. R.
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