Tebboune : «La réforme de la Ligue des Etats arabes est de plus en plus pressante»
«Le Sommet arabe se réunit, aujourd’hui, dans un contexte international difficile et une conjoncture régionale de plus en plus complexe. La crise aiguë qui a frappé, de plein fouet, les relations internationales est désormais une réalité dont les répercussions se font ressentir dans les quatre coins du monde», a affirmé le président Tebboune, dans une allocution aux participants à la 33e session du Sommet arabe, lue en son nom par le ministre des Affaires étrangères, à Manama.
«La paralysie des mécanismes d’action internationale multilatérale, en tête desquels notre Organisation onusienne et son organe central, le Conseil de sécurité, n’en est qu’une preuve de plus de la gravité de cette crise aiguë qui hypothèque le présent et l’avenir de la paix, de la sécurité, du développement et de la prospérité dans le monde», a-t-il déploré. «Vous n’êtes pas sans savoir que notre région arabe traverse, elle aussi, une conjoncture charnière, chargée de défis et de crises dont la dangerosité et la complexité se traduisent par les menaces existentielles qui guettent nos frères à Gaza et les dangers auxquels fait face la cause palestinienne, visant sa liquidation», a-t-il ajouté.
«Notre cause centrale a besoin d’une nation arabe unie et forte, qui soit à l’avant-garde de ses défenseurs et aux premiers rangs de ceux qui œuvrent pour l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain, comme solution juste, pérenne et définitive au conflit arabo-israélien», a insisté le chef de l’Etat. Il a rappelé que «l’Algérie a œuvré, depuis son adhésion au Conseil de sécurité à rehausser la place de la cause palestinienne au rang de cause centrale et de plus ancienne question inscrite à l’agenda de notre Organisation onusienne, mais aussi en tant que plus importante question à placer en tête des priorités de la communauté internationale, et à soutenir en mobilisant tous les efforts nécessaires, eu égard à la place qu’elle occupe dans les cœurs de nos peuples».
«Dans ce contexte et outre les exigences dictées par la conjoncture actuelle en termes d’intensification des pressions pour mettre fin à l’agression israélienne, garantir l’acheminement des aides humanitaires et faire cesser la déportation des Palestiniens, notre ferme conviction, en Algérie, est que l’après-guerre à Gaza doit être complètement différent et opposé à l’avant-guerre», a souligné le président Tebboune. Il a précisé que «l’après-guerre à Gaza appelle l’unification des rangs, la fédération des énergies et la mobilisation des efforts pour la relance d’un règlement du conflit qui soit sous-tendu par des bases justes, pérennes et définitives, conformément aux instruments internationaux auxquels a adhéré la communauté internationale, dont des références, des garde-fous et une Légalité immuable».
«L’après-guerre à Gaza doit, toujours selon Tebboune, indéniablement, donner naissance au projet national palestinien, consistant en l’édification d’un Etat palestinien indépendant, souverain, sans restrictions, ni conditions, ni entraves aucunes». «Dans cette optique, a-t-il appuyé, nous accueillons favorablement l’élan grandissant des reconnaissances officielles de l’Etat de Palestine et le soutien accru apporté au projet de son admission en tant qu’Etat membre de plein droit à l’ONU». Le président Tebboune, qui a salué la «décision historique» adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, a indiqué que celle-ci «reflète dans sa teneur et ses objectifs une vérité historique, une vérité éclatante que vient, fort heureusement, de reconnaître la communauté internationale tout entière».
Cette vérité, a-t-il expliqué, réside dans le fait que «le fond du conflit palestino-israélien consiste en le sabotage du projet national palestinien et que le règlement de ce conflit passe par la concrétisation de ce projet et l’accélération de l’édification de l’Etat de Palestine». «Nous ne pouvons que nous prévaloir de cette décision et réitérer notre appel au Conseil de sécurité à l’effet de reconsidérer le dossier d’admission de l’Etat de Palestine, permettre à la communauté internationale de se racheter et saisir cette opportunité pour rendre justice au peuple palestinien et lui permettre de jouir de ses droits», a poursuivi le président de la République.
«Nous sommes tout aussi sensibles aux crises multiples et complexes qui frappent nos pays arabes aux niveaux sécuritaire, politique, économique et social», a encore affirmé Tebboune, pour lequel «la situation au Soudan, en Libye et au Yémen, pays frères, et dans le reste des pays arabes, privés de paix et de sécurité, en appelle, elle aussi, à un rôle arabe majeur qui puisse éteindre le feu de la discorde et les prémunir contre les interventions étrangères», a indiqué le chef de l’Etat.
Le président de la République a, enfin, réitéré son appel à «placer le dossier de réforme de la Ligue arabe en tête des priorités». «Une réforme, a-t-il précisé, dont l’urgence est de plus en plus pressante».
R. N.
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