«L’Algérie s’effondre» : quand la Banque mondiale cloue le bec de Driencourt !
De Paris, Mrizek Sahraoui – L’ex-ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, s’en mord sûrement les doigts d’avoir écrit ceci dans une tribune parue, en janvier 2023, dans le journal Le Figaro : «L’Algérie s’effondre, entraînera-t-elle la France dans sa chute ?» Un minimum d’honnêteté intellectuelle doit amener le désormais conseiller des dirigeants du parti d’extrême-droite, le Rassemblement national, à faire amende honorable et à revenir sur son margouillis de contre-vérités.
Car, un peu plus d’une année plus tard, force est de constater que, non seulement sa prophétie ne s’est pas réalisée et s’est avérée complètement fausse, pire encore, c’est l’inverse qui s’est produit : l’Algérie va mieux et bien, quand la France, elle, touche le fond dans tous les domaines, est en cours de déclassement, passant au rang de puissance moyenne. Autrement dit, la France s’effondre, tandis que l’Algérie prospère et s’affirme.
La réalité et la véracité de ces faits viennent d’être données par le Léviathan de la finance internationale, la Banque mondiale que l’on ne peut suspecter de copinage ou de bienveillance à l’égard de l’Algérie. Et du Fonds monétaire international (FMI), selon lequel «la France s’illustrera, en 2024, par le 19e déficit public le plus élevé des 20 pays de la zone euro».
Le dernier rapport de suivi de la situation économique en Algérie de la Banque mondiale, rendu public mercredi dernier, a mis en exergue «le dynamisme de l’économie algérienne», relevé «la baisse de l’inflation», noté un PIB en nette hausse de 4,1%, «tiré par les solides performances des secteurs hors hydrocarbures et des hydrocarbures». Ledit rapport parie également sur une croissance encore plus «robuste» à court et moyen termes, c’est-à-dire pour 2024 et 2025.
Sur le plan interne, l’Algérie a retrouvé la stabilité politique que convoitent beaucoup de pays. Socialement, des réformes importantes visant à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens, notamment des retraités, sont mises en œuvre, et devraient rapidement porter leurs fruits. Et, enjeu majeur étant donné la situation internationale des plus explosives, l’Algérie a retrouvé ses marques sur le plan diplomatique, jouant un rôle central à l’ONU, en travaillant d’arrache-pied afin d’amener le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités face au génocide perpétré à Gaza.
Qu’en est-il de la France ? Le régime Macron a réussi la prouesse de faire de son pays une nation fracturée, au bord de la guerre civile. La bataille contre la pauvreté promise en campagne électorale s’est muée en guerre contre les pauvres. La dette publique est abyssale et pourrait atteindre 112% du PIB, en 2024. Le parti d’extrême-droite (RN, patrimoine du clan Le Pen) caracole en tête de toutes les études d’opinion. La voix de la France à l’international est éteinte. S’agissant des crimes de guerre commis à Gaza, le gouvernement français s’est littéralement couché devant Benyamin Netanyahou, contre lequel un mandat d’arrêt international a été émis par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
Au lieu de jouer le zoïle vipérin, comme le font les nostalgiques de l’ère coloniale et les zélotes fanatiques de l’extrême-droite dont il est à présent le théoricien, Xavier Driencourt serait mieux inspiré de s’occuper de son pays ; pays sur lequel pèse sérieusement «une menace existentielle», dixit le président Emmanuel Macron lui-même.
M. S.
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