Ces journalistes aux ordres du régime Macron qui donnent encore des leçons
De Paris, Mrizek Sahraoui – Pendant longtemps, les médias français n’ont eu de cesse de donner des leçons à la planète entière en matière d’indépendance et de liberté de la presse. La relation dominant-dominé que le régime Macron a instaurée avec le monde médiatique, dans un premier temps, puis le traitement partial réservé à l’opération russe en Ukraine, ainsi que celui, des plus subjectifs et non moins scandaleux, consacré au génocide qui continue encore en Palestine occupée, ont définitivement achevé de jeter un total discrédit sur le paysage médiatique français, alors même qu’il existe encore quelques îlots de résistance que l’on peut compter, néanmoins, sur les doigts d’une seule main. Et, d’ailleurs, c’est presque un pacte de loyauté que les moguls de la presse exigent des nouvelles recrues.
Dès son installation, Emmanuel Macron avait imposé aux rédactions le ou les journalistes qui devaient suivre le chef de l’Etat dans ses déplacements. Quelques mois plus tard, il avait procédé au déménagement de la salle de presse de l’Elysée dans un bâtiment annexe. Régulièrement, durant le premier mandat comme dans le second, Emmanuel Macron invite les éditorialistes des grands médias à un dîner au palais. Non pas pour prendre le pouls de la société et discuter de choses et d’autres, mais afin de distiller les éléments de langage sur des sujets bien précis, et charge à eux de les répercuter sans en modifier la petite virgule, avec un culot en titane.
Et ça continue encore. Ainsi, ce n’est pas un hasard si beaucoup de Français recourent aux réseaux sociaux pour dénoncer la connivence entre le monde politique et les médias. Et le conflit en Ukraine a conforté chez beaucoup de Français l’idée de la soumission des journalistes-influenceurs au pouvoir macroniste, et dans une large mesure à l’OTAN. Les chaînes d’information en continu sont littéralement devenues des agences de presse au service du gouvernement ukrainien. Et la diabolisation du président Vladimir Poutine, qui n’a fait que le renforcer aux yeux des Russes comme de très nombreux citoyens occidentaux difficiles à duper, cette diabolisation est devenue, elle aussi, le sport préféré des jacasseurs des plateaux de télévision, lesquels ont renoncé à l’objectivité depuis un moment déjà.
Bien qu’ils soient des millions de citoyens occidentaux, des citoyens lambda, mais surtout des étudiants – plusieurs universités américaines et françaises sont occupées par des étudiants pour exiger un cessez-le-feu et l’arrêt des partenariats avec les universités israéliennes – à crier leur colère face aux crimes de guerre commis à Gaza, face à l’horreur, face au génocide, les médias français persistent à faire preuve d’un aveuglement volontaire et coupable dans ce dossier. Au lieu d’une information objective, ce sont de soi-disant experts, en réalité des sayanim [agents israéliens passifs, ndlr] appelés en renfort, qui animent et relayent la propagande criminelle du gouvernement Netanyahou.
Le porte-parole de l’armée israélienne intervient très régulièrement sur l’ensemble des chaînes de télévision françaises, venant justifier la folie meurtrière du criminel de guerre Benyamin Netanyahou, bien entendu, toujours sans la moindre contradiction de l’intervieweur. Pendant ce temps, toute parole, toute action de soutien au peuple palestinien, toute dénonciation des actes barbares commis à Gaza par l’armée israélienne sont diabolisées, criminalisées, et s’ensuit, dans beaucoup de cas, le risque d’une condamnation judiciaire, d’un licenciement pour les journalistes et les humoristes qui refusent d’être soumis.
L’affaire de Guillaume Meurice, interdit d’antenne après juste une blague sur Netanyahou – alors qu’il s’était agi de liberté de la presse au sujet des caricatures du prophète Mohamed –, en est la parfaite illustration. Elle montre, d’une façon on ne peut plus claire, le degré de soumission de la presse française au lobby sioniste.
M. S.
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