Comment l’Algérie va-t-elle gérer le changement brutal survenu en France ?
Par Abdelkader S. – Jordan Bardella fonce droit vers Matignon. Tous les indicateurs montrent, en effet, que le Rassemblement national s’apprête à prendre le pouvoir en France, dans une dynamique européenne marquée par la montée en puissance des extrêmes-droites. Pendant ce temps, Marine Le Pen affûte ses armes pour prendre possession du Palais de l’Elysée en 2027, dont le locataire actuel a multiplié les faux pas et les décisions hasardeuses, tant sur le plan interne qu’en matière de politique internationale. L’avènement du parti de Jean-Marie Le Pen au pouvoir, plusieurs décennies après sa création, après un jeu de chaises musicales entre la gauche et la droite, interrompu par l’adoubement du jeune pied nickelé Emmanuel Macron par les Rothschild, dont il était le fidèle employé, aura un impact direct sur l’Algérie.
Les premiers signes d’inquiétude transparaissent déjà au travers des réactions de la communauté algérienne qui redoute un acharnement contre elle et une exacerbation de la xénophobie, du racisme et de l’islamophobie qui atteignent déjà des pics, depuis qu’une certaine classe politique et une majorité de médias dominants français ont fait de la haine du musulman et de l’Algérien, en particulier, un fonds de commerce. Nous faisions état dans un précédent article, publié bien avant l’hécatombe des résultats des élections européennes de ce dimanche, du désir d’un grand nombre de compatriotes installés dans ce pays de plier bagage car se sentant de moins en moins en sécurité en France.
Si le président du Rassemblement national, 28 ans, venait à remplacer le coopté Gabriel Attal dans un mois, les relations entre l’Algérie et la France seront revues de fond en comble dans ce qui semble être la naissance d’une VIe République. Emmanuel Macron, qui devra cohabiter avec l’extrême-droite, avant sa chute finale dans trois ans, aura du mal à maintenir un minimum vital dans les rapports tendus qui lient l’ancienne puissance coloniale à notre pays, lequel compte plusieurs millions de ressortissants installés de façon régulière ou clandestinement dans l’Hexagone. Si le souverainiste Rassemblement national a le mérite de vouloir se concentrer sur les problèmes internes de la France, tranchant ainsi avec le bellicisme et l’interventionnisme du pouvoir actuel et des précédents, il n’en demeure pas moins que la question des déplacements des personnes sera revue en priorité, le parti de Le Pen mettant le problème de l’immigration en tête de ses préoccupations depuis sa fondation.
Contrairement à l’Italie avec laquelle l’Algérie continue d’entretenir d’excellentes relations malgré l’arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir à Rome, avec la France, le contentieux mémoriel ressurgira et pèsera de tout son poids dans toute discussion ou accord, d’autant que le père fondateur du Rassemblement national [alors baptisé Front national], Jean-Marie Le Pen, fait partie des noms français dont les Algériens gardent le souvenir d’un passé douloureux.
A. S.
Comment (69)