La France vit le même péril fasciste que la montée du FIS en Algérie en 1991
De Paris, Mrizek Sahraoui – «C’est l’avenir de la France qui se joue à l’occasion des législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet prochains.» Cette phrase est dite, répétée, martelée par l’ensemble des acteurs politiques français, de l’extrême à l’autre extrême, en l’occurrence de Zemmour à Mélenchon. «L’heure est au choix entre le combat ou l’abîme», dit le côté gauche de l’échiquier politique. «Nous sauverons la France», pérore le RN, parti fondé par d’anciens membres de la Waffen-SS, de l’OAS, de la division SS Charlemagne, dont certains ont été condamnés pour collaboration avec les nazis. Mais ceci est une vieille histoire que la nouvelle génération ne connaît pas.
S’agit-il d’un consensus général entre les différentes tendances, par prise de conscience générale du déclin, de l’effondrement de la France que Xavier Driencourt n’a pas vu venir ? La réponse est non ! Parce que chacun y voit de façon antagonique les causes et, surtout, les conséquences de l’issue du scrutin législatif à venir.
A s’y méprendre, la France traverse une crise similaire en tous points avec ce qu’avait vécu l’Algérie en janvier 1992 : les fascistes sont aux portes du pouvoir, comme l’avait été le FIS dissous, alors. La crainte du chaos est donc légitime. Mais se posent in fine deux, voire trois questions lancinantes, celles que s’était posées l’armée algérienne face au danger de l’afghanisation programmée de l’Algérie, la France étant en passe de tomber entre les mains des descendants du maréchal Pétain.
Alors, d’abord, la première est de savoir si les patriotes, les vrais et non pas les patriotards, iront jusqu’à sinon exiger, du moins suggérer – afin de ménager la démocratie aux yeux du monde – la démission d’Emmanuel Macron, si les résultats consacrent la victoire du Rassemblement national. Emmanuel Macron, que les Français estiment seul responsable du chaos qui point. Puis vient se poser la question de l’arrêt du processus électoral, avec le recours à l’annulation du second tour, si le clan Le Pen venait à prendre le pouvoir parlementaire.
L’armée algérienne avait fait le choix, un choix judicieux, inévitable, salvateur, de sauver l’Algérie des griffes de l’hydre islamiste. Le temps, les événements qui se sont produits après cet épisode lui ont donné raison. Qu’en sera-t-il de la France, eu égard aux manifestations citoyennes organisées au lendemain de l’annonce des résultats du scrutin européen, dans les grandes villes, comme dans les moyennes et les petites, appelant toutes à faire barrage au monstre national-raciste ?
Et, enfin, comme la gestion du maintien de l’ordre public a montré ses limites à l’occasion des différents événements qui se sont succédé tout le long du règne du président le plus détesté de la Ve République, l’armée française serait-elle appelée à intervenir dans un contexte, faut-il le préciser, de jeux Olympiques, pour ramener l’ordre, sachant que des émeutes sont d’ores et déjà prévues si le Rassemblement national confirme sa percée ?
L’effondrement de la France se dessine à vue d’œil.
M. S.
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