Pétrole dictateur

pétrole Alg
Le pétrole a été le pilier central de l’économie algérienne. D. R.

Par A. Boumezrag – Depuis son émergence sur la scène nationale en 1956, le pétrole a exercé une influence dominatrice sur l’Algérie, dictant non seulement ses politiques économiques, mais aussi sa gouvernance. Au cours des décennies, le pétrole a été le pilier central de l’économie algérienne, fournissant des revenus substantiels, mais aussi posant des défis structurels majeurs. Les périodes de boom pétrolier ont vu l’Algérie prospérer économiquement, avec une modernisation visible dans les infrastructures et les services publics. Cependant, cette abondance a également nourri une dépendance chronique, fragilisant l’économie nationale face aux fluctuations imprévisibles des prix mondiaux du pétrole.

Sur le plan politique, le pétrole a consolidé le pouvoir de l’Etat algérien, influençant les décisions internes et façonnant les relations externes du pays. Les périodes de bénéfices élevés ont parfois masqué des problèmes profonds, notamment une gouvernance parfois opaque et une corruption endémique.

En 2024, l’Algérie fait face à une conjoncture critique. Les réserves de pétrole s’amenuisent progressivement, ce qui met en lumière l’urgence d’une diversification économique. Cette transition est essentielle pour renforcer la résilience économique du pays et créer des opportunités d’emploi durables pour sa jeunesse croissante.

Les perspectives futures exigent une vision audacieuse et stratégique. Réduire la dépendance au pétrole nécessitera des réformes structurelles profondes, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des nouvelles technologies. La promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat, ainsi que l’amélioration de l’environnement des affaires seront cruciales pour attirer les investissements nécessaires à cette transformation.

Alors que l’Algérie entre dans une nouvelle phase de son développement économique, le défi de rompre avec la domination du pétrole est essentiel pour garantir un avenir prospère et durable pour ses citoyens. La voie vers la diversification économique ne sera pas sans obstacles, mais elle représente une opportunité unique de libérer le potentiel de tout un pays et de forger un avenir plus résilient et inclusif.

Le pétrole, véritable dictateur en Algérie depuis 1956, a façonné non seulement l’économie mais aussi la gouvernance du pays. Aujourd’hui, diversifier pour survivre est impératif afin de libérer le potentiel économique et politique du pays.

A. B.

Comment (11)

    Krokos
    23 juin 2024 - 4 h 37 min

    La manne du pétrole et du gaz ne seront pas éternels .Si l’Algérie d’ici la n’a pas réussi la diversification de son économie avec une population toujours plus nombreuse nous allons droit vers des lendemains qui vont être très dur pour tous le monde

      Vert
      23 juin 2024 - 13 h 30 min

      Tu as enfoncé une porte ouverte
      Bravo

        Anonyme
        24 juin 2024 - 18 h 27 min

        Dois tu intervenir sur tout et surtout pour diminuer les commentaires des autres. Qu’est ce qui ne va pas avec toi? Comme quelqu’un te l’as déjà dit. Est ce que les meds que tu prends qui te font ça. Fais tes propres commentaires sur les articles eux mêmes et arrêtes des piètres tentatives d’humilier les autres.

    Anonyme
    22 juin 2024 - 21 h 59 min

    En fait ce que j essai de vous faire comprendre c est qu on y arrivera parce que les algeriens dans leur ensemble le demanderont et vous n aurez pas le choix oui vous n aurez pas le choix et je vous fais le pari de suite , ben oui tout à une fin quoiqu il arrive, vous serez obligé de vous y plier, maintenant qd , aucunes idées mais ça viendra ça c’est formel. Les Algériens et surtout ces nouvelles générations s en rendent compte et vous demanderont des comptes mais ça se fera au fur et à mesure du temps peut être que ça peut aller plus vite qu on le pense . Ne pensez pas un instant que l Algerie vous appartient à vous et vos proches et cercles Ad vitam aeternam , non non je peux vous le garantir sur factures oh que non mais qui vivra verra ? Personnes mais vraiment personnes ne pourra l empêcher. C est juste une question de temps. Perso je vais rien changé mais on en reparlera si on est encore là ?

    lhadi
    21 juin 2024 - 18 h 15 min

    Je ne résiste pas à la tentation de faire entendre mes propres critiques concernant le neo-patrimonialisme qui bat en brèche toutes les murailles de Chine du progressisme et fait capituler la société à son image désormais périmée.

    A la lumière des enjeux contemporains, c’est bien le capitalisme : c’est-à-dire l’initiative individuelle, certes tempéré par la démocratie libérale, qui pourra sortir le pays de tous les maux inhérents au sous développement.

    A bien des égards, il importe d’une part, aux hautes autorités du pays d’activer une politique de rupture avec le système actuel qui obère tout développement politique, économique et social du pays et, d’autre part, redonner force à une politique réformiste pour désensabler l’Algérie et la mettre à la taille des géants qui côrnaquent ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste.

    Si les dirigeants qui administrent le pays se soustraient à cette tâche, ô combien salvatrice, ils commettront une addition d’erreurs source d’un avenir de morgue.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Abou Stroff
      22 juin 2024 - 16 h 06 min

      « A la lumière des enjeux contemporains, c’est bien le capitalisme : c’est-à-dire l’initiative individuelle, certes tempéré par la démocratie libérale, qui pourra sortir le pays de tous les maux inhérents au sous développement. » dixit le hadi.

      pourtant, en dépit du capitalisme que la majorité des pays africains, entre autres, ont « adopté », dès leur indépendance, ces derniers sont plus sous-développés que jamais et ne semblent pas du tout prêts à prendre la tangente du développement.

      question à un doro:
      comment, le capitalisme libéral arrimé nécessairement au capital mondialisé peut il nous offrir une opportunité de nous désengager de l’arriération alors que la logique de fonctionnement du capital mondialisé exige que les économies pourvoyeuses d’hydrocarbures (dont l’Algérie) soient réduites à des économies mono-exportatrices d’hydrocarbures pour le grand bénéfice du …………………. capital mondialisé?

      réponse gratuite: à la lumière des enjeux contemporains et des défis à affronter, le capitalisme néolibéral dominé par la capital financier mondial, i. e. le Grand Capital, est le système le mieux adapté à la reproduction, au moindre coût (via l’exploitation des économies arriérées) de ce dernier, via la politique impérialiste des puissances financières qui gère l’économie mondiale.

      PS: je pense que notre développement est totalement tributaire d’une consommation productive de la rente pétrolière via l’érection d’une base industrielle et agricole (c’est à dire un développement en opposition à la logique de fonctionnement du capital mondialisé) et d’un retrait progressif du marché mondial des hydrocarbures (pour déconstruire le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation).

      ce développement nécessite, bien entendu, l’émergence d’un monde multipolaire qui nous offrirait les marges de manoeuvre nécessaires à notre affrontement inévitable avec le Grand Capital.

      PS : je ne puis résister à la tentation de me poser la question qui suit :

      quel rapport y a t il entre le sujet abordé (Pétrole dictateur) par A. B. et la prose de la hadi ?

        lhadi
        23 juin 2024 - 19 h 02 min

        « pourtant, en dépit du capitalisme que la majorité des pays africains, entre autres, ont « adopté », dès leur indépendance, ces derniers sont plus sous-développés que jamais et ne semblent pas du tout prêts à prendre la tangente du développement. »

        Guinée – octobre 1958 – Le premier président, Sékou Touré, se tourne vers l’URSS pour l’aider à résister aux fortes pressions de la France, l’ex pays colonisateur.

        Burkina faso – 1983 – Nouvel homme fort, Thomas Sankara développe les relations économiques et diplomatiques ver Moscou mais se débarrasse des communistes locaux.

        Benin – Novembre 1974 – Sous la direction de Mathieu Kérékou, le Dahomay adopte officiellement l’idéologie marxiste-léniniste et devient, un an plus tard, la République populaire du Benin.

        République du Congo – décembre 1969 -dirigé par le « marxiste-léniniste » Alphonse Massamba-Debat depuis 1963, le pays devient une République populaire.

        Ethiopie – septembre 1974 – Une junte militaire, le Derg, se rapproche du bloc de l’Est. Elle lance en 1977 une « terre rouge » contre ses opposants.

        Angola – novembre 19775 – A l’indépendance, le premier chef d’Etat – Agostino Netp instaure une république populaire. Ses successeurs feront appel à l’aide militaire cubaine pour préparer leur pouvoir.

        Mozambique – juin 1975 – Les indépendantistes du Frelimo proclame une république populaire dès le départ du colonisateur portugais. Ils s’allient au bloc soviétique.

        Madagascar – Décembre 1975 – Une république démocratique qui se proclame socialiste et révolutionnaire, est adoptée par référendum.

        La Libye – mai 1975 – Le colonel Khadafi lance, grâce à M, un projet de développement nucléaire (il l’abandonnera en 2003).

        Le Mali – 1960 – Dès l’indépendance, les dirigeants marxisants maliens se rapprochent de l’URSS. Le bloc de l’est devient leur premier partenaire commercial.

        L’Algérie – juillet 1962 – une coopération militaire avec l’URSS est signée peu après l’indépendance. Une économie planifiée est mise en place, sur le modèle soviétique.

        Etc etc…

        La crise de développement dont souffre l’Algérie est due à l’incapacité des dirigeants à reformer correctement le système politique d’inspiration soviétique. Je plaide pour la reforme de ce système. Cela est nécessaire si l’on veut s’attaquer aux problèmes inhérents au sous développement.

        Fraternellement lhadi
        ([email protected]

          Abou Stroff
          24 juin 2024 - 14 h 37 min

          vous mentionnez 11 régimes qui se sont, apparemment inspirés du régime soviétique alors que l’Afrique compte 58 pays.

          doit on conclure que les 58 – 11 pays que vous avez « oublié » de mentionner se sont inspirés des régimes capitalistes sous la domination desquels ils étaient avant leur indépendance?

          quant au système politique algérien qui serait d’inspiration soviétique, je vous laisse l’entière responsabilité d’une telle ineptie.

          en effet, il faut être complètement aveugle pour comparer des systèmes aux antipodes l’un de l’autre.

          en effet, le système soviétique repose sur le travail en tant qu’activité et valeur et a permis à l’Union Soviétique puis à la Russie de devenir une puissance mondiale tandis que le système basé sur le distribution de la rente et sur la prédation qui sévit depuis des décennies en algérie n’a quasiment rien engenré, à part des tubes digestifs ambulants attendant tout d’autrui doublés de zombies décérébrés attendant la mort avant d’avoir vécu.

          enfin, vous avancez: « Je plaide pour la reforme de ce système. »
          question à un doro: à qui s’adresse votre plaidoirie?

          réponse gratuite: votre plaidoirie ne s’adresse, certainement, pas à ceux qui nous gouvernent et encore moins à leur « opposition » puisque les deux parties sont biberonnées à la rente et shootées à la religion.

          conclusion imparable: vous vous adressez, nécessairement à une puissance qui n’existe pas au sein de la formation sociale algérienne et, par conséquent, vous pratiquez une forme d’onanisme qui ne dit pas son nom.

          wa el fahem yefhem

          PS: je pense que lorsqu’on confond l’essence et l’apparences des choses et des phénomènes, on a intérêt à apprendre le b a ba de la démarche scientifique pour éviter d’être qualifé de charlatan.

    Anonyme
    21 juin 2024 - 12 h 28 min

    Il y a une très grande différence entre pétrole, gaz naturel et gaz de schiste. C’est l’exploitation de cette dernière ressource polluante qui est d’actualité et qu’il faut donc débattre.

    1956, c’est un passé lointain. L’Algérie n’est plus un grand producteur de pétrole.

    Vert
    21 juin 2024 - 9 h 13 min

    le Partage de la Rente pétroliére dans tous les Regimes est source de conflit
    L Algerie n y echappe pas ..tous les soulevement populaires de 1988 au Hirak ont été éclatés suite a une demande de plus d égalité dans la distribution des richesses MAIS a aucun MOMENT de la REMISE en CAUSE fondamental de ce systéme
    TOUT le monde s en Accommode….

    Abou Stroff
    21 juin 2024 - 7 h 58 min

    « Pétrole dictateur » titre A. B.

    en effet,, je pense que le pétrole et la rente qu’il génère favorisent l’émergence d’ un pouvoir autoritaire, pour ne pas dire dictatorial, à partir du moment où la rente monopolisée par le pouvoir permet à ce dernier de s’autonomiser de la société qui devient (paradoxalement?) le réceptacle de la rente au lieu d’être la base (via le travail, en tant qu’activité et valeur) sur laquelle s’érige l’Etat en tant que superstructure.

    ainsi au sein du système rentier les positions de l’Etat et de la société sont inversées. En effet, ce n’est pas la société, via son travail, qui « alimente » l’Etat, mais c’est ce dernier, via la distribution de la rente qui alimente la société réduite à un ensemble de tubes digestifs ambulants doublés de zombies décérébrés.

    reconnaissons donc que nos structures socioculturelles et sociétales reflètent, d’une manière remarquable, le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui domine la formation sociale algérienne.

    en termes simples, les dites structures, qui sont le produit de rapports sociaux historiquement déterminés, garantissent le renouvellement, sans accroc, d’un système qui ne repose pas sur le travail, en tant qu’activité et valeur, mais sur la distribution de la rente, d’où la mise en exergue des apparences (le m’as tu, je suis là, entre autres) qui permettent de camoufler l’être minable qui ne travaille pas, qui ne produit pas, qui n’innove pas mais qui a l’outrecuidance de se prendre pour un être humain* ou qui veut faire croire à autrui qu’il en est un.

    en termes crus, les algériens lambda sont ou ont été formatés pour se concentrer sur les apparences (voir certains accoutrements, la religiosité qui frise souvent le ridicule, les expressions venues d’ailleurs, etc.) et, pour éviter de s’interroger sur leur vécu en tant que tubes digestifs ambulants doublés de zombies décérébrés.

    Dans les faits, la seule division** qui transparaît au sein de la société algérienne du moment est celle qui lie ceux qui reçoivent de grosses portions de la rente à ceux qui n’en perçoivent que des miettes, d’où les lamentations des seconds face à une distribution, de leur point de vue, inégale et injuste.

    moralité de l’histoire : il n’y en a aucune, à part le constat incontournable que nous vivons une phase de transition entre un monde ancien (le monde la rente) qui ne veut pas mourir et un monde nouveau (le monde du travail) qui ne parvient pas à naître et que le premier ne disparaîtra qu’avec un amenuisement conséquent de la rente ou l’émergence d’un homme d’État qui imposera une feuille de route appropriée pour déconstruire le système rentier sur lequel repose une société où l’anomie semble être l’idéologie dominante.

    PS : en effet, « le pétrole, véritable dictateur en Algérie depuis 1956, a façonné non seulement l’économie mais aussi la gouvernance du pays [et] aujourd’hui, diversifier pour survivre est impératif afin de libérer le potentiel économique et politique du pays. »

    question à un doro: la classe politique algérienne formatée par la rente en tant que rapport social dominant est elle encline à diversifier l’économie afin de libérer le potentiel économique et politique du pays et de se faire ………………………………….. hara-kiri?

    réponse gratuite: la réponse se trouve dans la « moralité de l’histoire » ci dessus.

    * je rappelle que l’être humain se construit grâce au travail et qu’il devient de plus en plus humain grâce au travail.
    ** cette division implique que le système rentier, contrairement au système capitaliste, entre autres, ne génère pas les conditions de son dépassement.

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