Macron brandit le spectre de la «guerre civile» pour mieux préparer sa «grande» guerre

Macron gouvernance
Emmanuel Macron ou la gouvernance chaotique. D. R.

Une contribution de Khider Mesloub – Dans une longue interview accordée au podcast «Génération Do It yourself», diffusée lundi 24 juin, Macron s’est encore une fois illustré par une déclaration polémique. D’aucuns qualifieraient d’apocalyptique.

A six jours du premier tour des élections législatives, le chef de l’Etat a agité le risque de la «guerre civile» en cas de victoire d’un des partis qualifiés d’extrémistes, le Rassemblement national (RN) ou La France Insoumise (LFI).

«L’extrême droite, parce qu’elle renvoie les gens à une religion ou à une origine (…), divise et pousse à la guerre civile», a déclaré Macron lors de son interview. Dans le même temps, il a accusé La France Insoumise de prôner «une forme de communautarisme un peu électoral», qui renvoie «des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire», et «ça, c’est aussi la guerre civile derrière».

De deux choses l’une. Ou bien, à suivre Macron, ces deux partis sont réellement dangereux pour la démocratie et la paix, auquel cas, en tant que président en exercice, il doit, séance tenante, les interdire pour éviter l’avènement de cette guerre civile annoncée avec certitude. Ou bien, si Macron tolère la participation de ces deux partis «extrémistes», supposément dangereux pour la démocratie et la paix, aux élections législatives prochaines, dans ce cas le président est soit irresponsable, soit complice d’une entreprise séditieuse sanglante en préparation.

En tout cas, la stratégie de la peur employée par Macron n’est pas nouvelle. Lors de sa conférence de presse organisée deux jours après la dissolution, Macron l’avait déjà agitée en se posant comme un rempart rassurant face aux «deux extrêmes».

Par l’évocation d’une «guerre civile» déclenchée à la suite de la victoire du RN ou de LFI aux législatives, Macron cherche à se positionner comme le représentant d’une «troisième voie».

En effet, Macron est le représentant d’une troisième voie, mais pas celle à laquelle tout le monde songe spontanément. Si Macron bataille avec un tel acharnement contre les deux similaires voies inévitables qui résulteraient, selon lui, de la victoire de LFI ou du RN, à savoir la fantasmagorique «guerre civile», ce n’est certainement pas pour œuvrer pour la voie de la paix. Mais pour imposer aux Français une réelle guerre généralisée (mondiale) pour laquelle il se dépense (et dépense sans compter : des dépenses militaires odieuses qui accentuent le creusement des déficits et la paupérisation de la population) depuis plusieurs années.

La partition de la dramatisation jouée par Macron vise aussi à exhorter les citoyens français à ne pas voter pour les deux partis «extrêmes» qui, selon lui, respectivement «renvoie les gens à une religion ou à une origine» (RN), prône «une forme de communautarisme un peu électoral», qui renvoie «des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire» (LFI).

Formulée ainsi, cette exhortation à ne pas voter pour des partis prônant le séparatisme et le communautarisme, vecteurs de «guerre civile», paraît louable.

Mais que propose Macron en lieu et place de ce projet de société clivant ?

La réunification de tous les Français sous la bannière de la République bourgeoise belliciste et militariste. L’embrigadement de tous les travailleurs dans l’économie de guerre. «Une économie de guerre dans laquelle nous allons devoir durablement nous organiser. Une économie dans laquelle il faudra aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges», comme il l’avait annoncé dès le 3 juin 2022 au Salon mondial de la défense et de la sécurité Eurosatory.

Certes, Macron œuvre avec sincérité pour prévenir toute «guerre civile» à l’intérieur du pays, c’est-à-dire apaiser les tensions et crispations entre Français. Mais c’est pour mieux exciter leur tempérament guerrier et enflammer leur esprit patriotique afin de les préparer à mener Sa Grande Guerre, notamment contre la Russie.

Durant la Révolution française, le credo de ralliement national était : «Paix aux chaumières, guerre aux palais.» Aujourd’hui, le credo de Macron est : «Paix sociale en France, guerre totale contre les pays ennemis.»

Macron est un va-t-en-guerre. Un semeur de guerres. Pour paraphraser Jaurès, je dirai  que Macron, cet homme sans convictions politiques mais constamment pris de convulsions militaristes, porte la guerre (sociale et militaire) dans sa gouvernance narcissique et autocratique comme la nuée l’orage.

Ses deux mandats s’égrènent comme un long chapelet de guerres sociales menées contre «son» peuple et les travailleurs. Depuis son intronisation à l’Elysée, Macron verse dans la surenchère guerrière. Au niveau national et international.

Pour célébrer sa victoire, dès mai 2017, il choisit de s’entourer de militaires sur les Champs-Elysées dans une Jeep de l’armée, puis il se déguise en aviateur sur une base militaire.

Lors de la pandémie de Covid politiquement instrumentalisée par Macron, dès le début, en mars 2020, il est le seul président au monde à marteler sans cesse qu’il est en «guerre» contre un virus, usant d’un lexique militaire pour gérer une crise sanitaire.

En 2023, au lendemain du 7 octobre, Macron est le seul au monde à proposer une «coalition internationale» pour bombarder Gaza avec Israël, avant de se raviser.

Le 27 février 2024, Macron, encore une fois, est le seul président de la coalition des pays atlantistes à déclarer que «l’envoi de troupes occidentales à l’avenir ne peut être exclu» en Ukraine, semant le trouble parmi ses alliés, traités par ailleurs de lâches, notamment les Etats-Unis, pourtant la nation la plus belliqueuse du monde depuis 100 ans.

Aujourd’hui, Macron, cet enfant de la banque de Rothschild, continue à jouer à craquer des allumettes sur plusieurs barils de poudre.

En France, avec son incessante guerre sociale sanglante, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, avec sa guerre coloniale meurtrière, en Afrique où il fomente des guerres interethniques et interreligieuses pour revenir en force réoccuper, en Ukraine, pays où il s’apprête à envoyer des soldats français pour mener Sa Grande Guerre contre les forces russes, ultime conflagration militaire mondiale qu’il compte déclencher pour assouvir son appétence guerrière, satisfaire ses maîtres financiers et industriels.

K. M.

Comment (6)

    Abou Stroff
    28 juin 2024 - 7 h 37 min

    « En France, avec son incessante guerre sociale sanglante, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, avec sa guerre coloniale meurtrière, en Afrique où il fomente des guerres interethniques et interreligieuses pour revenir en force réoccuper, en Ukraine, pays où il s’apprête à envoyer des soldats français pour mener Sa Grande Guerre contre les forces russes, ultime conflagration militaire mondiale qu’il compte déclencher pour assouvir son appétence guerrière, satisfaire ses maîtres financiers et industriels. » conclut K. M..

    je pense qu’il n’y a rien à ajouter à cette conclusion puisqu’elle ne fait que mettre en exergue le rôle que le Grand Capital a assigné, en 2017, au macron pour faciliter le reproduction, sans encombre, de ce dernier.

    ceci étant dit, je ne comprends pas pourquoi K. M. avance en ce qui concerne le macron: « le président est soit irresponsable, soit complice d’une entreprise séditieuse sanglante en préparation. »

    contrairement à l’auteur, je considère que macron est tout à fait responsable et suit, probablement, les directives du Grand Capital qui, reconnaissant que le macron n’est plus en mesure de finir le job (le démantèlement complet des acquis sosiaux des travailleurs, en général) pour lequel il a été …………….désigné, agit pour que le rn, mouvement autoritaire, pour ne pas dire fasciste, prenne les rènes du pouvoir et finisse le job en question*

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que, derrière macron et ses agissements, il y a le Grand Capital (le capital financier mondial, en tant que fraction dominante du capital mondial) dont les objectifs sont loin d’être circonscrits à la france, bien au contraire.
    en effet, la france est une partie d’un tout (l’économie mondialisée) où se joue le destin du Grand Capital et sa capacité ou son incapacité à contrecarrer l’émergence d’un monde multipolaire qui remettrait en cause son hégémonie actuelle.

    en termes crus, je pense que le Grand Capital essaie d’expérimenter, en france, la gestion de ses intérêts par une « république illibérale » (grâce au rn de lepen) et de tirer les conclusions qui s’imposent pour le reste des formations sociales qui sont sous sa coupe.

    * je rappelle qu’en période de crise, le Grand Capital oublie souvent ses histoires de valeurs (du genre, la démocratie, les droits de l’homme, la liberté de pensée, etc) et agit pour favoriser l’émergence de la dictature comme recours temporaire, pour traverser la crise au moindre coût et faciliter la reprise de l’accumulation en toute quiètude.

    oud
    28 juin 2024 - 6 h 44 min

    qu attend Alger pour dégainer le dossier jean Michel trogneux  » Brigitte macron » que l on rigole et une fois pour toute que le gamin cocainé de l Elysée passe a la trappe

      Lahouaria
      28 juin 2024 - 10 h 07 min

      C’est déjà fait l’Université Benyoucef Benkhada a déjà donné les renseignements sur un jeune étudiant du nom de Jean-Michel Trogneux et non Brigitte Trogneux comme elle avait affirmé lors de sa visite à Algérie avec son président de mari, qu’ elle aurait des souvenirs, dans cette fac centrale d’Alger
      Les étudiants ont prouvé avec des photos et des attestations que seul Jean Michel Trogneux s’y trouvait
      Les photos sont sur Google images

    Le Grand remplacement” des “Démocraties” d’Europe
    28 juin 2024 - 0 h 19 min

    L’Ensauvagement” médiatique ✅
    Le séparatisme” Fiscal ✅
    L’Apartheid” social ✅
    Le Supremacisme” financier ✅
    Le Salafisme” identitaire ✅
    .
    Ils en rêvaient …Macron l’a fait !

    Les Mots
    27 juin 2024 - 23 h 28 min

    Désindustrialisation
    Ghettoïsation sociale
    Inégalités
    Violence Sociale
    Immigration
    Globalisation sauvage
    Crises Financières
    Dumping Social
    Perte de repères religieux
    Fin de l’Hegemonie Occidentale
    Oligarchie Xénophobe
    Darwinisme social
    Salafisme identitaire
    Perte de repères
    Peur de l’Avenir
    Peur du Déclassement
    Collaborationnisme carriériste avec l’Extreme Droite
    Médias aux Ordres
    .
    Racailles , Sauvageons , Karcher , Misère, civilisation, race , ethnie , Identité, Odeurs, Islam , Délinquance, immigration , Voile , Abaya , Séparatisme , invasion , fraude , remplacement, Insécurité
    .

    Lahouaria
    27 juin 2024 - 22 h 06 min

    Ils vont installé Jordan Bardella l’ illettré aux grosses mains d’un tueur ! Fait vraiment peur, l’état français veut un type sans état d’âme genre Netanyahou pour expulser des étrangers, ils sont débordés avec des familles entières qui débarquent d’Espagne, africaines et des jeunes femmes et hommes marocains, tunisiens et même algériens, des célibataires venus travailler et se marier, certains ne font pas de mal à une mouche.

    Macron ne pouvait par le faire vu qu’il est parti dans les pays arabes et il a deux potes arabes, MBS et l’Émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, Macron n’aime pas trop Momo6, il préfère les cadres du gouvernement algérien, plus intelligents que les marocains trop foldingues.

    J’ai peur de Bardella qui va inciter les haineux à commettre des actes criminels, ce matin j’ai vu qu’une Boulangerie a été incendiée à Avignon et que l’apprenti boulanger est un jeune malien, maintenant, il a perdu son travail à cause de ces abrutis partisans de la haine.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.