Binationaux, allez voter en masse !
Par Mrizek Sahraoui – Au soir de ce dimanche, la France entrera probablement dans une nouvelle ère sombre de son histoire. Parce que les héritiers des tortionnaires de la Guerre d’Algérie seront au pouvoir au terme de ce scrutin à haut risque pour la France. Mais aussi pour notre communauté nationale qui, à coup sûr, sera le souffre-douleur de cette extrême-droite dure dont la matrice idéologique est uniquement fondée sur la haine viscérale de l’Algérie indépendante.
Lors même que ces élections législatives anticipées se déroulent en plein début du grand rush vers le pays, il n’en demeure pas moins nécessaire de prendre très au sérieux ce scrutin et, impérativement, d’y participer. Les binationaux devront voter s’ils sont encore en France, ou établir des procurations aux parents et amis qui restent sur place. Inutile de rappeler que le ton a été donné en fin de campagne électorale.
En effet, le programme du Rassemblement national, le parti fasciste du clan Le Pen, prévoit la suppression du droit du sol, une mesure taillée sur mesure pour les Algériens, il faut le savoir. Mais rien ne dit aussi que, dans un second temps, ce ne sera pas la déchéance de la nationalité pour quelque motif que ce soit qui sera votée par un Parlement aux couleurs de la peste brune, sous un régime d’ochlocratie.
Algériens binationaux : Allez voter ! Ceci doit être le slogan, la préoccupation première en ce temps trouble de chaque compatriote en droit de voter. C’est une exigence de l’histoire et un devoir pour les enfants dont l’avenir en France est franchement incertain. Incertain, inconnu, voire menacé, car celui qui se dit Premier ministre avant que les élections aient lieu et les Français se prononcent a mis en exergue sa conception de la nationalité française. Il envisage d’interdire «certains métiers» aux binationaux. Il s’agit ni plus ni moins que d’un tri malévole entre Français. Il y aurait donc des Français pure souche sur lesquels ne pèse aucun soupçon et des Français potentiellement dangereux à la nation, quel que soit leur degré de compétence.
De tout cela résulte désormais la crainte du passage de la parole raciste décomplexée, du racisme d’ambiance à un racisme et une xénophobie d’Etat, comme sous le régime de Vichy ou celui de l’Allemagne nazie. Un Etat sécuritaire puisqu’il est également inscrit dans le programme du RN la «présomption de légitime défense» pour les policiers, traduire un permis de tuer aux forces de l’ordre. L’histoire a retenu ces moments où la police avait été entre les mains d’un gouvernement fasciste, raciste, d’extrême-droite : la chasse aux sorcières qui n’épargne personne.
A moins de prêter allégeance et se renier !
M. S.
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