Législatives françaises : les Français ont barré la route à la coalition lepéniste
De Paris, Mrizek Sahraoui – Les résultats des élections législatives anticipées, décidées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Macron, ont surpris tout le monde. D’abord par une participation qui relève à l’occasion de ce deuxième tour d’un record historique. 67 % de Français se sont rendus aux bureaux de vote.
Ensuite, l’on s’attendait à un raz-de-marée de l’extrême droite, contre toutes les prédictions, suppositions et analyses, c’est le Nouveau Front populaire, alliance hétéroclite composée des socialistes, des écologistes et des Insoumis, qui a raflé la mise. Le NFP dispose néanmoins d’une majorité relative qui préfigure une recomposition du paysage politique. Mais pourrait éventuellement constituer le gouvernement qui sortira au forceps, au regard des divergences profondes qui traversent les différents courants politiques qui le composent, lesquelles ne tarderont pas à refaire surface.
Diabolisé, criminalisé, diffamé, le NFP a réussi, malgré tout, la gageure d’envoyer pas moins de 174 députés au Parlement. Le camp présidentiel, une hétairie sans lendemain, n’a pas évité la mandale électorale, mais n’est pas mort, non plus. Avec 156 députés élus, on peut dire qu’il a résisté au choc de la dissolution, surmonté les fâcheuses conséquences auxquelles doit faire face tout parti sortant avec un bilan des plus catastrophiques. Qui plus est a fait la litière de toutes les promesses de campagne, et ayant fait preuve de volonté d’agir en faveur des plus précaires, favorisant en toute logique la poussée de l’extrême droite.
Le grand perdant de ce scrutin dont on disait qu’il allait précipiter la France dans la guerre civile, c’est justement cette coalition formée par l’extrême droite fasciste et les partisans du sionisme international. Cette ligue a fait élire tout de même 143 parlementaires, néanmoins, bien loin des prévisions des études d’opinion. Lesquelles tablaient sur, sinon une majorité absolue, à tout le moins sur un nombre de députés suffisamment important pour permettre la nomination du Premier ministre en son sein.
Le député sioniste et partisan de l’extermination du peuple palestinien, Meyer Habib, dont la place devrait être en prison et non dans une assemblée élue, est battu à plate couture. Cette défaite cinglante (Meyer nouvelle, ont ironisé des internautes) de l’ami intime du génocidaire Netanyahou démontre que les Français ont su déjouer tous les pronostics, pu mettre en échec les pièges tendus par les macronistes et, surtout, dû rappeler aux médias qu’on ne peut jamais tromper tout le peuple, tout le temps, pour paraphraser Abraham Lincoln.
Tout le tapage médiatique, qui a consisté à jeter l’opprobre sur les candidats qui soutiennent la cause palestinienne, à diaboliser les antisionistes en les accusant d’antisémitisme, n’aura servi finalement à rien. Bien au contraire, cela a dessillé les yeux, suscité une forte mobilisation, d’où une participation record, alors que beaucoup ont pensé jusqu’à la veille du scrutin qu’il ne devait pas y avoir grand monde pour sauver la France des griffes et des mâchoires fortement aiguisées de l’extrême droite.
Si la France peut s’estimer, pour l’heure en tout cas, délivrée de la menace de la ligue mortifère lepéniste grâce au front républicain, et l’Europe pousser un ouf de soulagement, il n’en reste pas moins que le péril fasciste guette toujours. Et puis, surtout, quel que soit le bloc politique appelé à composer un gouvernement, celui-ci sera issu d’une majorité relative. Ainsi, c’est la France qui se dirige vers une crise politique majeure, avec une situation de blocage systématique et permanent dans un pays fracturé, tourmenté, en sursis et, au final, ingouvernable.
Une France en sursis et ingouvernable que les illustres et augustes mamamouchis de la haute sphère, tels que Xavier Driencourt, n’ont pas su protéger. Car ils avaient les yeux rivés vers d’autres cieux.
Des cieux dégagés et, disons-le clairement, désormais plus cléments.
M. S.
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