Soutien au plan marocain : Emmanuel Macron est un habitué des coups tordus
De Paris, Mrizek Sahraoui – «Si vous voulez savoir qui vous gouverne, regardez qui vous n’êtes pas autorisé à critiquer», cette citation est attribuée à Voltaire et n’a jamais trouvé tout son sens et ne colle avec l’actualité que comme dans la France du XXIe siècle, celle d’aujourd’hui, celle sous le règne du régime Macron. Cette France rabougrie qui ne parle plus au monde, ni s’occupe des affaires du monde, mais gesticule. Et qui, normalement, a soldé toutes ses dettes, excepté celle de la colonisation qu’elle souhaite entretenir et voir se pérenniser encore au Sahara Occidental.
Emmanuel Macron, un habitué des calculs politiques douteux et des coups politiques tordus, vient de se ranger derrière le plan marocain au Sahara Occidental. Se dire surpris relève de la naïveté ou de l’ignorance du (vrai) fonctionnement du chef de l’Etat français, toujours en marche au gré du vent et sous l’influence des marionnettistes tapis dans l’ombre du palais de l’Elysée, «les cloportes», a dit d’eux un ex-ministre. Tous les présidents qui l’ont précédé ont pratiqué plus ou moins un double-jeu à un moment ou un autre dans les sujets de politique internationale. Cela au regard des intérêts du moment, mais toujours primant sur les positions de principe de la France ou des considérations d’ordre moral.
Mais, Emmanuel Macron, lui, bat tous les records de reniement, de renoncement, de manquement à la parole donnée, voire de trahison. Que cela soit vis-à-vis de ses concitoyens ou à l’égard des pays étrangers. Il ne faut jamais faire confiance à Emmanuel Macron parce que, pour briller de mille feux, se sortir d’une impasse (la France est dans un marasme indicible, et c’est peu dire), il est capable des plus basses compromissions.
Sa décision de s’aligner et de se soumettre aux désidératas du Makhzen, forfaiture à comptabiliser dans la case «passif» de son bilan chaotique en matière de politique internationale où il a enregistré échec après déconvenue, obéit à une logique bien simple. Une logique dictée par l’actualité politique de son pays en proie à une crise politique majeure, et qui fait aussi suite à ce qu’il se déroule en Palestine : un génocide que l’entité sioniste continue de commettre à Gaza sous l’égide des Etats-Unis, avec le soutien inconditionnel de la France et de l’Europe.
Afin de damer le pion au Nouveau Front populaire (NFP) et de nommer un Premier ministre de son camp, Emmanuel Macron a besoin de l’aide en sous-main de l’extrême-droite, farouche défenseure de la soi-disant marocanité du Sahara Occidental, tandis que, par nostalgie [des temps d’horreur] de la colonisation, elle voue une haine viscérale à l’Algérie. Ce n’est pas un pur hasard si Macron a caressé dans le sens du poil du Rassemblement national quand il a dit «entendre et comprendre le vote RN». Macron soutient le funeste plan marocain en contrepartie d’une aide tant espérée du Rassemblement national dans la perspective de nommer un Premier ministre macroniste.
D’autre part, il faut savoir que les barons noirs qui murmurent aux oreilles du Président les orientations en matière de politique étrangère, africaine ou en relation avec le Moyen-Orient notamment, sont plus que des amis de sa majesté, parmi eux André Azoulay et les nombreux autres fans des vêprées sardanapalesques offertes par leur ami le roi. Auxquels il faut ajouter les relais de la propagande sioniste et soutiens indéfectibles d’Israël, à compter François Zimeray, l’avocat qui menaça la police aux frontières tunisiennes et permit l’exfiltration en première classe de la nommée Amira Bouraoui.
La France – avec les Etats-Unis et quelques pays zélés de l’UE – est le principal soutien des deux derniers pays colonisateurs de la planète devant lesquels Emmanuel Macron s’est littéralement prosterné. Il adoube le plan marocain et refuse la reconnaissance de l’Etat palestinien. Dans les deux cas, c’est l’esprit colonial de la France qui renaît.
M. S.
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