Macron fait le mort après la réaction véhémente de l’Algérie à son revirement
Par Karim B. – Silence radio à Paris après la réaction virulente du ministère des Affaires étrangères à la décision de la France de soutenir officiellement le plan d’autonomie marocain au Sahara Occidental occupé. Le choix du timing pour faire cette annonce, à savoir le déroulement des Jeux olympiques qui polarisent toutes les attentions, semble être prémédité pour, croyait-on, faire passer la pilule sans trop de grabuge ou, à tout le moins, en atténuer l’impact. Or, l’événement sportif mondial qui se déroule dans la capitale française depuis deux jours ne pouvait occulter une provocation aussi grave dont les conséquences sur les relations algéro-françaises seront néfastes.
Il faudra s’attendre à l’habituel appel téléphonique d’Emmanuel Macron à son homologue algérien pour tenter d’expliquer cette démarche qui foule aux pieds le droit international dans ce dossier relatif à la dernière colonisation sur le continent africain, que la France a de tout encouragé, mais sans, pour autant, aller aussi loin dans le non-respect de la légalité. Quoique. Le tropisme du pouvoir français pour le régime monarchique de Rabat, hostile à l’Algérie, voire menaçant pour ses intérêts stratégiques et vitaux, s’est renforcé au fur et à mesure que le pensionnaire de l’Elysée et son gouvernement se soumettaient au diktat du puissant lobby sioniste, allié inconditionnel du Makhzen, dont il est le parrain.
Comment Emmanuel Macron pourra-t-il justifier ce énième écart diplomatique à quelques mois d’une visite officielle annoncée du président Tebboune à Paris ? Une visite qui sera évidemment annulée, comme annoncé à maintes reprises par Algeriepatriotique, tant aucun geste positif sérieux n’a émané des dirigeants français qui persévèrent dans leur politique algérienne fondée sur l’ingérence, la désinformation, la subversion et les attaques récurrentes de personnalités politiques et diplomatiques, en fonction ou à la retraite.
L’attitude inamicale de la France à l’égard de l’Algérie n’est pas en harmonie avec le discours patelin de l’ambassadeur Stéphane Romatet, prononcé à Alger le 14 juillet dernier. Des médias algériens s’étaient alors empressés de prendre le diplomate au mot, avalant ses couleuvres et croyant à la sincérité de son propos, alors que les exemples de ses prédécesseurs sont légion, qui démontrent que les adresses circonstancielles des diplomates français ne sont guère plus que des éloges clé en main qui dépeint un décor champêtre en trompe-l’œil. «J’ai la conviction que la géographie et l’avenir ne peuvent que nous rassembler», avait, en effet, lancé l’ambassadeur de France, deux semaines à peine avant le nouveau coup de poignard planté dans le dos des Algériens. «En tout cas, je peux vous le dire, assurément, la France a besoin de l’Algérie», avait-il surenchéri perfidement.
Quinze jours auront suffi pour que le serment faisant briller des jours meilleurs vole en éclats : «Nous avons tant à faire ensemble entre Algériens et Français. Nos deux pays regardent l’un vers l’autre en permanence. […] Chaque rencontre en Algérie est toujours une promesse. […] Je mesure depuis que je suis ici combien cette relation est d’une unique proximité, d’une densité à nulle autre pareille.»
Verbiage ampoulé, conventionnel et redondant, employé aux fins de nous entretenir d’espoirs chimériques.
K. B.
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