Les enjeux des élections aux Etats-Unis ou l’espoir d’une guerre civile
Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – On connaît le goût des Américains pour les armes à feu et pour leur propension à régler leurs divergences à la manière du «règlement de comptes à O.K. Corral». C’est ainsi que le samedi 13 juillet, lors de son dernier rassemblement de campagne à Butler en Pennsylvanie, Donald Trump a été la cible d’un tireur. Nous ne reviendrons sur ce sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre que pour poser quelques questions auxquelles nous n’aurons probablement jamais de réponses. La première de ces questions est «qui bono» ? A qui profite le crime ? Si la balle avait pénétré le crâne de Trump, le camp démocrate aurait forcément été le grand gagnant car, depuis le temps que celui-ci essaie d’éliminer sans succès ce trublion de Trump, son passage de vie à trépas aurait été un énorme soulagement. Dans un premier temps seulement, car les millions de supporters trumpistes et autres «Red-necks» n’auraient pas digéré l’élimination de leur héros et une période de grandes turbulences aurait fait voler en éclats l’apparente stabilité des Etats-Unis. Ceux-ci sont donc passés à un cheveu de la guerre civile, exactement le même écart que celui compris entre la balle du tireur et la tête de Donald Trump.
Plusieurs zones d’ombre dans cet attentat : comment se fait-il que le tireur qui a visé Trump ait pu rester sur le toit pendant une demi-heure sans que les tireurs d’élite des «Secret services» n’interviennent ? Des gens dans le public avaient pourtant signalé la présence du sniper aux forces de sécurité, mais il n’y a pas eu de réaction. Un policier est toutefois grimpé sur ce même toit pour intercepter l’individu, mais il a fait demi-tour quand le tireur l’a braqué avec son arme. Pourquoi les tireurs d’élite ne sont-ils pas intervenus à ce moment-là et pourquoi n’ont-ils éliminé l’individu qu’après ses coups de feu sur Trump ? D’après le chef du FBI, il y a eu huit coups de feu. Huit, avant que les fameux «Secret services» n’interviennent ! Qui est ce Thomas Crooks, un gamin à peine pubère, et pourquoi a-t-il voulu tuer Trump alors qu’il était inscrit sur les listes du vote républicain ? A quoi devait servir le matériel explosif retrouvé dans sa voiture ? Au final, si Trump déplore la perte d’un bout de son oreille droite, une personne a été tuée, un pompier de 50 ans, et deux autres ont été gravement blessées, ce qui est imputable aux services de sécurité qui auraient pu intervenir bien avant les tirs.
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle, a été auditionnée le 22 juillet au Congrès et a reconnu que ses services avaient échoué dans leur mission de protéger Donald Trump. Elle a notamment refusé de répondre à certaines questions, arguant le fait que l’enquête était toujours en cours. Le lendemain, elle a annoncé sa démission en déclarant que les évènements qui étaient survenus au meeting de Trump étaient le plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies. Pour clore ce chapitre, donnons la parole à Tucker Carlson. Le journaliste a déclaré que la tentative d’assassinat contre Trump a pu être coordonnée, puisque le tireur a été repéré par des agents des services secrets : «Tout le monde l’a vu, y compris les services secrets, donc l’idée qu’il ne s’agissait pas seulement d’un tireur isolé mais d’une tentative d’assassinat coordonnée ne semble pas folle», a-t-il déclaré. Notons par ailleurs que Carlson était aux côtés de Trump lors de la convention du parti républicain qui s’est tenue deux jours plus tard et il y a fort à parier qu’il aura un poste dans le futur gouvernement si Trump est élu.
Il est incontestable qu’aux yeux de son électorat, Trump est sorti grandi de l’aventure et il a d’ores et déjà été choisi pour représenter le camp républicain au cours de la convention de son parti qui s’est déroulée le 15 juillet. Depuis l’attentat, les trumpistes se baladent tous avec un pansement sur l’oreille en signe de ralliement. Mais cette mode subite qui semble un peu ridicule cache un phénomène bien plus dangereux avec le retour au grand jour des mouvements d’extrême-droite tels les Three Percenters (en français les Trois Pourcents, également présent en France avec une filiale installée dans le Loiret) ou encore les Oath Keepers (les Gardiens du serment) etc., groupes paramilitaires armés prônant la résistance contre le gouvernement fédéral des Etats-Unis et se revendiquant défenseurs de la Constitution américaine. Il s’avère que depuis le 13 juillet, de nombreux partisans de Trump rejoignent les milices armées, lesquelles sont bien décidées à en découdre pour porter leur candidat au pouvoir et pour le protéger, et leurs chefs appellent tous les groupes à se rassembler sous la même bannière. On assiste aujourd’hui sur les réseaux sociaux à des appels à la violence et à la guerre du type «on devrait tous les pendre dans les rues» en parlant des démocrates. De fait, on apprend que les milices extrémistes se coordonnent dans plus d’une centaine de groupes Facebook, effectuant un recrutement sans que Meta applique une interdiction quelconque à leur encontre, la direction du réseau social préférant frapper d’interdit les militants pour la cause palestinienne. On apprend aussi que les épiceries du Texas, de l’Oklahoma et de l’Alabama sont depuis peu munies de distributeurs automatiques de balles pour armes à feu et que plusieurs autres Etats ont fait la demande pour en être pourvus également. Sachant que la moitié des Américains sont armés, il suffirait d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. La soupape de la Cocotte-minute américaine est en train de commencer à tourner…
J. D. Vance ou le rêve américain personnifié
Donald Trump a nommé son vice-président en la personne de James David Vance, un sénateur de 39 ans, engagé dans le corps des Marines de 2003 à 2007 dont six mois en Irak, ensuite avocat puis homme d’affaires. Vance est un conservateur nationaliste, néoréactionnaire, et populiste de droite. Il s’est fait connaître en publiant en 2016 son autobiographie Hillbilly Elégie qui a été un succès de librairie. Il y décrit son enfance et sa jeunesse au sein d’une famille modeste aux nombreux problèmes liés à la toxicomanie et à la pauvreté dans une zone industrielle ravagée par la crise dans le nord-est des Etats-Unis. Le film Une ode américaine a été tiré du livre, réalisé par Ron Howard en 2020. L’ascension sociale et la réussite de J. D. Vance en font l’incarnation du rêve américain et du Maga, le slogan de Trump (Make America Great Again), où un petit Blanc issu du milieu ouvrier pauvre américain gravit les échelons de la société pour accéder au pouvoir suprême, puisqu’en tant que vice-président, il est susceptible de prendre la place du Président. Né dans une famille évangélique, il s’est converti au catholicisme en 2019 et a choisi Augustin d’Hippone, Hippone étant le nom antique d’Annaba, comme saint patron lors de sa confirmation. Vance est l’époux d’une juriste d’origine hindoue et ils ont trois enfants. Voilà pour la présentation du colistier de Donald Trump.
Au niveau politique, J. D. Vance s’oppose à la poursuite de l’aide militaire américaine en Ukraine. Il préfère se concentrer sur l’Iran qu’il préconise de «frapper fort». Son principal bailleur de fonds pour sa campagne de sénateur a été le milliardaire Peter Thiel, un entrepreneur américain et néo-zélandais d’origine allemande, cofondateur de PayPal, plateforme de payement en ligne, et de Palantir, une société créée en 2003 avec l’aide d’un fonds d’investissement de la CIA. Palantir est spécialisée dans l’analyse de données sensibles. Outil de surveillance de masse, elle est utilisée par les services secrets dans le monde entier. La start-up collecte une grande quantité de données issues d’internet et des réseaux sociaux. Thiel est aussi le premier investisseur extérieur de Facebook, un gérant de fonds spéculatif, et un investisseur de capital risque. Et accessoirement, un gay revendiqué. Il est membre du comité directeur du groupe Bilderberg. Le milliardaire a également été un gros donateur pour la campagne de Trump en 2016.
Pour en revenir à Vance, il a été longtemps adversaire de Trump qu’il traitait de «Hitler américain» en 2016 et disait qu’il préférerait voter pour Hillary Clinton que de lui donner sa voix. Il s’est rapproché de Trump au fil du temps et le voilà peut-être futur vice-président des Etats-Unis. «Genocide Joe» ayant jeté l’éponge car trop avarié, l’hystérique et stupide Kamala Harris est en lice pour concurrencer le candidat républicain, et les sondages mensongers lui donnent l’avantage (Harris 44% – Trump 42%). Il est certain que Harris n’a pas la stature pour assumer la charge présidentielle, mais cela n’empêche pas le Parti démocrate de mettre le paquet pour sa campagne jusqu’à truquer les sondages. Tout le camp républicain s’applique déjà à démolir la candidate démocrate, ce qui n’est pas bien difficile vu son incroyable bêtise, ses grandes envolées lyriques qui ne veulent rien dire, son rire hystérique, et les casseroles qu’elle traîne derrière elle, notamment qu’elle doit son ascension en politique au fait qu’elle a été la maîtresse à l’âge de 29 d’un ami de Bill Clinton, le maire de San Francisco et président de l’assemblée de l’Etat de Californie, Willie Brown, le personnage le plus puissant et sans doute le plus corrompu de Californie, un homme marié de 60 ans qui la comblait de cadeaux et qui l’a propulsée à des postes avantageux. Il l’a notamment aidée à être procureure et sénatrice de Californie. Le Parti démocrate est clairement en panne de candidats et n’a trouvé que cette idiote pour le représenter mais cela importe peu puisqu’elle n’aura aucun pouvoir de décision. On a bien vu au cours de la présidence de Biden que ce n’était pas lui qui dirigeait le pays. Et donc, pour assurer sa victoire à l’élection, si toutefois c’est encore possible, Trump n’aura pas d’autre choix que de discréditer Kamala Harris, notamment en lui faisant endosser le bilan désastreux de Joe Biden, tout en faisant très attention à lui…
Robert Kennedy Jr. pourrait nuire à Trump dans sa course à la Maison-Blanche car il est très populaire et amènerait beaucoup de voix pour le camp démocrate. Il est d’ailleurs repris dans les sondages avec 8%. Pour pallier tout risque, selon The Washington Post, Trump lui a offert, s’il est élu, un poste de direction lié aux questions de santé et médicales dans son administration en échange de son soutien lors de l’élection. Les négociations entre les deux candidats ont commencé immédiatement après la tentative d’assassinat de Trump. Kennedy Jr. a confirmé la conversation avec Trump mais a souligné qu’il poursuivrait sa campagne électorale. Son ralliement à Trump pourrait faire pencher la balance en faveur de celui-ci.
Où est Genocide Joe ?
C’est la question que tout le monde se pose. Concernant sa défection, on peut s’interroger sur le fait qu’il ne se soit manifesté devant les caméras pour faire part de «sa» décision que plusieurs jours après la publication de la lettre dactylographiée sur «son» compte Twitter, avec une signature qui ne ressemblait pas du tout à celle qui lui est familière. On peut même se demander s’il était au courant de son désistement sachant son délabrement mental. Sa disparition des radars a encouragé les rumeurs les plus folles, allant de son décès à un coup d’Etat. Il est finalement réapparu mercredi soir à la Maison-Blanche d’où il a fait un discours pour expliquer son désistement, que l’on peut résumer par «place aux jeunes», «Kamala Harris est plus jeune et très compétente, votez pour elle». On se demande tout de même pourquoi il a grandi d’au moins trente centimètres entre sa disparition et sa réapparition. Mais les tours de passe-passe de l’Etat profond n’ont pas fini de nous étonner. On s’étonne aussi de son absence de la cérémonie des JO à Paris, alors que sa femme y est présente. De toute manière, Biden n’était déjà plus là depuis longtemps, il servait juste de pantin à ceux qui l’activaient en coulisses, avec bien des couacs par ailleurs. En tout cas, la comédie continue puisque s’il n’est pas assez en forme pour être candidat, il l’est suffisamment pour rester Président, même s’il semble «miraculeusement» ragaillardi.
Mais revenons à Donald Trump. Selon la BBC, après la tentative d’assassinat à son encontre, trois généreux donateurs se sont fendus de plusieurs millions de dollars pour soutenir sa campagne. En effet, trois des oligarques les plus riches d’Ukraine ont fait un don commun de 8 millions de dollars. Parmi les nouveaux sponsors de la campagne Trump, nous trouvons Igor Kolomoïsky, celui qui a «fait» du clown Volodymyr Zelensky le président de l’Ukraine. Celui-ci n’a même pas la reconnaissance du ventre puisqu’il a fait mettre en prison pendant quelques mois son mentor pour fraude et blanchiment d’argent. Mais qu’attendre d’autre d’un individu qui reste au pouvoir après avoir annulé les élections et qui n’est plus élu depuis le 19 mai. J’ai déjà parlé de Kolomoïsky dans un article précédent. Ce sinistre personnage israélo-chypriote-ukrainien, soutien de tous les néonazis d’Ukraine, proche de Pravi Sektor (Secteur droit, parti ultranationaliste héritier de l’armée insurrectionnelle d’Ukraine qui a combattu l’Armée rouge aux côtés des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale), a financé les bataillons néonazis Azov, Aidar, Donbass, Dnipro-1 et 2, bref tous ces bataillons qui commettent des exactions contre le peuple russophone du Donbass. Il a aussi fondé l’Union juive européenne. Autre donateur : Gennady Bogolyubov, aussi israélo-chypriote-ukrainien, partenaire commercial de Kolomoïsky installé à Londres et qui finance des fouilles dans le quartier musulman à Al-Qods (Jérusalem) et a créé à coups de millions de dollars la Fondation Bogolyubov, «une organisation caritative ancrée dans les valeurs authentiques de la Torah». Enfin vient l’industriel Konstantin Zhevago, entrepreneur et banquier milliardaire qui a eu des ennuis avec la justice pour avoir détourné 1,25 milliard de dollars. Il est notamment propriétaire de l’Hôtel de Jarnac, un manoir de 39 millions de dollars à Paris. Comme tous les oligarques ukrainiens, ces trois-là traînent des casseroles, car c’est une tradition en Ukraine de détourner de l’argent.
Et puisque nous parlons de l’Ukraine, le ministre des Affaires étrangères de Zelensky, Dmytro Kuleba, s’est rendu en Chine où il a déclaré, le 24 juillet, que l’Ukraine était disposée à reprendre les négociations de paix avec la Russie. On sent bien que le vent tourne et que l’éventuelle élection de Trump fait bouger les pions.
Pas de plan de paix pour la Palestine
Enfin, pour ceux qui se réjouissent de voir entrer à l’hospice le vieillard sénile Biden surnommé «Genocide Joe» pour la guerre qu’il a déclarée au peuple palestinien en armant et soutenant l’armée «la plus morale du monde», c’est-à-dire Tsahal la tueuse d’enfants, qu’ils ne se réjouissent pas trop vite. Si Trump est élu, on sait qu’il a l’intention de clore le chapitre de la guerre en Ukraine, et plusieurs signes nous le confirment. Par exemple, Trump a déclaré avoir parlé à Zelensky le 19 juillet et a promis de mettre fin à la guerre dès son accession à la Maison-Blanche. Un message subliminal à double sens tendant à prouver son intention de rétablir la paix en Ukraine a été délivré lors du premier discours de Donald Trump qui s’est achevé sur l’air célèbre de l’opéra Turandot de Puccini : Nessun dorma (Personne ne dort) dont les dernières paroles sont : «Vincerò ! Vincerò !» (Je vaincrai). Si le sens premier est assez évident : «Ne dormons pas, restons vigilants, je vaincrai», le second pourrait être un message adressé au monde, en général, et à la Fédération de Russie, en particulier. En effet, il évoque le film La Somme de toutes les peurs, réalisé par le réalisateur américain Phil Alden Robinson et dont voici un résumé succinct : «Début des années 2000, un groupe néo-nazi complote pour déclencher une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie. Jack Ryan, un agent de la CIA, va devoir trouver un moyen pour stopper le processus» (en redorant le blason de la CIA au passage). Le film se termine avec la signature d’accords de paix entre les présidents russe et américain sur l’air de Puccini, les méchants ayant été éliminés. Il n’y a qu’à Hollywood que la CIA sauve le monde, en général elle est plutôt spécialiste pour mettre la pagaille en déclenchant des conflits partout.
Trump veut donc mettre fin à la guerre en Ukraine où les Américains et l’OTAN reçoivent une raclée monumentale dans une défaite stratégique pour l’Occident, comme à Gaza, autre défaite stratégique, mais il ne s’agit pas pour autant d’assécher les bonnes affaires du lobby militaro-industriel. Trump veut accorder un prêt de 500 milliards de dollars à l’Ukraine, ce qui pourrait creuser un peu plus le déficit budgétaire américain. En effet, le prêt-bail impliquerait des dépenses supplémentaires conséquentes de la part des Etats en matière d’aide militaire avec fourniture d’armes, de munitions, d’équipement et de soutien technique. Néanmoins, cela pourrait booster l’économie américaine car cela entraînerait une production accrue de produits et de services militaires, et l’on sait la puissance du lobby militaro-industriel qui ne pourrait qu’être satisfait de cette opportunité de générer encore plus de profits. Cette clause du programme électoral de Trump vise bien sûr à gagner le soutien du lobby militaire et correspond bien à son désir de concrétiser son slogan Maga. Alors oui, mettre fin à la guerre en Ukraine, mais à quelles conditions ? Et qu’en pensera la Fédération de Russie ?
Quoi qu’il en soit, la désignation de Vance comme vice-président encourage à penser que l’administration Trump continuera à appliquer une politique commerciale défavorable à la Chine, que Vance considère comme la principale menace pour les Etats-Unis. Quant à la question de savoir si les Etats-Unis soutiendront Taïwan en cas d’attaque de la Chine, Trump a répondu à Bloomberg qui l’interrogeait à ce propos : «Je pense que Taïwan devrait nous payer pour sa défense.» Guerre commerciale donc, et vente d’armes, mais rien d’autre. En tout cas, là-bas. Par contre, aucun plan de paix pour la Palestine occupée qui continuera à souffrir le martyre. N’oublions pas que Trump a été, avec son gendre Jared Kushner, l’architecte des Accords d’Abraham et qu’il a déplacé l’ambassade des Etats-Unis à Al-Qods (Jérusalem). Il a déjà prononcé un discours qui annonce la couleur : il menace Gaza et le Hamas si les otages israéliens ne sont pas libérés avant son entrée à la Maison-Blanche, ce qui constitue un appel du pied au lobby sioniste pour se faire élire. Mais que pourrait-il faire de plus que ce qui a déjà été fait avec 40 000 martyrs et plus de 89 000 blessés ?
Netanyahou veut la guerre avec l’Iran et le Liban
Pourtant, l’entité sioniste est en train de perdre, son armée de bouchers n’arrive pas à juguler la résistance palestinienne qui pratique une guérilla meurtrière. L’armée sioniste subit de lourdes pertes à Gaza et est attaquée sur son front nord par le Hezbollah. De plus, les drones d’Ansar Allah atteignent maintenant Jaffa (Tel-Aviv). Mais gare ! la bête blessée est capable de tout pour tenter d’assurer sa survie. Frapper l’Iran, comme le suggère Vance, est un autre message adressé au lobby sioniste pour obtenir son appui lors de l’élection présidentielle. On peut en tout cas compter sur le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël, on l’a vu avec l’accueil réservé au boucher Netanyahou, que ce soit au Congrès, à la Maison-Blanche par un Biden «ressuscité» ou par les deux candidats à l’élection présidentielle. Pendant ce temps, la Chine a reçu les 14 factions de la résistance palestinienne qui ont signé la déclaration de Pékin visant à promouvoir l’unité palestinienne. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que cette rencontre constituait un moment historique pour la cause de la libération de la Palestine, les participants s’étant mis d’accord pour l’établissement d’un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale pour gérer Gaza après la guerre. L’ambassadeur d’Algérie a assisté aux réunions, ce qui est pleinement justifié par le fait que l’Algérie a initié ce processus de réconciliation en octobre 2022 avec la signature de la Déclaration d’Alger par les factions de la résistance palestinienne. Mais si la Chine est favorable à la solution de deux Etats, il n’en va pas de même pour notre pays qui privilégie un seul Etat, l’Etat de Palestine.
Benyamin Netanyahou, de son vrai nom Mileikowsky, car sa famille provient de Pologne, en visite officielle au Etats-Unis, s’est adressé au Congrès le 24 juillet. Il a répété ses habituels mensonges du type «des bébés israéliens ont été brûlés vifs», «nous n’avons pas tué des civils à Rafah», bref, des énormités comme seul peut en proférer ce menteur patenté. Dans son discours, il a prêché pour avoir plus de bombes pour «se défendre» et a appelé à une guerre avec l’Iran, comme d’habitude, martelant qu’il s’agissait d’une guerre «de la civilisation contre la barbarie». Il a aussi promis que «Jérusalem» ne serait plus jamais divisée, laissant entendre qu’il avait l’intention d’éliminer tous les Palestiniens d’Al-Qods. Il a également proposé de créer une sorte d’OTAN au Moyen-Orient qui porterait le nom d’Alliance Abraham. Enfin, selon la chaîne israélienne 14, Netanyahou aurait reçu l’aval des Etats-Unis pour mener une guerre au Liban. Ce boucher génocidaire, ce massacreur d’enfants, a eu droit à plus de 50 ovations debout de tout le Congrès. Bien sûr, les larbins ont tenu à remercier leurs généreux donateurs de l’AIPAC en ovationnant le boucher de Gaza. Aucun politicien aux Etats-Unis ne peut être élu sans les dollars et le soutien de l’AIPAC.
Dans la rue, l’ambiance était bien différente. Des milliers de personnes étaient rassemblées devant le Capitole pour exiger l’arrestation du sioniste génocidaire et l’arrêt de l’aide américaine à Israël. L’actrice Susan Sarandon a fait un discours dans lequel elle a dressé le bilan de Netanyahou-Mileikowsky depuis le 7 octobre, énumérant le nombre de personnes tuées, blessées, le nombre de maisons, d’hôpitaux, d’écoles, de mosquées, d’églises, qui ont été détruits. La veille, des centaines de juifs du mouvement anti-Israël Jewish Voice for Peace s’étaient rassemblés dans la rotonde du Cannon Building, qui abrite les bureaux des membres de la Chambre des représentants, pour exiger, eux aussi, l’arrestation du criminel de guerre.
La somme de toutes les peurs
En tout cas, nous assistons à un grand mouvement de l’Histoire avec la défaite stratégique de l’empire sur les deux fronts, en Ukraine et à Gaza, et dont les conséquences se font sentir dans les deux centres capitalistes que sont les Etats-Unis et l’Europe. Le capitalisme vit une crise structurelle et l’avenir s’avère incertain. L’Europe va très mal, sa soumission suicidaire au bras armé de l’empire, à savoir l’OTAN, l’a entraînée dans les méandres d’une guerre économique et militaire contre la Russie dont elle sortira affaiblie. On en voit les effets au niveau politique avec une défiance des populations européennes dont le dernier vote protestataire s’est exprimé par une progression des partis d’extrême-droite, mais cela n’a pas empêché les mêmes dirigeants d’être reconduits à la tête des institutions européennes, comme Von der Leyen à la présidence de la Commission et Roberta Metsola réélue à la présidence du Parlement européen. On constate aussi que certains pays européens comme la Hongrie de Viktor Orban ruent dans les brancards. Orban, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’Europe pour six mois, a mené des négociations directes avec la Russie et la Chine, ce qui fait frémir de rage Von der Leyen et les larbins européens de l’administration Biden. Le président hongrois a même rencontré Donald Trump en Floride le 11 juillet. Une crise économique se profile également avec la faillite de plusieurs Etats, comme la France et l’Allemagne, les deux poids lourds de l’Europe qui sont devenus ingouvernables. On voit croître les partis d’extrême-droite en réaction à des politiques contraires aux intérêts des peuples, lesquels n’ont pas de vrais partis de gauche suffisamment forts pour les représenter. L’extrême-droite remplit donc sa mission stratégique de sauver l’empire, comme par le passé. Et on peut deviner que les peuples devenant incontrôlables, les régimes seront de plus en plus autoritaires.
Si Kamala Harris est élue, rien ne changera par rapport à la politique de Biden. Elle sera la marionnette de l’Etat profond qui continuera à soutenir l’OTAN en Ukraine et l’entité sioniste. Le mouvement Woke avec les dégénérés LGBTQ aura le vent en poupe et dieu sait ce que l’Etat profond inventera encore pour achever la destruction des sociétés occidentales. Obama qui était assez réservé vis-à-vis d’elle vient de lui offrir son soutien. Tout le camp démocrate s’est donc rangé derrière elle. Elle a déjà eu droit à sa première publicité électorale, la rapidité avec laquelle celle-ci a été réalisée indique que tout était déjà préparé. Il semble donc que l’Etat profond veuille mettre Harris au pouvoir pour continuer à dominer le monde, au risque de l’embraser. Oui, nous sommes effectivement dans «La somme de toutes les peurs» et il n’y aura pas un Jack Ryan pour nous sauver de l’Apocalypse. Que ce soit en Ukraine ou en Palestine occupée, tout peut s’enflammer en un instant.
Le seul espoir de l’humanité réside en une éventuelle implosion des Etats-Unis avec une guerre civile entre les libéraux adeptes du wokisme et de toutes ces fadaises comme la doctrine LGBTQ qu’ils ont disséminée dans le monde occidental, prêts à tout pour conserver l’hégémonie américaine sur le monde (n’oublions pas que les straussiens sont au pouvoir et que ce sont de véritables enragés), et les Red-necks trumpistes conservateurs qui n’ont pas digéré la perfidie et la malfaisance déployées depuis des années contre leur Président et qui n’entendent pas céder d’un pouce devant les démocrates. Comme les libéraux avec les néocons à leur tête sont capables de tout pour empêcher Trump d’accéder à la Maison-Blanche jusqu’à manipuler les votes, voire recourir à des attentats, émeutes, coups d’Etat, nouveaux conflits, etc., on peut s’attendre à vivre des moments très périlleux. La campagne électorale s’annonce très très chaude et l’on peut déjà entendre le chuintement de la soupape de la Cocotte-minute…
M. A.
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