Retour historique sur les célèbres livres français censurés, interdits ou condamnés

Houria Bovary
Scène du film Mme Bovary. D. R.

Une contribution de Khider Mesloub – Ainsi que nous le précisions dans notre précédente contribution (1), la polémique suscitée par la publication du roman d’Inaâm Bayoud, Houaria, est un faux procès instruit contre l’Algérie. Car, en l’espèce, le scandale a été déclenché par des internautes sur les réseaux sociaux, et non à la suite d’une censure prononcée par les autorités algériennes. La différence est importante pour être soulignée. Le livre a fait l’objet d’un scandale et non d’une censure.

Pour autant, dans l’histoire littéraire plusieurs livres ont défrayé la chronique. Les uns pour atteinte aux mœurs. D’autres pour outrage à la morale. Et certains pour leur obscénité, leurs positions politiques jugées dissidentes ou subversives. L’occasion de publier à l’intention des lecteurs d’Algeriepatriotique une brève histoire des quelques livres français condamnés par la «société civile» ou la justice.

En France, pour des raisons d’ordre moral ou politique, de nombreux ouvrages littéraires ont connu la censure, l’interdiction ou la condamnation. Au cours du XVIIIe siècle, époque réputée pour son langage policé et sa police du langage, une majorité des livres français ont été publiés hors de France en raison de la sévérité de la censure royale.

Parmi les multiples auteurs censurés, interdits ou condamnés, citons le Marquis de Sade, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, etc. Et bien sûr Choderlos de Laclos.

Au cours du XIXe siècle, de nombreux écrivains subiront les foudres de la censure et de la justice. De nombreux livres feront l’objet de poursuites pour «offense à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs». Citons, entre autres, Flaubert et Baudelaire.

Au XXe siècle, on peut citer Boris Vian (J’irai cracher sur vos tombes), Henri Alleg (La Question), Franz Fanon (Les Damnés de la terre).

Choderlos de Laclos (1741-1803) : Les Liaisons dangereuses

En France, au XVIIIe siècle, le roman épistolaire Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782) subit les foudres de la censure. Ce roman scandalise la société lettrée et les autorités royales car les deux principaux personnages, amateurs du libertinage, sont prêts à toutes les perversions et débauches pour assouvir leur ambition : la jouissance. Cette œuvre sulfureuse est accusée de cultiver une fascination pour la perversité, la lascivité et le libertinage.

En tout cas, en cette fin du XVIIIe siècle, cette œuvre choque et indispose par son immortalité, en particulier les classes régnantes nobiliaires et ecclésiastiques qui considèrent ce livre comme une charge contre les bonnes mœurs. Quant à la population, en majorité rurale et analphabète, elle ignore jusqu’à l’existence même de l’auteur de l’œuvre.

Dès sa publication clandestine, ce roman, considéré comme obscène et moralement répréhensible, est décrié. Son auteur conspué. L’un de ses contemporains dira : «Parce qu’il a peint des monstres, on veut qu’il en soit un !» En effet, à l’époque, les autorités royales et religieuses dénoncent sa morale peu recommandable. Le livre est considéré comme une apologie de la séduction contre la chasteté. D’aucuns le qualifient de bréviaire des méthodes de séduction lascive et de libertinage.

Censuré dès sa publication pour sa pernicieuse immortalité, longtemps interdit à la vente et à la diffusion, Les Liaisons dangereuses sera pourtant considéré au XXe siècle comme un chef-d’œuvre de la littérature française. Aujourd’hui, le roman de Choderols de Laclos fait partie des grands classiques. Il a été adapté plusieurs fois au cinéma et au théâtre.

Il est utile de rappeler qu’en Russie, après la Révolution bolchevique, le roman Les Liaisons dangereuses est présenté comme le reflet de la décadence de la classe aristocratique (tous les personnages appartiennent à l’aristocratie).

En revanche, en France, la bourgeoisie française contemporaine considère le roman Les Liaisons dangereuses comme un livre pionnier en matière de libération sexuelle. Par sa critique du puritanisme, de l’ordre moral et du patriarcat, l’œuvre de Laclos apparaît, aux yeux de la bourgeoisie française contemporaine, comme novatrice. Elle annonce, selon elle, l’ère de l’individualisme libertaire et du féminisme libertin. L’ère d’une société affranchie de toutes les contraintes morales et des institutions patriarcales, et au sein de laquelle les hommes et les femmes vivent uniquement pour privilégier leur propre plaisir.

Le persécuté de Laclos est ainsi considéré comme un précurseur.

Victor Hugo (1802-1885) : Hernani

En 1830, c’est la pièce de théâtre Hernani de Victor Hugo qui crée la controverse. Cette controverse littéraire a été appelée La bataille d’Hernani. Dans cette œuvre, Hugo défend une nouvelle conception du théâtre, libérée des conventions théâtrales traditionnelles. Pour avoir voulu libérer l’écriture des canons classiques de la versification, intégrer une nouvelle rythmique et un novateur décor où se déroule l’intrigue, exalté l’amour impossible et dénoncé un pouvoir suranné, Victor Hugo, alors âgé de 27 ans, déjà écrivain à succès, par ailleurs animateur du Cénacle romantique, est accusé d’enfreindre les lois du théâtre classique et notamment les trois unités de temps, de lieu et d’action.

Durant la représentation de cette pièce a lieu la bataille d’Hernani, durant laquelle défenseurs et détracteurs se font face et finissent par en venir aux mains.

Gustave Flaubert (1821-1880) : Madame Bovary

En 1857, c’est l’écrivain Gustave Flaubert qui affronte les griffes de la justice. En effet, pour son roman Madame Bovary, l’écrivain rouennais est traduit devant un tribunal correctionnel. Ce roman a été perçu comme une critique de la condition féminine. A l’époque, la lecture est alors considérée comme un moyen d’éduquer les lecteurs. Or, le roman de Flaubert est jugé inapproprié pour l’éducation des lecteurs. Voire attentatoire à la moralité.

Dans le roman Madame Bovary, Flaubert porte un regard incisif sur la vie d’une jeune bourgeoise de campagne davantage éprise de littérature romanesque que de son mari. Cette passion du romanesque l’entraîne vers le désenchantement et la déchéance sociale. Elle se réfugie dans ses lectures, puis dans l’adultère. Son héroïne, pour tromper l’ennui et la médiocrité de la vie provinciale, préfère en effet s’adonner à la lecture et se donner aux hommes que de remplir son rôle d’épouse.

Mariée à un dévot bourgeois de province qu’elle n’aime pas, Emma Bovary s’ennuie terriblement en sa compagnie. «Sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur», écrit Flaubert. Aussi se met-elle à chercher l’amour chez des amants de passage.

Le roman Madame Bovary choque la bonne société par les conceptions qu’il propage. Mais surtout par le refus assumé du statut d’épouse bourgeoise sage et rangée.

Flaubert est poursuivi pour «outrage aux bonnes mœurs et à la religion». On lui reproche ses «tableaux lascifs», ses «images voluptueuses mêlées aux choses sacrées». Flaubert est accusé d’«outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs», mais aussi d’avoir remis en question l’institution du mariage et dressé le portrait d’une femme épanouie dans l’adultère.

Lors de son réquisitoire, le procureur Ernest Pinard dira : «Ce que l’auteur vous montre, c’est la poésie de l’adultère, et je vous demande encore une fois si ces pages lascives ne sont pas d’une immoralité profonde.»

Le procureur s’indigne que Flaubert prête à Emma Bovary une puissance qui lui permet d’exercer une forte emprise sur les hommes, et de nouer aisément des relations adultères.

A l’issue du procès, Flaubert est néanmoins acquitté et le roman paraît en avril 1957.

Charles Baudelaire (1821-1867) : Les fleurs du mal

Curieusement, la même année, en juillet 1857, dans une France gouvernée par l’autocrate Napoléon III, pour Les Fleurs du mal le poète Charles Baudelaire fera également l’expérience malencontreuse de la censure qui sévit impitoyablement alors en France.

En effet, en juin 1857 paraît le recueil Les Fleurs du mal. Aussitôt, le dandy de l’île Saint-Louis s’attire les foudres des critiques du fait de la crudité de ces poèmes. Ils heurtent, selon la presse, la sensibilité de certains lecteurs. Une campagne de presse venimeuse menée par Le Figaro est déclenchée contre Baudelaire.

A l’époque, quoique déjà connu et apprécié pour ses critiques d’art et ses traductions de livres d’Edgar Allan Poe, le journal Le Figaro n’hésite pas à écrire à son sujet : «Il y a des moments où on doute de l’état mental de M. Baudelaire ; il y en a où on n’en doute plus.» Quelques jours plus tard, Le Figaro récidive. Cette fois, il dénonce la «putridité» du livre : «Toutes ces horreurs de charnier étalées à froid, ces abîmes d’immondices fouillés à deux mains et les manches retroussées devaient moisir dans un tiroir maudit. Mais on croyait au génie de M. Baudelaire, il fallait exposer l’idole longtemps cachée à la vénération des fidèles. Et voilà, qu’au grand jour l’aigle s’est transformé en mouche, l’idole est pourrie et les adorateurs fuient en se bouchant le nez.»

Ainsi la presse s’offusque-t-elle et dénonce l’immortalité des Fleurs du mal. Les autorités sont alertées. La justice est saisie. Un rapport est présenté au ministre de l’Intérieur par la direction générale de la Sûreté publique qui considère Les Fleurs du mal comme «un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale». Treize poèmes sont retenus pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs, et offense à la moralité religieuse.

Selon la presse, le recueil de poésies de Baudelaire exalte la beauté et l’étrange, voire le macabre comme avec le poème Charogne qui porte sur un cadavre. Ironie de l’histoire, Baudelaire sera condamné devant le même tribunal que Flaubert. Le procureur général ordonne la saisie des exemplaires du recueil de poèmes.

Apprenant les poursuites judiciaires engagées contre Baudelaire, Flaubert lui témoigne aussitôt son soutien : «Je viens d’apprendre que vous êtes poursuivi à cause de votre volume (…). Ceci est du nouveau : poursuivre un livre de vers ! Jusqu’à présent, la magistrature laissait la poésie fort tranquille. Je suis grandement indigné.» Victor Hugo lui écrit également une lettre pour le soutenir moralement : «Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles (…) Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale ; c’est là une couronne de plus. Je vous serre la main, poète.»

Quoiqu’interdit, le recueil Les Fleurs du mal sera publié clandestinement en Belgique sous le titre Les Epaves. En France, Les Fleurs du mal resteront interdits de publication jusqu’au 31 mai 1949.

Boris Vian (1920-1959) : J’irai cracher sur vos tombes

Surfant sur le scandale suscité par le roman d’Henry Miller Tropique du cancer, censuré aux Etats-Unis pour obscénité, Boris Vian, jeune écrivain et trompettiste de jazz encore inconnu du grand public, décide de rédiger un roman de même facture sous le titre provocateur : J’irai cracher sur vos tombes. Toutefois, Boris Vian décide de faire croire que le livre est l’œuvre d’un romancier américain, Vernon Sullivan. Lui n’en est, censément, que le traducteur.

Publié en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, ce sulfureux roman noir sera à l’origine d’un des plus grands scandales littéraires de l’après-guerre. Et pour cause. Ce livre comporte plusieurs passages à la sexualité très crue.

L’histoire raconte la vengeance d’un métis américain, à la peau blanche et aux cheveux blonds, de son frère noir de peau lynché à mort pour être tombé amoureux d’une Blanche, en assassinant deux jeunes Blanches d’une bourgade du sud des Etats-Unis. A travers ce roman, Vian dénonce le racisme et la ségrégation qui sévissent alors aux Etats-Unis. Ce roman lui vaudra en France une véritable cabale judiciaire pour «outrage aux bonnes mœurs».

Dès sa parution, les critiques outrées fleurissent. Le roman de Boris Vian est éreinté par les critiques. Plusieurs journaux fustigent la tonalité sexuelle très prononcée du roman. Pour Les Lettres littéraires, le livre signé Vernon Sullivan est «bassement pornographique».

Le journal Combat écrit : «Ce roman, d’un sadisme et d’un érotisme également soutenus, est une assez piteuse œuvre littéraire, mais fabriquée avec talent et débordante de vie. Si les intentions en étaient moins évidentes, elle constituerait un excellent pastiche de roman américain.»

Le quotidien catholique La Croix s’indigne : «Non, une fois pour toutes, assez de boue, de passions, d’instinct sexuel, de corps abandonnés ; n’y a-t-il plus aux Etats-Unis d’écrivains propres qui nous prouveront que la civilisation et la morale chrétiennes peuvent trouver dans ce pays immense des défenseurs et des bâtisseurs d’avenir ?» L’Intransigeant écrit : «M. Boris Vian assure que son roman a été traduit de l’américain, que l’auteur en serait un Noir d’Amérique. Cette assurance est apparemment une imposture, dont peuvent légitimement se plaindre et lettres américaines et les Noirs auxquels le livre de M. Vian emprunte son héros.»  «Il serait bon que M Vian prenne la responsabilité de ses écrits et qu’il signe désormais seul ces crachats, dont il va couvrir les murs de Paris.»

France Dimanche et L’Epoque réclament des poursuites pénales.

En février 1947, il est attaqué en justice par Daniel Parker, président du Cartel d’action sociale et morale, qui avait déjà poursuivi Henry Miller. Il est accusé d’inciter les adolescents à la débauche.

Pour prouver qu’il n’est pas Vernon Sullivan, Vian doit même rédiger à la hâte un faux original en anglais du roman, intitulé I shall spit on your graves. Toutefois, certains critiques flairent le canular et s’interrogent sur la réelle paternité de ce roman.

Cela étant, en août 1947, le tribunal abandonne ses poursuites. Vian finit par admettre finalement être l’auteur du roman. Lorsque le livre paraît en anglais, le Cartel d’action sociale et morale relance la procédure, l’écrivain est finalement condamné pour atteinte aux bonnes mœurs. Entre-temps, l’œuvre s’est écoulée à plus de 120 000 exemplaires. Et hisse Boris Vian au rang des grands écrivains.

Pour autant, J’irai cracher sur vos tombes empoisonnera la vie de Vian, auteur jusqu’à la fin tragique de sa vie. Le 23 juin 1959, alors qu’il assiste, au cinéma, à la projection du film adapté de son roman, l’écrivain s’effondre, victime d’un accident cardiaque. Il meurt à l’âge de 39 ans.

K. M.

1) Polémique : le mépris de classe dans le livre crasse d’Inaâm Bayoud, publié dans Algériepatriotique le 28 juillet 2024.

Comment (4)

    Abou Stroff
    1 août 2024 - 6 h 59 min

    Primo, merci de me lire.
    Secundo, je pense que les écrits de Djabelkheir et de Bayoud ne sont pas les mêmes, mais les deux auteurs, à leur manière, de remettent en cause la vision qu’essaient de nous imposer les gardiens du temple, vision qui se résume à accepter les dogmes religieux sans les questionner et à ne pas voir la réalité (la non-conformité de cette dernière avec la « cité » idéale des gardiens du temple) telle qu’elle est.

    En somme, les deux auteurs questionnent les certitudes des gardiens du temple et les obligent, à l’insu de leur plein gré, à observer que la réalité au sein de laquelle ils pataugent (les gardiens du temple ne créent pas la réalité comme les humains qui agissent en tant qu’humains, mais la subissent en croyant qu’elle est le produit d’une force extra-humaine) n’est pas conforme à leur vision dogmatique des choses et des phénomènes, d’où la levers de boucliers des gardiens du temple à l’encontre de ces deux « empécheurs de tourner en rond ».

    Ceci étant dit, vous avancez en conclusion : « De fait, dans notre pays, la religion a pris l’importance que l’on connait dans la formation citoyenne de la jeunesse. Il est aussi permis à l’imam de la Mosquée d’Alger d’assister au Conseil des Ministres ……… Nous sommes revenus au temps de la gouvernance d’avant 1830. L’histoire, dans notre cas , a fait marche arrière… Nous sommes dans un société arabo islamique », et vous concluez : «  Cela démontre le contraire de votre affirmation. ».
    or, toute mon argumentation et mon PS vont exactement dans le sens de vos propos ! Où est donc le « contraire de mon affirmation » ?????

      Anonyme
      1 août 2024 - 14 h 35 min

      Où est donc le « contraire de mon affirmation » ????? Autant pour moi!
      Nous sommes bien en accord sur ce sujet.

    Anonyme
    31 juillet 2024 - 21 h 24 min

    Vous mettez sur le même plan Saïd Djabelkhir et Madame Inâam Bayoud. A mon humble avis leurs écrits ne sont pas de même nature. Saïd Djabelkhir, islamologue spécialiste du soufisme analysait et corrigeait divers aspects de la religion musulmane et de la société algérienne. En un mot, il militait pour un islam moderne.

    Quant à Madame Inâam Bayoud dont je n’ai pas lu le livre mais un résumé et des critiques positives et surtout négatives et ordurières, il me semble que notre religion pour elle n’est pas le sujet de critiques. Il est seulement rapporté dans ce roman l’existence d’une femme musulmane prise dans le tourment des terribles évènements de 1990.

    D’un coté, c’est une remise en cause de dogmes islamiques et de l’interprétation de textes religieux. De l’autre, le récit, vécue ou non (je ne sais pas), d’une femme musulmane affrontant des situations difficiles pendant une guerre civile et religieuse atroce. Ce qui revient à dire que Saïd B. est condamné parce qu’il conteste certains dogmes de la religion alors que Inâam B. est vitupérée parce qu’elle conte les aventures d’une femme dont la conduite n’est pas conforme à celles que nous sommes sensés tenir en tant que musulmans (es) exemplaires.

    De fait, dans notre pays, la religion a pris l’importance que l’on connait dans la formation citoyenne de la jeunesse. Il est aussi permis à l’imam de la Mosquée d’Alger d’assister au Conseil des Ministres. Cela démontre le contraire de votre affirmation. Nous sommes revenus au temps de la gouvernance d’avant 1830. L’histoire, dans notre cas , a fait marche arrière… Nous sommes dans un société arabo islamique.

    Abou Stroff
    31 juillet 2024 - 7 h 19 min

    « Retour historique sur les célèbres livres français censurés, interdits ou condamnés » titre K. M..

    je pense que, dans toute société, il y a une bien pensance (i. e. une idéologie) dominante qui reflète des rapports de force entre diverses classes sociales aux intérêts antagoniques et qui décide de ce qui est « bon » et de ce qui est « mauvais » pour la « plèbe » qui n’est pas censée pouvoir différencier entre le « bien » et le « mal ».

    ceci étant dit, en quoi une énumération de livres français censurés, interdits ou condamnés en france de jadis (le dernier ouvrage censuré et cité par K. M. remonte à 1959), concerne t elle la condamnation, en 2024, du livre de Inâam Bayoud par, ……………………. essentiellement, la vermine islamiste?

    je pense que rien ne justifie cette « analyse » comparative et que nous (les algériens d’Algérie) n’avons, au moment présent, qu’un seul ennemi à abattre et qui n’est autre que la vermine islamiste qui trouve des relais, pour ne pas dire des alliés*, au sein même du pouvoir en place.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que cette levée de bouclier de la part de la vermine islamiste concernant le livre de Inâam Bayoud me rappelle, entre autres, l’histoire de l’islamologue Saïd Djabelkhir qui a été poursuivi en justice par des hurluberlus (dont un soi disant professeur en informatique) pour outrage à la religion, alors qu’en tant qu’universitaire, il ne faisait que son travail d’universitaire en remettant en cause certains dogmes.
    en termes crus, je pense que nous assistons à un nième épisode de la lutte à mort entre un monde ancien (le monde de la rente qui tourne en rond, du paraître qui cache l’être minable, de la derwacha, du « nifak », des tartufferies, etc.) qui ne veut pas mourir et le monde nouveau (le monde du travail qui humanise l’être de l’homme, de la production, de l’innovation, de la congruence entre l’être et le paraître, etc.) et cette lutte doit se solder par la victoire de l’un des mondes et la mort de l’autre monde, sans qu’il puisse y avoir une autre alternative.

    wa el fahem yefhem.

    * je pense que la vermine islamiste est, dans les faits, non seulement un allié du pouvoir en place, mais est partie prenante du pouvoir en place et représente, avec le pouvoir en place, le monde ancien qui ne veut pas mourir mais qui mouura nécessairement car, l’histoire, malgré des couacs, ne fait jamais marche arrière.

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