Ahmed Attaf lance une nouvelle mise en garde aux dirigeants politiques français
Par Abdelkader S. – Le ministre des Affaires étrangères est revenu, dans une conférence de presse animée ce mercredi au siège du ministère, sur l’affaire du retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Paris.
Ahmed Attaf a indiqué qu’il ne s’agissait là que d’une première étape, laissant entendre qu’une série d’autres mesures allaient suivre, sans donner plus détails. Le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que cette procédure existe dans les usages diplomatiques, laquelle consiste non pas à rappeler l’ambassadeur pour des consultations, mais à baisser le niveau de représentativité en guise de contestation. Il ne s’agit pas, non plus, d’une rupture totale des relations diplomatiques, a-t-il précisé.
Ahmed Attaf répond ainsi indirectement à l’ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt, qui a prétendu que le retrait d’un ambassadeur était une hérésie et que seul le rappel était faisable dans les relations entre Etats, multipliant les interventions sur les réseaux sociaux pour discréditer et minimiser la décision de l’Algérie de réagir avec fermeté à la violation par la France du droit international dans le dossier sahraoui.
Il faudra donc s’attendre à d’autres mesures de rétorsion, notamment dans le domaine économique, l’Algérie détenant plus d’atouts que la France en la matière. Cette dernière, dont la seule «arme» est celle des visas qui ont, de toute façon, déjà été réduits de manière drastique depuis plusieurs années, sera la plus grande perdante dans son choix hasardeux de s’aligner sur le Maroc qui ne peut offrir que le tourisme sexuel à sa classe politique déliquescente et le pillage des ressources naturelles sahraouies. Ce dernier point étant la cause essentielle de la reconnaissance implicite par le régime d’Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara Occidental, à travers le soutien au plan d’autonomie que le Makhzen cherche à imposer à la communauté internationale à travers ses protecteurs américain, français, émirati et israélien.
La France, tout en affirmant appuyer cette option dénoncée par l’Algérie, qui milite pour le respect des résolutions des Nations unies, n’en joue pas moins sur les mots, en assurant qu’elle appelait à une solution politique négociée et acceptée par les parties au conflit. Emmanuel Macron, qui se trouve dans une situation peu enviable depuis la bérézina électorale subie lors des dernières législatives, surfe sur ses «en même temps» et «quoi qu’il en coûte», dans une question internationale sensible, ne semblant pas avoir retenu la leçon de la catastrophe à laquelle ce concept, qui consiste à tenir le bâton par le milieu et à foncer tête baissée sans réfléchir aux conséquences, a conduit son pays à la dérive.
L’Algérie va-t-elle couper le gaz à la France, dans ce contexte de grave crise énergétique qui frappe l’Europe de plein fouet, depuis le début de la guerre en Ukraine ? Cette mesure extrême a été évitée dans la crise similaire qui l’a opposée à l’Espagne. Mais elle demeure une carte à ne pas négliger au cas où le pouvoir français persisterait dans ses actions subversives et inamicales à l’égard d’une Algérie dont les avancées dans divers domaines et la multiplication des partenariats stratégiques avec des pays autrement plus puissants que la France, à savoir la Russie et la Chine, en font désormais un Etat du Sud avec lequel il faudra compter et, surtout, se comporter autrement.
A. S.
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