France, Maroc, Mali, assassinat d’Ismaïl Haniyeh, colonisation : Ahmed Attaf fait le point
L’Algérie a condamné «fermement» l’assassinat, mercredi, d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de résistance islamique Hamas, dans une frappe sioniste à Téhéran, en Iran, en marge de sa participation à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien.
«Nous condamnons fermement cet attentat terroriste lâche et abject commis par les forces d’occupation sionistes, qui continuent de fouler aux pieds les règles humanitaires, juridiques, politiques et morales les plus élémentaires», a dit le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors d’une conférence de presse au siège du ministère.
«C’est la politique de la terre brûlée érigée par l’entité sioniste en plan et stratégie reposant sur l’escalade tous azimuts : Gaza, Cisjordanie, Yémen, Liban, Syrie et Iran», a-t-il ajouté. Par cette politique de la terre brûlée, l’entité sioniste a voulu «plonger la région tout entière dans une spirale de guerres dont le seul bénéficiaire est l’occupant sioniste au détriment de la sécurité, de la stabilité et de la paix régionales», a estimé le ministre des Affaires étrangères.
«Un cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas»
Le ministre a, par ailleurs, affirmé que la reconnaissance par la France de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental s’apparentait à «un cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas». «Considérer le plan d’autonomie marocain comme la seule et unique solution à la question du Sahara Occidental revient à écarter tout effort visant à trouver une solution alternative à cette question, conformément aux résolutions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité à l’élaboration et à l’adoption desquelles la France a participé», a-t-il ajouté.
Une initiative africaine à l’ONU pour la criminalisation de la colonisation
Dans le même sillage, le ministre a fait état d’une initiative de l’Union africaine à l’ONU pour la criminalisation de la colonisation, assurant que l’Algérie sera parmi ses premiers défenseurs. Il a précisé que «lorsqu’il est question de colonisation en général et de colonisation française en particulier, je suis de ceux qui plaident en faveur d’une action internationale collective pour que nous prenions, en tant que pays africains et non africains, l’initiative de criminaliser la colonisation au niveau des organisations internationales». «Il existe une initiative au sein de l’Union africaine pour la criminalisation de la colonisation à l’ONU. L’Algérie sera parmi ses premiers défenseurs», a affirmé le ministre, soulignant que le prochain sommet africain abordera ce dossier et prendra des décisions en la matière. L’initiative aura un retentissement «plus large» et «plus fort» dans le cadre d’une «action collective en tant qu’Africains, d’autant que le continent a souffert du colonialisme», a-t-il soutenu.
Le règlement du conflit au Mali est politique et non militaire
Abordant la crise malienne, Ahmed Attaf a fait savoir que le règlement du conflit entre les frères au Mali ne saurait être militaire mais «uniquement politique». Répondant à une question lors d’une conférence de presse au siège du ministère, il a rappelé la teneur du communiqué officiel de l’Algérie suite à la dénonciation par le gouvernement malien de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dans lequel elle avait mis en garde contre un éventuel retour de la guerre civile dans ce pays frère. L’Algérie avait insisté dans ce communiqué sur trois données qu’elle juge encore «essentielles», notamment le fait que l’accord en question «a préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali et l’unité nationale de ce pays frère».
Soulignant que la dénonciation de cet accord «porte préjudice à tous les acquis réalisés dans ce pays», le ministre a dit que «tout ce que l’Algérie redoutait est aujourd’hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile contre laquelle elle avait mis en garde». Cela étant, «l’Algérie a affirmé qu’elle ne pouvait pas tourner le dos à ce qui se passe au Sahel et continue de suivre avec inquiétude la situation, en étant disposée politiquement à toujours contribuer à la sécurité, à la stabilité et à la paix dans la région», a affirmé Attaf. «L’Algérie s’est opposée aux guerres préventives car il s’agit de concepts coloniaux auxquels notre pays ne saurait souscrire aussi facilement», a-t-il soutenu.
R. N.
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