Retrait de l’ambassadeur : l’Algérie en maître du jeu, Macron dans le pétrin diplomatique
Une contribution de Nazim Maïza – En réponse à la reconnaissance par la France du plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris.
La représentation diplomatique algérienne en France sera désormais assurée par un chargé d’affaires, comme l’indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Cette réaction diplomatique souveraine et néanmoins prévisible pourrait entraîner des répercussions économiques importantes pour l’Hexagone.
Plutôt que de rétablir des relations avec des partenaires stratégiques comme l’Algérie, le gouvernement Macron a opté pour d’autres orientations, affaiblissant ainsi la politique extérieure française. Parmi ses choix controversés figure une prise de position officielle, influencée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), sur les massacres en Palestine occupée, notamment à Gaza, ce qui a exacerbé les tensions diplomatiques avec plusieurs pays et suscité des critiques internes.
Il est désormais clair que la position pro-marocaine de la France répond à des impératifs économiques spécifiques, le Crif ayant des intérêts majeurs dans Al-Mada (anciennement SNI), société du roi du Maroc. Cette relation met en exergue l’interaction entre les intérêts économiques et les choix diplomatiques de la France.
De son côté, l’Algérie, grâce à sa gestion prudente des questions internationales, renforce son influence internationale. Elle a consolidé ses liens avec des partenaires européens comme l’Italie, avec laquelle les échanges commerciaux sont en pleine expansion, et a joué un rôle clé dans le renouveau des relations entre l’Italie et la Chine.
De nombreux pays, dont la Belgique, se sont également ralliés à la position algérienne en soutien à la Palestine occupée, contrastant avec la position française plus mercantiliste.
Cependant, les positions controversées de la France ne reflètent pas le sentiment populaire français, souvent critique face aux prises de position officielles sur le Sahara Occidental et la Palestine occupée.
Certains analystes politiques estiment que la crise entre l’Algérie et la France sera difficile à gérer pour Macron, dans un contexte où de nombreux Français, y compris des figures politiques de premier plan, jugent qu’il a ridiculisé le pays avec la gestion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.
Ce spectacle, jugé immoral, a terni l’image de la France, suscitant des critiques sévères, y compris de Donald Trump, qui a qualifié la cérémonie de honte. Cette débâcle, combinée aux tensions diplomatiques croissantes, compliqueront les efforts de Macron pour restaurer l’image de la France.
Par ailleurs, le gouvernement est en crise politique, avec des tensions croissantes autour de la nomination d’un Premier ministre.
Quid des déplacements des centaines de milliers de Français binationaux de la France et l’Algérie et vice-versa, surtout en cette période de vacances ?
Les tensions et les répercussions sociales pourraient s’intensifier en France, aggravant les défis auxquels le prochain gouvernement Macron devra faire face…
N. M.
Editorialiste pour LQC
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