L’avocat d’Imane Khelif révèle les noms cités dans la plainte pour harcèlement
Par Houari A. – J. K. Rowling et Elon Musk sont tous deux cités dans une plainte pénale déposée auprès des autorités françaises pour des actes de cyberharcèlement aggravé contre la boxeuse algérienne et nouvelle championne olympique Imane Khelif. «Nabil Boudi, l’avocat de Khelif, basé à Paris, a confirmé que les deux personnalités étaient mentionnées dans le corps de la plainte, postée vendredi au centre de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris», rapporte le média américain Variety.
«La plainte a été déposée contre X, ce qui garantit que le parquet a toute la latitude pour pouvoir enquêter contre toutes les personnes, y compris celles qui auraient pu écrire des messages haineux sous des pseudonymes», précise le site, qui ajoute que la plainte mentionne néanmoins des personnalités célèbres et controversées.
«J. K. Rowling et Elon Musk sont cités dans la plainte, entre autres», a déclaré Me Nabil Boudi, en affirmant que Donald Trump ferait partie de l’enquête. «Trump a tweeté, donc qu’il soit nommé ou non dans notre procès, il sera inévitablement examiné dans le cadre de l’accusation», a-t-il fait savoir.
«La plupart des attaques contre la championne olympique algérienne ont été lancées via les réseaux sociaux, notamment sur X (ex-Twitter), et la controverse s’est intensifiée lorsque des personnalités de premier plan sont intervenues dans la mêlée. Dans un message adressé à ses 14,2 millions d’abonnés, l’écrivaine britannique J. K. Rowling a publié une photo du combat de Khelif avec la boxeuse italienne Angela Carini, accusant la première d’être un homme qui appréciait la détresse d’une femme qu’il venait de frapper à la tête», écrit Variety. «Elon Musk, quant à lui, ajoute le média américain, a partagé un message du nageur Riley Gaines qui affirmait que les hommes n’ont pas leur place dans le sport féminin.» Quant au propriétaire de X, il a cosigné le message en écrivant : «Absolument», rappelle le site, en notant que «Trump a publié un message avec une photo du combat avec Carina accompagnée du message : Je garderai les hommes à l’écart du sport féminin !»
L’avocat a déclaré au site que «bien que la plainte mentionne des noms, ce que nous demandons, c’est que le parquet enquête non seulement sur ces personnes, mais sur quiconque, selon ce qu’il juge nécessaire. Si l’affaire est portée devant le tribunal, ils seront jugés». Il a également affirmé que «si la plainte a été déposée en France, elle pourrait viser des personnalités étrangères», soulignant que «le parquet de lutte contre les discours de haine en ligne a la possibilité de formuler des demandes d’entraide judiciaire avec d’autres pays». Il a ajouté, dans une déclaration exclusive à Variety, qu’il existait des accords avec l’équivalent américain du parquet français de lutte contre les discours de haine en ligne.
«Logan Paul [boxeur et vidéaste américain, ndlr] a également été l’un des premiers à attaquer Khelif sur les réseaux sociaux avant de supprimer son message diffamatoire et d’admettre qu’il «pourrait être coupable de diffusion de fausses informations». Or, l’avocat de la médaillée d’or aux derniers Jeux olympiques a expliqué que «de telles excuses – y compris celles que Khelif a reçues personnellement de personnalités éminentes qui ont tweeté des commentaires désobligeants – ne changeraient rien à l’enquête». «La plainte est déposée et les faits demeurent», a-t-il insisté.
Me Nabil Boudi a, par ailleurs, fait remarquer que la plainte visait les auteurs des publications sur les réseaux sociaux et non les plateformes elles-mêmes, indique encore Variety. «C’est la responsabilité des législateurs d’imposer des sanctions aux plateformes, pas la nôtre», a-t-il déclaré, en faisant constater que «les cas de cyberharcèlement sont désormais pris beaucoup plus au sérieux par les autorités judiciaires» et que, «dans certains cas, il y a des peines de prison».
H. A.
Comment (32)