Derrière le vernis

Macron vernis
«Partenariat» France-Afrique : un intérêt à sens unique. D. R.

Par A. Boumezrag – Dans l’économie mondiale, la relation entre le Nord et le Sud est souvent présentée comme un partenariat destiné à promouvoir le développement et à réduire les inégalités. Mais derrière ce vernis de coopération se cache une réalité bien plus sombre, où les richesses du Sud sont détournées, mal gérées et souvent gaspillées par le Nord. Quand le Sud pêche, le Nord vide la mer, illustration parfaite de cette dynamique perverse où les efforts du Sud sont souvent réduits à néant par les actions du Nord.

Les pays du Sud, souvent riches en ressources naturelles, fournissent au Nord les matières premières nécessaires à sa croissance économique. Pourtant, au lieu d’utiliser ces richesses pour leur propre développement, ces nations voient leurs ressources dilapidées par un Nord qui semble plus soucieux de préserver ses intérêts que de contribuer à un développement équitable. Le Sud pêche les poissons, mais c’est le Nord qui vide la mer, laissant derrière lui un océan de pauvreté et de désespoir.

Cette situation est particulièrement évidente dans les économies rentières du Sud, où les revenus tirés des ressources naturelles, au lieu d’être réinvestis dans le développement local, sont souvent captés par des élites corrompues ou détournés pour financer des projets inutiles et budgétivores. La bureaucratie pléthorique, gangrenée par la corruption, ne fait qu’aggraver la situation, freinant toute tentative de réforme ou d’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Le Nord n’est pas seulement un acteur passif dans ce scénario. Par son soutien à des régimes autoritaires et sa complicité avec des structures de pouvoir locales, il contribue activement à maintenir le statu quo. Les institutions financières internationales, les grandes entreprises et même certaines ONG sont parfois complices de ce système, en imposant des conditions qui perpétuent la dépendance et l’inégalité. L’argent du Sud, lorsqu’il revient sous forme d’investissements ou d’aides, est souvent mal utilisé, servant davantage les intérêts du Nord que ceux des populations locales.

Les conséquences de cette dynamique sont désastreuses. Les économies du Sud restent sous-développées, incapables de se diversifier ou de créer des emplois durables. Les infrastructures sont insuffisantes, l’éducation et la santé sont négligées, et les populations locales continuent de vivre dans la pauvreté, malgré les immenses richesses de leur sous-sol.

Le cycle de dépendance se renforce, créant un environnement propice à la corruption, à l’autoritarisme et à l’injustice sociale. Le Nord, de son côté, continue de prospérer, utilisant les ressources du Sud pour financer son propre développement, tout en prétendant apporter une aide bienveillante.

Pour que le Sud puisse réellement bénéficier de ses richesses, il est essentiel de repenser les dynamiques économiques mondiales, de promouvoir une gestion transparente et responsable des ressources et de s’assurer que les richesses du Sud profitent avant tout à ceux qui en ont le plus besoin. Ce n’est qu’en brisant ce cycle de dépendance et d’exploitation que le Sud pourra enfin récolter les fruits de ses efforts.

La véritable prospérité ne peut être atteinte tant que les ressources du Sud sont exploitées et épuisées par les actions du Nord. Pour que le développement soit réel et durable, il est crucial que les richesses soient gérées de manière équitable, garantissant que les bénéfices reviennent d’abord à ceux qui ont fourni les ressources.

Cela signifie que pour que les pays du Sud puissent vraiment se développer et améliorer leurs conditions de vie, il est essentiel que les ressources naturelles et les richesses qu’ils possèdent ne soient pas simplement exploitées et siphonnées par les pays du Nord. Au lieu de cela, les ressources doivent être gérées de manière juste et équitable.

En d’autres termes, les pays du Sud devraient pouvoir bénéficier pleinement de leurs propres ressources sans qu’elles soient détournées ou mal utilisées. Les pays du Nord devraient, quant à eux, éviter de profiter de cette situation pour extraire des ressources sans en partager les bénéfices ou sans contribuer de manière constructive au développement du Sud.

Une gestion équitable des ressources signifie que les bénéfices doivent revenir principalement aux pays qui fournissent ces ressources, permettant ainsi leur développement économique et social durable.

En fin de compte, pour que le développement soit authentique et bénéfique, il faut une répartition juste des richesses et des bénéfices issus des ressources naturelles.

A. B.

 

Comment (2)

    Abou Stroff
    1 septembre 2024 - 7 h 08 min

    « En fin de compte, pour que le développement soit authentique et bénéfique, il faut une répartition juste des richesses et des bénéfices issus des ressources naturelles. » conclut A. B..

    contrairement à l’auteur, je pense que, pour que « le développement soit authentique et bénéfique » au sein d’une économie capitaliste mondialisée, il faut que les puissances capitalistes, en particulier et les capitalistes, en général exploitent au maximum les économies du Sud, en particulier et les travailleurs au sens large, en général dans le cadre d’un système de contraintes qui empêche les peuples du sud, en particulier et les travailleurs, en général de prendre conscience de leur état d’exploités et d’asservis.

    en termes crus, les capitalistes,en général et leurs idéologues, en particulier doivent tout faire pour divertir les travailleurs exploités où qu’ils se trouvent, grâce à divers stratagèmes dont, entre autres, le sexe, d’une part et la religion d’autre part.

    ceci étant dit, concernant la société capitaliste, méditons la sentence suivante:

    « L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
    Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
    En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
    L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. »
    Günther Anders, « L’Obsolescence de l’homme », 1956

    reconnaissons que ce qu’avance Günther Anders n’a rien à voir avec le monde des Bisounours que nous fait miroiter A. B..

    Anonyme
    31 août 2024 - 11 h 49 min

    Reste à savoir, qui pèse le plus dans l´équation, les resources minières ou les resources cérébrales (know how).
    Si selon vous, une gestion équitable des ressources signifie que les bénéfices doivent revenir principalement aux pays qui fournissent ces ressources que reste-t-il alors aux pays qui investissent dans la haute technologie nécessaire à la transformation de ces recources minières!?
    Depuis quand la matière est-elle supérieure à l esprit, à l´intelligence!?
    Celui qui veut bénéficier peinement de ses resources naturelles, n a qu´à faire fonctionner ses méninges pour transformer soi-meme ces resources, sinon tu payes le prix demandé et tu n a qu´à en vouloir `toi-meme, si dans l´équation tu es perdant.

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