1er Forum parlementaire Indonésie-Afrique : l’Algérie défend son agenda

Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a rappelé, dimanche, la responsabilité qui incombe au Conseil de sécurité dans la protection du peuple palestinien, appelant à accélérer la décolonisation au Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique.

Dans une allocution lue en son nom par le président de la Commission des affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Communauté nationale à l’étranger du Conseil de la nation, Mohamed Amroune, lors des travaux du 1er Forum parlementaire Indonésie-Afrique, qui se tient à Bali sous le thème «Etablir un partenariat parlementaire entre l’Indonésie et l’Afrique au service du développement», Goudjil a mis en avant l’importance de cet espace privilégié qui a vocation à consacrer la diplomatie parlementaire et à renforcer la coopération entre les deux parties au service d’un développement mutuellement bénéfique.

Il a, à cette occasion, salué les relations afro-indonésiennes, qui reposent, a-t-il dit, sur un héritage historique commun marqué par une amitié forte, la confiance mutuelle et la solidarité, incarnant le soutien considérable que l’Indonésie n’a pas hésité à apporter aux mouvements de libération, dont la Révolution algérienne.

«Compte tenu de la situation erratique et tendue sur le plan international, ce 1er Forum parlementaire Indonésie-Afrique arrive à point nommé pour discuter des moyens de développer la coopération entre les deux parties et de trouver des solutions qui permettent de pallier l’échec du système de sécurité collective et de remédier à l’impuissance du multilatéralisme face à la prédominance de la logique du recours à la force et aux interventions militaires au détriment des solutions pacifiques et diplomatiques», a estimé le président du Conseil de la nation.

«Mon pays, l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, a affirmé maintes fois que la situation dans les Territoires palestiniens occupés et à Gaza ne peut être passée sous silence», a-t-il dit, jugeant impératif de «rappeler ici la responsabilité qui incombe au Conseil de sécurité dans la protection du peuple palestinien» et de «plaider pour que l’occupation sioniste réponde de ses crimes et de ses violations du droit international».

«Alors que nous évoquons les mouvements de libération et la Conférence de Bandung, nous ne pouvons ignorer la persistance du fait colonial au Sahara Occidental occupé», a-t-il en outre soutenu, appelant à «accélérer la décolonisation dans la dernière colonie en Afrique».

Renforcer l’indépendance de la décision politique africaine à travers l’indépendance de la décision économique

Dans ce contexte, Goudjil a mis la lumière sur le soutien apporté par l’Indonésie à la Révolution algérienne et les résultats de la Conférence de Bandung dans l’établissement des relations afro-asiatiques et la constitution du premier noyau du Mouvement des non-alignés (MNA), soulignant le poids politique, économique et géopolitique dont jouit l’Indonésie aux niveaux régional et mondial.

Eu égard à l’importance des relations entre l’Indonésie et l’Afrique, Goudjil a estimé que «ce 1er Forum parlementaire Indonésie-Afrique contribuera à raviver leur histoire commune et jouera un rôle majeur dans la redynamisation de ces relations historiques, notamment en matière de développement socioéconomique». Et de rappeler que «l’Algérie ne cesse de plaider pour le renforcement de l’indépendance de la décision politique du continent africain à travers l’indépendance de la décision économique, de même qu’elle œuvre inlassablement à soutenir toutes les initiatives favorisant le renforcement de l’intégration économique et commerciale du continent, que ce soit au titre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) ou dans le cadre du libre-échange, sachant que l’Algérie a signé, en mars 2018, l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et les trois protocoles relatifs au commerce des biens, au commerce des service et au règlement des conflits, avant la ratification de l’accord portant création de cette zone de libre-échange.

«L’Algérie a adopté et mis en œuvre plusieurs initiatives et stratégies visant à consolider le développement socioéconomique en Afrique, donnant lieu à de multiples investissements dans divers domaines», a-t-il ajouté, rappelant, par là même, que «sur décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a alloué, en 2023, un montant d’un (1) milliard de dollars à des projets de développement en Afrique, par le biais de l’Agence algérienne de coopération internationale, créée en 2020 pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) dans le continent africain».

«C’est pourquoi, il nous appartient, en tant que parlementaires représentant nos peuples, de réfléchir aux mesures concrètes à mettre en œuvre pour dynamiser et densifier les relations entre l’Afrique et l’Indonésie au niveau parlementaire et dans d’autres domaines», a soutenu Goudjil, insistant sur «la nécessité de développer les relations économiques entre les deux parties à travers la promotion des investissements directs et le développement des échanges commerciaux et des possibilités de coopération, de partenariat et d’investissement».

Il a aussi souligné l’importance de «permettre à l’Afrique d’accéder aux outils et aux moyens à même de favoriser son développement», insistant notamment sur «le transfert de technologie et la réduction du fossé numérique avec le reste du monde».

Le président du Conseil de la nation a également plaidé pour «la préservation de la nature privilégiée des relations afro-indonésiennes et l’intensification de la coordination dans différents cadres de coopération multilatéraux, notamment l’Organisation des Nations unies et le Mouvement des non-alignés».

R. N.

 

 

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