Attaque de Tinzaouatène : la réponse de l’Algérie aux graves accusations du Mali
Par Abdelkader S. – Le représentant de l’Algérie à l’ONU a répondu aux affirmations de son homologue malien, qui a implicitement accusé l’Algérie d’ingérence et explicitement de «soutenir les groupes terroristes». Le diplomate algérien a dû faire une mise au point pour réagir à l’intervention du représentant permanent du Mali sur la déclaration prononcée par Rachid Bladehane dans le contexte d’une réunion consacrée au 75e anniversaire des Conventions de Genève. «L’intervention de l’ambassadeur [d’Algérie] était claire, elle correspondait parfaitement au contexte», a-t-il corrigé.
«Maintenant, je me vois obligé de répéter pour expliquer au représentant du Mali le contenu de cette déclaration et la démarche sur laquelle elle repose. Ces précisions et ces explications correspondent au présent, au passé et à l’avenir», a poursuivi le représentant de l’Algérie, selon lequel «l’objectif était de témoigner du rôle de l’Algérie avec ses voisins et frères au Mali» . «Il n’y a jamais eu de moment où l’Algérie ait eu l’intention de causer quelque tort que ce soit à l’Etat du Mali», a-t-il insisté, en attirant l’attention de l’assistance sur « la nécessité de faire la différence entre des actes terroristes et des actes de résistance légitimes», pour remettre les propos de son collègue à Genève dans leur contexte. «Il s’agissait d’une déclaration très claire qui mettait l’accent sur le fait que personne ne devait douter de la définition internationale du terrorisme», a-t-il appuyé, en insistant sur le fait que «l’Algérie a une expérience de la lutte antiterroriste et jamais, en aucune circonstance, l’Algérie n’a encouragé le terrorisme».
«Je voudrais souligner que l’Algérie a toujours recherché ce qui respectait les intérêts du Mali et de son peuple», a-t-il poursuivi en concluant que «nous n’intervenons pas dans les processus décisionnels au Mali et dans les choix que font nos chers voisins dans ce pays».
Le représentant du Mali avait auparavant pointé du doigt l’Algérie en proférant des accusations insensées contre notre représentant à Genève qui aurait, a-t-il allégué, «fait une affirmation infondée», «colporté à la légère des informations de presse non vérifiées» et «s’est fait le relais de la propagande des terroristes dans notre région» (sic).
Le représentant du Mali avait, enfin, exhorté l’Algérie à «adopter une attitude plus respectueuse du Mali et de son peuple, conformément aux relations séculaires de bon voisinage, de fraternité, d’amitié et de coopération qui ont toujours existé». D’où la réponse indispensable de l’Algérie pour lever toute équivoque quant à son rôle constructif, basé sur la non-ingérence dans les affaires internes des pays voisins, et à sa position immuable fondée sur l’appel permanent au dialogue et à l’évitement du recours aux armes pour le règlement des crises.
A. S.
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