Affaire du fioul algérien : le magazine Jeune Afrique a-t-il lâché son plumitif ?
Par Nabil D. – Bien que commandité par le régime marocain, l’article sur le fioul livré par l’Algérie au Liban pour faire face à la grave crise énergétique dans ce pays semble avoir eu l’effet contraire à celui escompté, à savoir semer la zizanie entre les deux pays. En effet, c’est sur les réseaux sociaux que celui qui en a endossé la responsabilité a réagi pour confirmer les informations qui lui ont été fournies, documents à l’appui, par ses «sources», à savoir les services secrets marocains. Des documents consistant en des accords signés entre la compagnie nationale Sonatrach et les responsables du secteur pétrolier libanais. Dans Jeune Afrique, pas un mot sur le tsunami qui a suivi cette machination grotesque qui a achevé de discréditer le média du binôme Amir Ben Yahmed et François Soudan.
Dans sa réponse, teintée d’une colère sourde et d’une frustration difficile à dissimuler, l’auteur de l’article incriminé tente de convaincre de la véracité de l’information selon laquelle le gouvernement libanais aurait revendu le fioul algérien aux enchères, mais il n’aura eu en retour qu’une série de réponses d’internautes qui l’ont ridiculisé. En effet, ces derniers lui ont rappelé que le ministre libanais de l’Energie avait clairement indiqué que le fioul algérien étant incompatible avec les installations libanaises, il fallait trouver un moyen pour y remédier au plus vite. Si, dès lors, le gouvernement libanais a décidé de troquer la cargaison contre une autre, achetée d’Irak ou d’ailleurs, cela ne pose aucun problème.
Dans son article commandé, l’auteur laisse entendre que les responsables libanais auraient revendu le fioul en haute mer pour se remplir les poches. Des images montrant le navire algérien accostant au port de Tripoli après que la tempête qui l’en avait empêché la veille s’est calmée ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux, mettant fin définitivement à la polémique créée par le régime marocain dont la grotesque opération de désinformation enregistre ainsi un cinglant échec qui s’ajoute à ceux nombreux de sa diplomatie.
Des commentateurs ont été jusqu’à soutenir que le Liban était libre de faire du fioul algérien ce que bon lui semblait, à partir du moment où il a reçu ce don de l’Algérie sans que cette dernière ait demandé une quelconque justification sur l’usage qui allait en être fait. L’Algérie a pris la décision de voler au secours de ce pays ami en l’aidant à éviter de plonger dans le noir total sans demander quoi que ce soit en retour, comme l’avait expliqué le journaliste Sami Kleib dans un récent entretien à un média libanais. Un entretien durant lequel il rappelait les aides incalculables consenties par l’Algérie de façon spontanée et sans aucune arrière-pensée.
N. D.
Comment (28)