La Grande-Bretagne : pays crado, peuplé de clodos, n’attire plus que des clandos
Une contribution de Khider Mesloub – Le Brexit et la pandémie de Covid, sur fond d’une crise économique systémique matérialisée par la paupérisation de la population et la dégradation des infrastructures, auront achevé le tourisme en Grande-Bretagne.
Selon un nouveau rapport du Centre for Economics and Business Research (CEBR), la Grande-Bretagne n’attire plus de touristes. Le nombre d’étrangers à traverser la Manche pour les vacances a considérablement chuté ces dernières années.
Globalement, le nombre de visiteurs nord-américains et européens a diminué. De même, celui des visiteurs venus d’ailleurs dans le monde. Les voyages d’affaires ont également fortement baissé. Et les rares étrangers impécunieux qui s’aventurent dans ce pays en ruine dépensent très peu, tant le coût de la vie est élevé.
Dans un article paru le 19 août dernier, le quotidien britannique The Telegraph s’interrogeait sur les raisons de cette dégringolade du tourisme en Grande-Bretagne.
En premier lieu, le quotidien britannique évoque la cherté des vacances. Le coût de la vie en Grande-Bretagne, pays en voie de sous-développement, est en effet très élevé pour les touristes. Que dirait-on alors de la population britannique paupérisée et déclassée, incapable de se nourrir décemment, se loger, se chauffer, se soigner, faute de moyens pécuniaires et de structures médicales et hospitalières ?
Depuis quinze ans, son pouvoir d’achat dégringole, son espérance de vie baisse. Le Royaume-Uni plonge dans une pauvreté historique. Les écarts entre riches et pauvres ont retrouvé des niveaux proches de l’ère victorienne. Les inégalités se sont considérablement accrues au sein de la société britannique. Le pays n’a jamais été aussi inégalitaire.
En septembre 2023, un rapport publié par Centre for Social Justice notait que «38% des bénéficiaires d’aides sociales avaient un emploi, ce qui signifie que leurs revenus ne sont pas suffisants [pour vivre] sans le soutien du système d’aide sociale». Ainsi, la dégradation des conditions de nombreux emplois joue un rôle central dans l’accroissement de la pauvreté.
L’an dernier, du fait notamment de la flambée de l’inflation, le nombre des sans-abris qui dorment dans la rue a augmenté de quasiment 30%. En 2022, quelque 300 000 ménages anglais sont devenus sans-abri, dont 104 460 familles avec enfants. Soit dit en passant, le nombre d’enfants en situation de pauvreté a atteint un niveau inédit. 4,3 millions d’enfants vivent dans des ménages aux faibles revenus. Plus généralement 21% de la population britannique est en situation de pauvreté en 2024, soit 14,3 millions de personnes. Le Royaume-Uni connaît sa «plus longue période de baisse du niveau de vie depuis le début des relevés en 1955».
Signe des temps, en plein XXIe siècle, en 2024, le Royaume-Uni connaît une recrudescence des cas de scorbut, de gale ou encore de rachitisme : des maladies de l’ère victorienne associées à la malnutrition et à la pauvreté. Ainsi, le Royaume-Uni est devenu un pays crado peuplé de clodos.
Pour revenir à la question du tourisme, de nos jours, le Royaume-Uni ne constitue pas une destination touristique pour les vacanciers désargentés, disposant d’un petit budget. Selon le classement du Forum économique mondial, le pays se situe au 113e rang sur 119 pays en termes de compétitivité des prix des voyages et du tourisme.
En tout cas, le Royaume-Uni, du fait de la cherté de la vie, de la dégradation des infrastructures et de la vétusté des ouvrages publics, reste moins attractif que ses voisins européens.
Selon le rapport du CERH, le pays «est à la traîne par rapport à ses concurrents les plus proches en tant que destination touristique».
Les prix des transports et de la nourriture sont particulièrement élevés dans le pays. Selon les estimations du CEBR, en 2024, les prix au Royaume-Uni devraient être 23,5% plus élevés qu’en 2019 : les coûts d’hébergement augmenteront de 35,8%, ceux des restaurants de 28,7% et les tarifs aériens de 47,6%.
La perception de la Grande-Bretagne par les touristes aura contribué également à la baisse du tourisme. «La Grande-Bretagne est toujours bien classée pour son histoire et son patrimoine, sa culture contemporaine et ses sports, mais les perceptions ne sont pas aussi fortes pour sa beauté naturelle et son accueil. Ce dernier est un facteur essentiel dans le choix d’une destination», a déclaré Patricia Yates, PDG de VisitBritain.
«Notre réputation en matière d’accueil est mauvaise et étant donné que les deux plus grandes questions pour les voyages internationaux sont : serai-je le bienvenu ? et le rapport qualité-prix sera-t-il bon ? Le Royaume-Uni n’attire pas en ce moment», a souligné Joss Croft, PDG de UKInbound.
«La TVA sur l’hospitalité est plus élevée que quasiment partout en Europe et le Royaume-Uni a également supprimé les achats hors taxe, ce qui fait que les pays concurrents offrent un meilleur rapport qualité-prix (l’Etat des riches a besoin d’argent pour financer son économie de guerre et ses dépenses militaires : note de l’auteur). Les visiteurs viennent, mais ils passent moins de temps dans le pays et dépensent moins d’argent ici», a-t-il ajouté.
Dans ce pays devenu crado, dorénavant composé de clodos, si le nombre d’étrangers à traverser la Manche pour les vacances a considérablement chuté ces dernières années, en revanche ce pays continue à attirer des clandos.
A croire que ces migrants clandos, en se ruant, au péril de leur vie, dans ce pays crado, peuplé dorénavant de clodos, sont conscients de retrouver, non pas l’eldorado, mais le climat social et économique de leur pays d’origine : la pauvreté, les conditions d’exploitation salariales esclavagistes, l’économie informelle, l’entre-soi communautaire misérabiliste, la ghettoïsation culturelle, l’aliénation cultuelle.
Le Royaume-Uni est un concentré du Tiers-Monde établi au cœur de l’Europe. L’économie informelle et l’esclavage salarié règnent dans ce pays. Le Royaume-Uni est régulièrement accusé de favoriser le travail au noir, cette forme d’esclavage moderne. Notamment dans la construction, la production de vêtements, l’agriculture, le travail à domicile et le ménage. Le fonctionnement du marché du travail britannique constitue un facteur d’attraction pour les migrants.
Ainsi, la Grande-Bretagne, décharge de l’Europe, est devenue plus attractive pour les migrants que pour les touristes. Et pour cause. Les migrants retrouvent les conditions de vie de l’époque victorienne, quand l’exploitation salariée esclavagiste et la paupérisation absolue étaient victorieuses.
Pas étonnant que les migrants s’acclimatent sans difficulté à ce pays tiers-mondisé européen. Ils se sentent dans leur élément social et culturel misérable.
Charles Aznavour chantait Emmenez-moi au bout de la terre, au pays des merveilles, iI semble que la misère serait moins pénible au soleil. Le migrant serine le même refrain adapté à sa misérable condition sociale : «Emmenez-moi au bout de la péninsule britannique, au pays de la grisaille, il semble que la misère serait moins pénible au coucher du sinistre jour comme à son lugubre réveil.»
K. M.
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